Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Bordeaux : le mécénat rend les chambres stériles plus humaines

Le secteur protégé de l’unité d’oncohématologie de l’hôpital des Enfants du CHU de Bordeaux fait peau neuve. Cette rénovation a été réalisée grâce à la générosité de nombreux mécènes et donateurs privés (1,2 millions d’€ ). Destinée à accueillir les enfants en chambres stériles, l'unité a été repensée pour offrir un cadre plus confortable, plus convivial et en adéquation avec les recommandations actuelles d'hygiène et de sécurité.

Le secteur protégé de l’unité d’oncohématologie de l’hôpital des Enfants du CHU de Bordeaux fait peau neuve. Cette rénovation a été réalisée grâce à la générosité de nombreux mécènes et donateurs privés (1,2 millions d’€ ). Destinée à accueillir les enfants en chambres stériles, l’unité a été repensée pour offrir un cadre plus confortable, plus convivial et en adéquation avec les recommandations actuelles d’hygiène et de sécurité. 
« Le Pr Yves Pérel voulait «laisser entrer la vie» … objectif atteint! Ce qui frappe quand on franchit le seuil, c’est l’espace et la lumière, puis la douceur des matériaux, des couleurs, des courbes. On se projette bien, on ressent l’accueil et le confort: un espace personnel intime, la possibilité d’avoir ses parents avec soi, de pouvoir rencontrer d’autres jeunes, de sortir de sa chambre pour faire des activités…l’isolement est rompu…. Et tout cela en sécurité. Cette magnifique réalisation rejoint la philosophie de notre unité qui est d’allier expertise technique et confort de vie, dans une vision humaniste des soins». Le Dr Anne Notz-Carrère, responsable de l’unité d’onco-hématologie (à la suite du Pr Yves Pérel), partagent son enthousiasme avec les équipes, les parents et les enfants hospitalisés dans le service.  

De l’espace et des couleurs

La vie et la couleur s’invitent dans le nouveau secteur protégé, composé de 6 chambres de 14 m² (contre quelque 7m2 auparavant) toutes équipées d’un lit "accompagnant" et d’une fenêtre, ce qui n’était pas le cas dans l’ancienne configuration.. Ainsi l’enfant n’est pas forcé de dormir seul, sa mère ou son père pourra rester près de lui.
Cette restructuration a permis aussi d’installer un WC et une douche dans chaque chambre tout en garantissant un haut niveau de protection antimicrobienne. Un endroit à l’écart avec une baignoire a été prévu. Pour favoriser la relaxation, un puits de lumière est placé juste au-dessus de la baignoire.
Les enfants auront même la possibilité de sortir de leur chambre et se divertir sans risque dans des espaces en bénéficiant d’un traitement d’air spécifique. Ils pourront ainsi se rendre à la salle de sport/détente pour pratiquer une activité physique, suivre un cours, écouter une histoire ou de la musique. Un bon moyen de rompre l’isolement et de permettre de partager, rencontrer, échanger, étudier…Les parents et les soignants bénéficient quant à eux d’équipements de protection individuelle plus légers, ce qui favorise le lien avec l’enfant. «Le vrai plus de ce secteur rénové, c’est que les enfants et adolescents pourront sortir de leur chambre, apprécie l’équipe soignante. La fatigue et les effets de la maladie et des traitements sont lourdement présents pendant ces périodes d’hospitalisation au secteur protégé. Mais pouvoir changer d’espace, partager un moment avec sa famille et d’autres enfants dans ce secteur va créer sans aucun doute des échanges extraordinaires»

Une architecture dédiée au bien-être

Le titre du projet, «chambres de l’extrême», fait référence à la durée d‘hospitalisation habituellement prolongée, à la fatigue parfois extrême des enfants, au risque vital élevé. Les idées qui traversent les esprits questionnent le sens, la condition humaine, l’incertitude, l’espoir et ont interpellé les architectes de ce projet. «Nous avons souhaité apporter notre expertise à ce projet important qu’est le secteur protégé des enfants du CHU de Bordeaux en redéfinissant l’organisation fonctionnelle du service, en retravaillant les espaces, en apportant un maximum de lumière naturelle et en faisant le choix de matériaux colorés apportant un sentiment de bien-être tant pour les patients que pour le personnel», confient Charlotte Pijcke et Jose Olague de CPI architecture.

Un financement porté par la générosité

Pour pouvoir concrétiser de tels projets, le CHU de Bordeaux s’est doté d’une direction exclusivement dédiée au mécénat pour faciliter, accélérer la concrétisation de certains projets au profit du patient, renforcer les liens du CHU avec les acteurs du territoire, accroître la visibilité de l’hôpital dans ses domaines d’excellence.
La direction du mécénat a ainsi accompagné ce projet et a réuni 2 à 3 fois par an le cercle des mécènes et donateurs qui grandissaient régulièrement. La mobilisation, l’énergie, l’adhésion de tous ont permis de réunir les fonds nécessaires. «Le succès de ce projet ne serait tel sans la générosité de nombreux donateurs et mécènes, et sans l’engagement des équipes médicales, soignantes et techniques. Tous ces gens ont uni leurs efforts pour offrir le meilleur aux enfants malades», souligne Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Bordeaux. 

La rénovation du secteur protégé en chiffres
BUDGET FINAL: 1,2 M€

– Travaux: 1M€

– Equipements: 200 000€

Dates clés:

– Juillet 2016: décision de rénover totalement le secteur protégé, composé de 5 chambres de 8m²

– octobre 2018: début du chantier

– 24 juin 2019 : inauguration du nouveau secteur protégé 

Sur le même sujet

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.

« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »

A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.

Dossier : le diabète

Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.