Le 1er octobre 2010, l’Institut de la propriété industrielle (INPI ) remettait son trophée de l’innovation au CHU de Dijon ; une distinction qui récompense l’engagement de la direction générale de l’établissement en faveur de la valorisation de l’expertise de ses équipes de recherche clinique.
« Dans un CHU les soins sont indissociables de la recherche et le souci d’excellence suppose la mise au point et la validation en continu de nouveaux traitements, de nouvelles molécules, de nouvelles méthodes de diagnostic. » explique Pierre-Charles Pons, directeur général du CHU de Dijon. Une telle exigence requiert une synergie étroite entre les équipes cliniques qui connaissent les besoins des patients et les équipes de recherche qui proposent des solutions. Ces experts élaborent ensemble des protocoles qui permettront aux patients de bénéficier des toutes dernières avancées thérapeutiques dans des conditions de sécurité, de qualité et d’éthique optimales. Les études sont ensuite soumises à une évaluation clinique et médico-économique rigoureuse.
L’histoire de David Vandroux est un parfait exemple d’une recherche hospitalo-universitaire qui débouche sur la création d’une jeune entreprise. Cette start up devient ensuite partenaire du CHU et génère des profits pour les deux acteurs. Docteur en biologie diplômé de l’Université de Bourgogne, David Vandroux est engagé en 2005 en tant qu’ingénieur de recherche avec un double objectif : mettre ses compétences au service de projets de recherche hospitaliers et, en retour, bénéficier du cadre offert par le CHU pour mener ses propres recherches avec en perspective, celle de créer sa propre entreprise.
David Vandroux va travailler sur l’hémostase, un sujet défini en collaboration avec un Hématologue Biologiste hospitalier : le Dr Emmanuel De Maistre. Activement soutenus financièrement par OSEO, ses travaux de recherche débouchent sur le dépôt d’un brevet par le CHU, lequel concède à la société que D. Vandroux crée en 2008 (NVH Medicinal) une licence exclusive d’exploitation de ce brevet. Le partenariat scientifique qui est ensuite conclu entre le CHU et son ancien chercheur se poursuit sur les mêmes bases : définition commune des axes de recherches puis répartition des rôles entre les deux partenaires ; NVH se chargeant du développement industriel et le CHU celui du volet clinique. Un cadre contractuel prévoit des dépôts de demande(s) de brevet(s) en copropriété, avec pour NVH, une option sur les licences. Le retour pour le CHU se traduit par de nouveaux traitements mis au point avec NVH, pendant que la participation des cliniciens est récompensée grâce aux revenus générés par les licences.
Depuis sa création en 2008, NVH est hébergée à titre onéreux dans un bâtiment du CHU ; durant cette période, ses effectifs sont passés de 3 à 8 personnes et son activité est ctuellement orientée sur 3 axes de recherche collaboratifs devrait se traduire, ou se traduit par de nouveaux brevets sur les arythmies cardiaques, les anévrismes de l’aorte, et la conservation des échantillons biologiques.
Sans l’engagement de Pierre-Charles Pons, directeur général du CHU de Dijon, ce projet n’aurait pu voir le jour. En effet, son rôle a été déterminant dans le recrutement de David Vandroux en qualité d’Ingénieur de Recherche, dans le soutien financier du projet de l’intéressé et dans l’hébergement de NVH Medicinal par le CHU.
Une « force de frappe » en innovation, décidée à jouer les premiers rôles
« Le CHU est trop souvent apparu comme un simple prestataire, au service de l’industrie biomédicale (notamment dans l’évaluation clinique de nouveaux éléments thérapeutiques ou diagnostiques), sans toujours faire valoir la contribution créative de ses équipes comme il aurait dû le faire » regrette Pierre-Charles Pons. L’objectif est maintenant de mettre en place des collaborations plus équilibrées avec l’industrie, en intervenant plus en amont en tant que force de proposition à l’origine des projets ; pour ce faire, le CHU dispose d’atouts indéniables : près de 500 praticiens hospitaliers, dont une grosse moitié s’est investie dans une activité de recherche. « Il s’agit là d’une vrai « force de frappe » au service de l’Institution et des nouveaux enjeux » conclut le directeur général qui souhaite positionner clairement l’Etablissement dans une logique de structuration et de valorisation de son potentiel de recherche et d’expertise.
En savoir plus sur le CHU de Dijon
Avec près de 6 500 agents, le CHU de Dijon est le premier employeur de Côte d’Or. Ses services médicaux et médico-techniques sont répartis en 16 pôles, parmi lesquels, depuis 2005, un pôle de Recherche Clinique et Innovation. Ces 6500 personnes ont comme seul objectif celui d’être au service de la santé publique.