De la taille d’une grosse gélule, cette caméra embarquée va explorer les parties jusqu’à présent inaccessibles de l’intestin grêle.
La capsule endoscopique permet d’explorer la totalité de l’intestin grêle qui comprend trois parties : le duodénum, le jéjunum et l’iléon. De la taille d’une grosse gélule de 27 mm de longueur et de 11 mm de diamètre, elle est avalée le matin à jeun. Equipée d’une micro caméra vidéo, d’une source lumineuse, de batteries et d’un système de transmission radio, elle permet de prendre deux images par seconde durant une durée de 8 heures. Les images sont transmises vers des capteurs placés sur la peau du malade comme les électrodes d’un électrocardiogramme, mais au niveau de l’abdomen.
Un enregistreur contenu dans un boîtier, comparable à celui d’un holter, est porté à la ceinture. L’ensemble de ce dispositif permet un examen en ambulatoire. Les données sont transférées à une station de travail dotée d’un logiciel spécifique qui permet de réaliser des séquences vidéos et de localiser la capsule dans l’intestin grêle.
La capsule endoscopique est principalement utilisée dans le diagnostic des hémorragies digestives obscures. Dans cette situation, l’origine de l’hémorragie reste indéterminée après une gastroscopie et une coloscopie conventionnelles. Les hémorragies digestives obscures peuvent être occultes, se traduisant par une anémie ferriprive et/ou des tests hémoccults (recherche de sang dans les selles) positifs, ou extériorisés sous forme d’une hématémèse et/ou d’un méléna, souvent récidivant et nécessitant des transfusions sanguines itératives.
Dans notre expérience (PHRC 2001) qui concerne 36 patients, 18 avec hémorragies digestives occultes et 18 autres avec hémorragies digestives extériorisées, la lésion responsable a pu être identifiée au niveau de l’intestin grêle à 28 reprises. Il s’agissait le plus souvent de malformations artério-veineuses ou d’ulcérations.
Les autres indications de la capsule endoscopique sont en cours d’évaluation, notamment dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et la maladie coeliaque et chez les patients prenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
La capsule, actuellement disponible, n’est pas adaptée à l’exploration des autres segments du tube digestif (oesophage, estomac et côlon), mais les progrès technologiques permettent d’espérer une extension des indications à d’autres pathologies.
Au total, la capsule endoscopique permet une exploration totale de l’intestin grêle. Il s’agit d’un examen non invasif, sans risque de complication, qui peut être effectué en ambulatoire.
Actuellement, cet examen a un intérêt uniquement diagnostique, et non thérapeutique, mais des progrès technologiques sont là encore possibles pour pallier cette limite.