Vous avez fini 1er aux ECN. Quelle a été votre réaction quand vous l’avez appris ?
Je suis très très content et très fier du travail que j’ai fourni, et que ça ait pu payer. Choisir ce que je veux faire plus tard, c’est quand même un luxe. Sur le moment, j’étais un peu choqué. Je tremblais, je ne savais pas trop comment réagir. J’étais forcément très content, mais en même temps, j’avais des amis qui étaient plus ou moins heureux de leurs résultats. C’est un jour où j’étais très content et en même temps un peu mitigé par rapport aux résultats des autres.
Où étiez-vous au moment de l’apprendre? Comment ça c’est passé?
J’étais chez moi. Je voulais les regarder seul pour pouvoir digérer tout cela. Au final ça c’est très bien passé, donc il n’y a pas eu besoin. Mais voilà, je voulais vivre ça tout seul. Puis on s’est rejoint avec deux trois amis pour aller boire des verres et fêter ça.
Je ne dirais pas que c’était une vocation depuis toujours. La vocation je l’ai plus trouvée pendant les études. J’ai choisi ça en terminale parmi d’autres filières scientifiques qui me plaisaient, et je me suis retrouvé très content d’avoir fait ce choix en deuxième, troisième année, même au-delà. Pendant l’externat, quand on commence les stages hospitaliers, je me suis rendu compte que c’était vraiment ce qui me plaisait et que c’était un bon choix.
Quel type d’étudiant êtes-vous ? Comment vous êtes-vous préparé à ces ECN ?
Je suis quelqu’un qui a toujours été très sérieux, très rigoureux. Je pense que j’ai gardé cette rigueur de travail tout au long des études, même s’il y a eu des années plus tranquilles sur le plan du travail personnel.
Pour préparer les ECN, quelles étaient vos habitudes de travail ? Est-ce que vous vous accordiez des moments de détente ?
Je bossais tout seul chez moi. Je n’aimais pas aller à la bibliothèque avec du monde. J’étais bien dans mon petit rythme tout seul, à faire mes programmes, mes pauses quand j’avais envie d’en faire, etc. Les pauses que je m’accordais n’étaient pas forcément planifiées. Si l’occasion se présentait, avec un événement, je m’accordais cette pause là en sachant que j’allais travailler un peu plus la veille, un peu plus le lendemain. Ça se faisait au fil des jours avec quelques pauses régulières où j’allais faire un peu de sport, et c’est tout.
Est-ce que vous avez des hobbys qui vous ont permis de couper dans ce quotidien très besogneux?
J’allais beaucoup nager, deux fois par semaine. Je pense que ça me permettait aussi de me vider la tête. Le bien-être physique, ça compte beaucoup pour le bien-être moral et tenir cette année jusqu’au bout.
Les études de médecine, cette sixième année… c’est aussi de la pression, avec tout ce qui entoure le classement, l’examen, la compétition qui existe aussi entre vous…
Cette année, il y avait une pression importante mais on l’a moins ressentie au sein même de l’université. Autant en première année, c’est un concours qui nous classe parmi les étudiants de Bordeaux, donc on est en compétition les uns envers les autres. Même si ça reste vrai cette année, on était finalement plus soudés, parce que si on finissait à une place on pouvait avoir le copain qui finissait juste devant ou derrière, et cela importait peu. Ce qui est sûr, c’est que c’est une filière qui est très élitiste du début à la fin, on classe, on nous pousse vers le meilleur, on encourage les meilleurs, les bons. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres facultés, mais la faculté de médecine est une faculté très élitiste.
Un conseil pour les futurs étudiants en sixième année ?
On vit tout de manière très passionnée. On bosse de manière très assidue et, après, on va profiter en se donnant pleinement. Il faut se donner les moyens d’avoir ce que l’on veut, travailler très sérieusement pour ne rien regretter… se donner les moyens d’avoir ce qu’il nous plaît.
Il y a des moments compliqués dans la vie étudiante, mais j’ai l’impression que ça ne date pas de votre génération. En revanche, j’ai l’impression que la crise de l’hôpital s’est accentuée depuis le Covid. Comment voyez-vous cette situation ?
C’est vrai que c’est quelque chose de difficile parce qu’il y a des lits qui ferment constamment, il y a des moyens qui sont de plus en plus difficiles, les gens veulent partir de l’hôpital, pour beaucoup. Cela rend les conditions de travail du personnel hospitalier encore plus précaires. Il va falloir trouver des solutions assez concrètes et assez rapidement, parce qu’on a un beau système hospitalier actuellement en France, et qu’il se détériore.
A quoi vont ressembler ces vacances ?
Mes parents habitent à Capbreton, dans le sud des Landes. Donc je vais retourner chez eux pour passer l’été. Je serai en vacances à la maison quelque part. On a tous mis un peu la vie entre parenthèses. Là, on a du temps pour ne rien faire. Avant, c’était vraiment un rythme assez soutenu où on avait toujours quelque chose ou, en tout cas une pression mentale qui pesait derrière. Il faut travailler, et même quand on faisait des pauses on savait qu’il fallait s’arrêter à telle heure pour continuer de travailler. Là, ça va être juste du temps pour pouvoir profiter, faire ce qui nous plaît vraiment.
Quels choix de spécialité allez-vous faire ? Est-ce que vous avez déjà une idée ?
Je ne sais pas encore, une spécialité médicale sans doute. La chirurgie est une très belle spécialité, mais ça ne sera pas un choix que je ferai plus tard. Pour l’instant, je partirais à priori plutôt sur l’onco-hémato ou la rhumatologie. J’ai l’été pour me poser les bonnes questions, voir si je préférerais faire un exercice hospitalier ou un exercice libéral. Je vais essayer de repasser là où j’ai pu être il y a longtemps, pour vraiment bien découvrir les spécialités et faire un choix réfléchi.
Vous vous verriez travailler dans un CHU ?
Pour l’instant oui, c’est quelque chose qui m’intéresse. Au CHU, il y a aussi le côté universitaire avec l’enseignement etc. Je pense que c’est quelque chose qui pourrait me plaire.
Propos recueillis par Adrien Morcuende