Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Hypnose et cancer du sein : une pratique innovante au CHUGA

Auteur /Etablissement :
Améliorer les soins et les traitements est un souci constant du Centre de Cancérologie de la Femme du CHU Grenoble Alpes qui propose désormais la chirurgie du sein sous hypnose à ses patientes. Depuis un an, la cinquantaine de femme opérées sous hypnose a été pleinement convaincue par cette alternative à l’anesthésie, selon une étude réalisée en interne par le CHU.

Améliorer les soins et les traitements est un souci constant du Centre de Cancérologie de la Femme du CHU Grenoble Alpes qui propose désormais la chirurgie du sein sous hypnose à ses patientes. Depuis un an, la cinquantaine de femme opérées sous hypnose a été pleinement convaincue par cette alternative à l’anesthésie, selon une étude réalisée en interne par le CHU.
« Nous avons développé la chirurgie du sein sous hypnose depuis un peu plus d’un an et nous la proposons à toutes les patientes qui le souhaitent » s’enthousiasme le Docteur Anne-Cecile Philippe, chirurgien et co-responsable du Centre de Cancérologie de la Femme basé à l’Hôpital Couple Enfant. « Cette chirurgie nous a amené à retravailler nos organisations de travail au sein du bloc opératoire. Les échanges entre différents professionnels sont plus calmes et nous privilégions le chuchotement pour gêner le moins possible la séance d’hypnose médicale de l’autre côté du champ opératoire. » 
Au Centre de Cancérologie de la Femme du CHU Grenoble Alpes, cette technique innovante est associée à différents gestes chirurgicaux, allant de l’ablation d’une petite tumeur jusqu’à la mastectomie. Pour les patientes, l’hypnose médicale associée à une anesthésie locale comporte un vrai bénéfice en supprimant les potentielles complications d’une anesthésie générale et en permettant une récupération beaucoup plus rapide.  
Souvent anxieuses au départ, les patientes qui acceptent l’hypnose médicale en garde un excellent souvenir, comme en témoignent Jeannine Bernardon et Bernadette Donce, toutes deux opérées cette année au Centre de Cancérologie de la Femme du CHUGA.  « 48 heures avant l’opération, je n’étais pas totalement sereine. J’avais une appréhension sur comment allait se passer l’hypnose. Mais le jour j, l’expérience s’est révélée très positive. J’étais détendue, dans ma bulle. Aujourd’hui je suis fière d’avoir participé à ma manière à cette opération et je suis contente d’en parler à mes enfants », témoigne Jeannine Bernardon.  « Quand on m’a proposé la chirurgie sous hypnose, j’ai immédiatement accepté. J’ai eu à subir plusieurs opérations dans le passé avec différentes anesthésies et je ne gardais pas un bon souvenir de ces expériences. Grâce à l’hypnose, j’ai pu éviter l’anesthésie générale et les possibles complications post-opératoires et dans le même temps ne pas voir ni entendre ce qui se passait au bloc. Pendant toute l’opération, j’ai en quelque sorte voyagé dans ma tête. Si des femmes hésitent à franchir le pas, j’aimerais les rassurer», confie Bernadette Donce.

Concrètement, comment se déroule une chirurgie sous hypnose ? « Avant tout, il est important de préciser que ces opérations sont réalisées dans les mêmes conditions de sécurité qu’une opération classique. Tout est d’ailleurs mis en place pour éventuellement basculer vers une anesthésie générale si le moindre problème intervient », explique le docteur Ana Rogé, médecin anesthésiste qui précise qu’aucune bascule n’a eu lieu jusqu’à présent. « L’hypnose médicale débute avant l’opération puisqu’une consultation a lieu une semaine plus tôt afin de préparer la patiente. Lors de ce premier contact, la patiente définit un thème comme un souvenir agréable ou un lieu de voyage. Ce thème est immédiatement « testé » lors d’une courte séance d’hypnose médicale afin de mettre en confiance la patiente et vérifier avec elle son choix », raconte Véronique Albaladejo, infirmière anesthésiste.
« Durant l’opération, il n’est pas rare que le thème choisi change ou évolue. De même, le déroulé d’une opération sous hypnose est très variable d’un patient à un autre. Nous ajustons ainsi nos pratiques en utilisant les différents stades de l’hypnose médicale allant ainsi de l’hypnose conversationnel jusqu’à la transe hypnotique », ajoute l’infirmière anesthésiste. 
« L’ambition de cette chirurgie sous hypnose est d’améliorer la prise en charge de nos patientes, de leur apporter un nouveau confort et de les rendre actrices de leur opération et de leur parcours de guérison », conclut le Docteur Isabelle Gabelle Flandin, radiothérapeute et co-responsable du Centre de Cancérologie de la Femme du CHUGA. 

Sur le même sujet

Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”

Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.

Scully, premier chien dentiste de France : “ on amène de l’humain en amenant du canin”

Depuis novembre 2023, le service d’odontologie de l’Hôpital Morvan (CHU de Brest) a accueilli dans son équipe Scully, une chienne Golden Retriever qui apporte de la sérénité aux patients, en particulier ceux atteints de handicap ou phobiques. Nous avons rencontré le Dr Camille Bossard, cheffe de clinique et propriétaire de Scully. Elle a accepté de revenir sur ce dispositif centré autour de la médiation animale.

JO 2024 : Les HCL à l’heure olympique 

C’est devant les yeux du monde entier que Paris a lancé le 26 juillet dernier la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Un événement international majeur dont les CHU français prennent part jusqu’au 11 août prochain. Illustration avec les Hospices Civils de Lyon, qui ont communiqué sur leur implication dans la coordination du dispositif prudentiel lié aux Situations Sanitaires Exceptionnelles (SSE) des matchs de football qui se jouent au Groupama Stadium, troisième plus gros stade de l’hexagone. Un certain nombre de professionnels de santé assurent par ailleurs l’encadrement médical des épreuves.

A Bordeaux, un nouvel IHU pour mieux prévenir les AVC

Le 11 juillet a eu lieu à Bordeaux le lancement de l’Institut hospitalo-universitaire Vascular Brain Health Institute (VBHI), premier des douze nouveaux IHU annoncés l’an dernier par Emmanuel Macron dans le cadre de France 2030. En réunissant chercheurs, cliniciens et partenaires industriels, cette nouvelle institution souhaite créer un nouveau paradigme dans la prévention des maladies vasculaires cérébrales.