Pour répondre aux besoins médicaux en matière de prise en charge du mésothéliome pleural malin, aussi appelé « cancer de l’amiante », le CHU de Lille participe en tant que centre expert français à une étude dont l’objectif est de doubler l’espérance de vie des patients traités.
La dynamique de recherche du CHU de Lille lui permet aujourd’hui de proposer à ses patients d’être traités par une thérapie cellulaire innovante appelée « immunothérapie ». A ce jour, les malades souffrant d’un mésothéliome pleural malin, cancer de l’enveloppe des poumons (plèvre) provoqué par une exposition antérieure à l’amiante, ont une espérance de vie de moins de 5% à 5 ans. L’équipe du Professeur Arnaud Scherpereel, Chef du service de Pneumologie et Oncologie Thoracique du CHU de Lille participe à l’essai DENIM, une étude ambitieuse coordonnée par le Pr Joachim Aerts de l’Erasmus MC University Medical Center de Rotterdam, aux Pays-Bas. L’objectif de cette étude est d’augmenter fortement l’espérance de vie des patients tout en améliorant leur qualité. « Depuis cinq ans, nous assistons à une accélération de la recherche sur ce cancer. Des avancées thérapeutiques prometteuses en émanent, comme les résultats de l’étude IFCT MAPS2 (immunothérapie) dont je suis l’investigateur coordonnateur, récemment publiés dans The Lancet Oncology Journal » explique le Pr Arnaud Scherpereel, pneumologue et Coordonnateur du Réseau National Clinique Expert pour le Mésothéliome Pleural Malin, appelé MESOCLIN.
Le CHU de Lille, centre expert en Europe
En tant que coordonnateur du Réseau National Expert MESOCLIN, le CHU de Lille possède les compétences, les plateaux techniques médico-chirurgicaux et les technologies permettant de proposer des soins de haute qualité malgré une maladie difficile à diagnostiquer et à traiter, et un accompagnement personnalisé des malades et de leurs aidants. Le CHU de Lille anime ce réseau de 16 centres experts inter-régionaux et entretient des liens étroits avec les associations de patients. L’objectif principal est de garantir aux patients une égalité des chances dans la prise en charge de leur cancer rare, par un accès aux soins au plus près de leur domicile. La recherche et l’accès aux thérapies innovantes font partie intégrante de cette prise en charge : la participation du CHU de Lille à l’étude européenne DENIM doit y contribuer.
Un enjeu européen partagé
L’étude déployée dans 5 pays européens, dont la France via le CHU de Lille, vise à valider une forme récente d’immunothérapie personnalisée et unique : la thérapie cellulaire dendritique. « Après un recueil par une simple prise de sang, les cellules dendritiques, élément clé du système de défense immunitaire du patient affaibli par le cancer, vont être « stimulées et ré-éduquées » pour mieux lutter contre le mésothéliome » détaille le Pr Arnaud Scherpereel. L’étude doit donc démontrer l’efficacité et la sécurité de cette innovation par rapport à la chimiothérapie seule, traitement actuel de référence. C’est l’enjeu de l’étude européenne DENIM dotée d’un budget de 6 millions d’euros, soutenue par l’Union Européenne dans le cadre du programme H2020 (Horizon 2020). Ouverte au CHU de Lille, l’étude vient d’inclure ses premiers patients.