S’il ne fallait retenir qu’un seul enseignement de la crise sanitaire Covid19, c’est la leçon que nous ont magistralement apportée les soignants en plein cœur de la tempête: celui de la coopération. Car c’est bien la coopération entre les différents acteurs impliqués dans l’effort, y compris ceux a priori les plus éloignés du soin lui-même, qui a permis de surmonter les difficultés incroyables auxquelles le monde de la santé a fait face.
Coopération entre soignants, coopération entre établissements, coopération entre régions, coopération entre public et privé, coopération entre bénévoles et salariés, coopération entre fournisseurs aux savoir-faire multiples sont autant de barrières que l’urgence de la situation a, au cours de cette bulle temporelle qu’a été cette période de confinement, réussi à lever grâce à la bonne volonté et aux efforts déployés par l’ensemble des acteurs.
Saurons-nous, à présent, garder ces bons réflexes dans la durée une fois cette crise passée? Malheureusement, rien n’est acquis. En tous les cas, pas sans un soutien actif de la démarche. Et la politique achat est clairement l’un de ces soutiens.
En effet, la politique achat, en tant que levier de transformation des organisations, a déjà prouvé sa capacité à entrainer le mouvement: massification des achats, analyse multicritères permettant la sélection d’une offre mieux disante au lieu de moins disante, intégration de critères sociaux et environnementaux, intégration d’une démarche en coût complet prenant en compte l’ensemble de la chaine de valeur d’un processus. Les centrales d’achats telles que l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics) utilisent ce type de démarche depuis longtemps.
De la même manière, la mise en place d’une politique partenariale entre centrales d’achat et groupements hospitaliers de territoire a permis une prise en compte plus fine des besoins des hôpitaux en impliquant davantage les différents acteurs locaux, notamment par la signature de conventions autour du développement de l’innovation dans les territoires ou la réalisation d’appels d’offres en co-prescription.
Toujours dans l’optique de développer une coopération plus efficace encore, les marchés dits «à l’usage» ont plus récemment fait leur apparition. Ces marchés transforment l’achat en créant des synergies entre acteurs industriels dans le but de délivrer un usage donné. Il n’est plus seulement question d’agir sur l’optimisation ou la performance d’un processus linéaire connaissant un début et une fin mais bien d’opérer sur un cycle entier de manière continue où le succès dépend de la capacité de tous les acteurs industriels à œuvrer de concert sur la durée selon un timing partagé et cohérent, avec une interopérabilité réelle, un partage et une complémentarité de savoir-faire.
Déjà présente sur tous les cycles impliquant des enjeux de traçabilité et de géolocalisation dans le suivi et la sécurisation des biens et des personnes, l’UGAP a étendu le développement de ce type de marché innovant à l’ensemble du cycle de vie de l’image médicale. Ainsi, c’est avec le concours d’un titulaire intégrateur de solutions, que les établissements de santé ont désormais accès au savoir-faire de plusieurs partenaires pour les aider à gérer l’image médicale, de sa production grâce à un dispositif d’imagerie (scanner, IRM, PETscan, radiologie conventionnelle, endoscopie…) à son exploitation au bloc opératoire ou en consultation avec le patient, en passant par son interprétation, son stockage, son partage et sa communication.
Le but de ces marchés est également de développer des écosystèmes durables autour de toutes les techniques innovantes (intelligence artificielle, big data, impression 3D, réalité virtuelle, réalité augmentée, objets connectés pour télémédecine).