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L’École de Chirurgie de Nancy : innovante !

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« En 5 ans, on est passé de 20 à 300 élèves inscrits ! » se réjouissent le Pr Laurent Bresler, directeur de formation et le Dr Nguyen Tran, responsable opérationnel de l’École de Chirurgie de Nancy. Fondée en 2005, l’École de Chirurgie ne cesse d’évoluer, de gagner en légitimité et en notoriété. Son objectif ? Être un centre de référence en matière de formation, de perfectionnement et d’adaptation à la pratique de la chirurgie. Depuis la rentrée 2010-2011, une nouveauté pédagogique a été mise en place pour développer l’enseignement en chirurgie laparoscopique et l'instauration d’un parcours pédagogique moderne ! Une innovation qui place l’École de Chirurgie de Nancy au rang des meilleures écoles de ce type en France et à l’international. Explications.

« En 5 ans, on est passé de 20 à 300 élèves inscrits ! » se réjouissent le Pr Laurent Bresler, directeur de formation et le Dr Nguyen Tran, responsable opérationnel de l’École de Chirurgie de Nancy. Fondée en 2005 par la fusion du Laboratoire de Chirurgie Expérimentale et de l’Institut de Recherches Chirurgicales, l’École de Chirurgie ne cesse d’évoluer, de gagner en légitimité et en notoriété. Son objectif ? Être un centre de référence en matière de formation, de perfectionnement et d’adaptation à la pratique de la chirurgie. Depuis la rentrée 2010-2011, une nouveauté pédagogique a été mise en place pour développer l’enseignement en chirurgie laparoscopique : bien plus qu’un programme complet et adapté…c’est l’instauration d’un parcours pédagogique moderne ! Une innovation qui place l’École de Chirurgie de Nancy au rang des meilleures écoles de ce type en France et à l’international. Explications.

Le projet éducatif de l’école offre un large éventail de formations

Parcours diplômants, formations continues spécifiques et formations d’initiation aux techniques chirurgicales. Le tout assuré dans un souci perpétuel de répondre à des exigences multiples, en terme de qualité d’enseignement principalement. En 2010, sous l’impulsion du Pr Laurent Bresler, secondé par le Dr Pascal Mangin, le Dr Nguyen Tran et Cyril Perrenot, interne en chirurgie, l’École de Chirurgie a introduit dans son offre de formations une innovation : une formation de chirurgie progressive et rendue possible grâce à des outils ultra performants, intitulée « Initiation et perfectionnement aux gestes de bases en chirurgie laparoscopique ». Pour information, la laparoscopie est une technique chirurgicale mini-invasive permettant d’opérer le patient sans ouvrir la paroi abdominale : Une caméra est introduite dans l’abdomen et le chirurgien opère alors en suivant son geste sur un écran vidéo. Les outils chirurgicaux sont introduits à l’aide des trocarts.
Afin d’entraîner les futurs chirurgiens à la maîtrise de cette technique, l’École de Chirurgie a prévu un parcours en 3 temps. Pousser la porte de l’École de Chirurgie, c’est un peu comme pénétrer dans les couloirs d’un véritable bloc opératoire… en commençant par les vestiaires où tous doivent enfiler la traditionnelle tenue verte de bloc.
Pour les élèves, la première étape consiste à apprendre les gestes sur des boîtes d’entraînement (les Pelvi-trainers), le but étant de se familiariser avec les outils. Le Dr Nguyen Tran s’amuse de la comparaison : « C’est un peu comme si l’on donnait une guitare à un débutant, il appréhende les cordes, les gammes et découvre ensuite toutes les possibilités de l’instrument. C’est plus tard, après beaucoup de travail et de discipline, qu’il jouera une oeuvre complète ». Là, les élèves chirurgiens apprennent avant tout à manipuler les trocarts et à réaliser des exercices de base en chirurgie (nœuds, sutures…).
La deuxième étape consiste à s’exercer sur simulateur : il s’agit un dispositif informatisé équipé de logiciels hautement spécifiques qui reproduisent les actes chirurgicaux comme dans la réalité. Le Pr Bresler précise que « sur simulateur, l’apprentissage se fait par étapes : on commence par une simple anastomose [connexion entre deux structures] pour finir par une procédure chirurgicale complète. » La sophistication des simulateurs est telle qu’elle permet au futur chirurgien de ressentir la tension des tissus comme dans la réalité. Si ces équipements performants et pédagogiques sont très coûteux, la gratuité de la formation est maintenue, notamment grâce au soutien financier de la faculté de Médecine et de la Région et à l’apport de matériel de partenaires industriels, comme Covidien, B Braun, Peters Surgical, Ethicon et Nycomed notamment.
La troisième et dernière étape plonge les étudiants dans l’antichambre d’un véritable bloc opératoire puisqu’ils sont amenés à travailler sur des modèles précliniques, autrement dit sur des animaux. Dans les salles de chirurgie récemment rénovées pour gros animaux (des cochons notamment) et dans les  salles de chirurgie pour petits animaux (des souris), un seul mot d’ordre : recréer les conditions de prise en charge de véritables patients : anesthésie, intubation, surveillance du rythme cardiaque. L’occasion pour les internes de mettre en pratique leurs acquis en matière de chirurgie laparosopique sur « des patients » vivants.
Le Pr Laurent Bresler, directeur de formation à l’École de Chirurgie, rappelle l’origine de  cette initiative pédagogique : « Il y a quelques années encore, les élèves chirurgiens apprenaient les techniques de leurs maîtres. L’apprentissage fonctionnait sur le modèle du compagnonnage : un maître – un élève. Aujourd’hui, le modèle perd en efficacité car il présente de nombreuses contraintes : trop d’élèves à former, des techniques chirurgicales de plus en plus difficiles à apprendre puisque le seul terrain de formation restait le bloc… »
Pour le Pr Laurent Bresler et le Dr Nguyen Tran, les techniques chirurgicales devenant au fil des ans de plus en plus complexes, permettre aux élèves chirurgiens de s’entraîner sur des simulateurs leur offre la possibilité de s’auto évaluer et d’être évalués correctement par leurs tuteurs. En effet, les simulateurs enregistrent l’ensemble des manipulations effectuées par l’élève et fournissent à la fin de l’exercice un compte-rendu : qualité des gestes, nœud serré trop fort, distance irrégulière entre les points de suture, etc.… Des erreurs qu’un chirurgien expérimenté n’aurait pas forcément repérées à l’œil nu.
Le développement de cet enseignement progressif permet donc aux chirurgiens d’acquérir des automatismes rendant possible la reproduction des mêmes gestes à l’infini. Pour autant, Cyril Perrenot, interne en 3e année de chirurgie digestive, se garde de parler d’automatisation de la chirurgie : « Chaque patient est unique. Si les gestes sont répétés, il faut quand même observer les indications particulières à chaque individu. »
Surtout, la mise en place d’un tel parcours pédagogique permet à l’École de Chirurgie de Nancy de répondre à une exigence de certification. L’équipe de l’École de Chirurgie s’attend à voir apparaître, d’ici un an ou deux, un système de certification des écoles de chirurgie, pour répondre aux problèmes juridiques affectant de plus en plus souvent la profession. « Dans un monde où les pays émergents forment de mieux en mieux leurs chirurgiens et où la pression européenne et mondiale est telle que le métier nécessite des certifications, il faut dès aujourd’hui soutenir le parcours pédagogique innovant de l’École de Nancy » soulignent le Pr Laurent Bresler et le Dr Nguyen Tran.

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