Le service de soins palliatifs du Centre Hospitalier Lyon Sud a développé un atelier peu commun, « le rêve d’Astrid », en référence à la première patiente ayant bénéficié de la médiation de l’art thérapie.
L’atelier permet aux patients en fin de vie d’exprimer une douleur que les mots ne savent parfois pas traduire et de se situer face à elle. Il s’adresse plus particulièrement à des malades renfermés, qui arrivent mal à verbaliser. Ainsi cet homme désocialisé, mutique, qui a repris confiance en lui et que toute l’équipe a vu se détendre. « Le patient n’est plus un objet de soin, mais devient un sujet, la qualité de la relation s’améliore pour devenir d’égal à égal », explique Wadih Rhondali, interne en psychiatrie, qui anime l’atelier d’art thérapie picturale.
L’art thérapie s’adresse aussi aux familles. Les enfants des patients en fin de vie dialoguent spontanément en maniant pinceaux et couleurs. Ils expriment leurs peurs, leur amour ou échappent tout simplement à une pression trop forte face à un parent très affaibli. Les ateliers sont filmés pour évaluer les séances. Les vidéos peuvent aussi devenir un souvenir réconfortant pour les familles.
De la peinture ou des notes
Tout commence en 2006. Astrid, une patiente, demande à Wadih Rhondali s’il serait possible de peindre à l’hôpital. Constatant l’apaisement de sa patiente après quelques séances, Wadih décide de suivre une formation en art thérapie à Tours. Deux ans plus tard, il effectue plusieurs vacations dans le service de soins palliatifs, financées par la Fondation APICIL. Il termine actuellement une étude qualitative qui montre combien l’art thérapie peut réduire les symptômes douloureux.
Le service est désormais rythmé par la vie des ateliers. Selon leur personnalité, les patients, les proches se voient proposer un atelier thérapeutique de peinture ou de musique. Les soignants repoussent parfois un soin pour ne pas écourter la séance et participent parfois à l’atelier.
De nombreux tableaux, offerts par les patients, égaillent les murs du service. On s’étonne de la vivacité et de la gaieté des couleurs. Peu de tableaux expriment la souffrance, certains reflètent la colère, comme cette toile orange lacérée au cutter. Les thèmes mis en couleur évoquent parfois de façon symbolique la mort (porte ouverte, oeil), mais la plupart sont simplement figuratifs ou abstraits. Tous sont objectivement beaux parce que chargés de vie.
L’art thérapie, en 2 mots
Dans une thérapie classique, on utilise les mots pour dire son état, sa souffrance. Dans l’art thérapie, on se sert de la création (peinture, théâtre, danse, modelage, photographie, etc.)comme chemin vers sa propre intériorité et vers une transformation positive de soi.
APICIL : Une fondation contre la douleur
La fondation « APICIL contre la douleur » encourage et apporte son soutien financier aux acteurs et aux pratiques permettant une atténuation de la douleur des personnes.
Elle s’est engagée à financer les ateliers d’art thérapie dans le service des soins palliatifs du CHLS pendant 3 ans (75 000€). Elle encourage également, grâce un don de 32 700€, la prise en charge de la douleur postopératoire chez les patients cancéreux à l’hôpital de la Croix-Rousse. Cette approche non médicamenteuse de la douleur se décline en un suivi psychologique, en relaxation, en toucher-massage, en résonance énergétique par stimulation cutanée.
La Fondation est ouverte à tous projets de lutte contre la douleur physique et psychique à tous les âges de la vie.
Plus d’infos et pour soumettre un projet : http://www.fondation-apicil.org