Elles ont suivi un cursus d’excellence et ont atteint le plus haut niveau d’expertise dans leur domaine. Aujourd’hui, elles sont à la tête des plus grands établissements hospitaliers de France et d’Europe. Ce sont les directrices générales de CHU. 11 femmes* sur les 32 managers de centres hospitaliers universitaires…
La fonction publique hospitalière est marquée par un taux de féminisation important qui masque des situations contrastées. Si dans les postes de responsabilités médicales, des marges de progression importantes existent en matière de parité, le profil des directeurs d’hôpital lui, a largement évolué ces dernières années. Depuis plus de quinze ans, on observe une parité parfaite entre hommes et femmes dans les reçus aux concours externe et interne de directeur d’hôpital de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) à Rennes. Cela a conduit à féminiser progressivement le corps, dont le nombre de femmes augmente de façon croissante : près de 39% en 2014. Ce nombre est plus important encore dans les CHU où l’on dénombre près de 45% de femmes, tous postes confondus. Ce mouvement a entraîné une féminisation progressive des chefs d’établissement. Parmi les 32 CHU/CHR, on compte 10 femmes à ce jour, 11 femmes à partir du mois d’avril, soit plus du tiers des directeurs généraux de CHU (34%).
Pour la journée internationale des femmes, le 8 mars 2019, elles témoignent en vidéo sur Réseau CHU de leur histoire professionnelle. En exclusivité, elles livrent leur conception du management hospitalier et leur vision du pouvoir
A découvrir
Un clip de 3 minutes reprenant des extraits de l’entretien que chacune d’elles a accordé à la caméra de RESEAU CHU
Ce qu’elles en disent :
« Les femmes ont une approche transformationnelle, l’objectif de faire avancer, de réaliser les projets » : Catherine Geindre, présidente de la Conférence des directeurs généraux de CHU, directrice générale des Hospices civils de Lyon
« Des stéréotypes, un sexisme ordinaire, un peu de condescendance, un peu de délégitimation subtile…» : Chantal Carroger, directrice générale du CHU de Besançon
« La première fois que j’ai été obligée de prendre un congé maternité, il a fallu que j’organise une délégation de gestion » : Monique Sorrentino, directrice générale du CHU de Grenoble Alpes
« Au début de ma carrière, être une femme m’a semblé être un frein » : Véronique Desjardins, directrice générale du CHU Rouen
« Nous avons encore des progrès à faire en termes de parité » : Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers
« Les femmes qui sont arrivées à ces postes-là sont des lutteuses qui ont un caractère bien trempé et dont le mode de management peut être regardé comme relativement surprenant, inhabituel», remarque Marie-Odile Saillard, directrice générale du CHR de Metz-Thionville. Et aux jeunes, elle conseille «de capitaliser sur l’effort considérable accompli par deux ou trois générations de femmes qui ont fait en sorte que l’on en soit là aujourd’hui!»
« J’entends encore beaucoup que nous avons été nommées parce que nous sommes des femmes » : Marie-Noëlle Gerain-Breuzard, membre du bureau de la Conférence des directeurs généraux de CHU, directrice générale du CHU de Tours directrice générale du CHU de Tours
« Pendant des siècles les hôpitaux ont été congréganistes et tenus par des religieuses. C’était déjà un management féminin » : Danielle Portal, directrice générale du CHU d’Amiens
« Le management au féminin ? Une particularité de genre dans laquelle je ne me reconnais pas » : Dominique de Wilde, directrice générale du CHU de Reims
« Si la parité n’est pas « un objectif en soi », il convient de favoriser l’égalité professionnelle à tous les niveaux » : Véronique Anatole-Touzet, vice-présidente de la Conférence des directeurs généraux de CHU, directrice générale du CHU de Rennes