Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Les CHU créateurs de richesse

Auteur /Etablissement :
Pourquoi les CHU sont-ils si importants pour l'économie ? Les CHU sont des contributeurs majeurs à la dynamique économique des territoires. Attractifs pour des millions de patients, centres de formations et de stages, promoteurs de la recherche biomédicale, employeurs et donneurs d’ordre de premier plan, très gros investisseurs, les CHU génèrent d’importantes retombées locales. Cette richesse a été évaluée par plusieurs établissements (1) selon une méthodologie rigoureuse établie par les Chambres de Commerce et d’Industrie ; celle-là même utilisée pour étudier l’impact économique des ports et des aéroports. Les résultats obtenus vont tous dans le même sens : 1 € dépensé dans un CHU génère entre 1,80€ et 2,2€ de richesse pour le territoire.

Pourquoi les CHU sont-ils si importants pour l’économie ?  Les CHU sont des contributeurs majeurs à la dynamique économique des territoires. Attractifs pour des millions de patients, centres de formations et de stages, promoteurs de la recherche biomédicale, employeurs et donneurs d’ordre de premier plan, très gros investisseurs, les CHU génèrent d’importantes retombées locales. Cette richesse a été évaluée par plusieurs établissements (1) selon une méthodologie rigoureuse établie par les Chambres de Commerce et d’Industrie ; celle-là même utilisée pour étudier l’impact économique des ports et des aéroports. Les résultats obtenus vont tous dans le même sens : 1 € dépensé dans un CHU génère entre 1,80€ et 2,2€ de richesse pour le territoire.

En extrapolant ces résultats à l’ensemble des 32 Centres Hospitaliers Régionaux et Universitaires dont le budget total de fonctionnement s’élève à 31,48 milliards d’euros (2017), on obtient une contribution de 56,67 milliards d’euros au profit des économies locale et nationale voire même 69,262 milliards d’euros – si l’on retient la fourchette haute – soit plus de deux fois les sommes investies.

Des services à forte attractivité

L’excellente réputation de leurs services attire des patients résidant bien au-delà des limites de leur bassin d’attraction. En général, ils sont conduits par un proche ; ces personnes consomment des repas, parfois des nuitées. Ces déplacements profitent à l’écosystème local dans des proportions qui ont été précisément évaluées à 80€ par visite. Ainsi, en se basant uniquement sur les 20 millions de consultants (sans compter les 5 millions d’entrées en court séjour ni les 5 millions de passages aux urgences), ces venues génèrent 160 M€ de revenus pour l’économie locale.

Vecteurs de savoir et d’enseignement

Centres de formation, les CHU attirent des étudiants, qui vont dépenser localement pour se loger, se nourrir, se former, se divertir… Les 173 000 jeunes qu’ils forment à l’année sont une manne pour l’économie locale surtout s’ils sont originaires d’un autre département, d’un autre pays européen ou de l’international. C’est le cas de 26% d’entre eux soit 45 000. Une évaluation ces dépenses a été faite ; le budget annuel s’élève à 8 000 € par an par élève ou étudiant soit au total 360 M€ reversés dans l’économie locale – sans compter les professionnels en formation continue ni les congrès organisés par leurs équipes.

Promoteurs d’une recherche de premier plan et accélérateurs de progrès
Les CHU représentent annuellement 17% de la totalité de la production scientifique française. Dans les sciences médicales et de la santé, les CHU participent à 55% des articles publiés. De plus, les CHU sont parties prenantes d’incubateurs régionaux ou bien partenaires de sociétés de transfert voir même actionnaires de start-up. Ils aident les jeunes pousses à grandir en leur confiant l’exploitation des brevets ou en leur concédant des licences mises au point par leurs équipes. Des partenariats sont noués avec les industriels pour valoriser les innovations et découvertes réalisées par les équipes hospitalo-universitaires.
Les CHU sont aussi un terrain d’évaluation des innovations des technologies et permettent à leurs patients d’en bénéficier en avant-première en participant à des essais cliniques. En 2017, plus de 2 500 études cliniques visant à évaluer les médicaments ou les dispositifs médicaux2 ont été menées en CHU.
Principaux employeurs du département voire de la région, les CHU emploient près de 400 000 personnes en équivalent temps plein, dont près de 100 000 médecins. Ce poste qui représente 60 % de son budget (18 Mds d’euros) est de loin leur principale charge. Ces salaires réinjectés dans l’économie locale se transforment en retombées économiques sous forme de loyers, de dépenses alimentaires, d’achats de biens, de services et d’emplois familiaux.

Donneurs d’ordres, les CHU consacrent chaque année plus du tiers de leurs budgets (31% soit 10 Mds d’euros) à des achats à caractère hôtelier, à des dépenses médicales et pharmaceutiques et à la consommation de services. Pour l’achat des denrées alimentaires, de linge ou la flotte automobile…les CHU font souvent appel aux entreprises locales.

En 2017, les CHU ont investi 1,63 Md d’euros dans de vastes programmes immobiliers et pour ces travaux d’ampleur, ils ont eu, là encore, recours aux entreprises du bâtiment locales…
Les CHU acquittent également des impôts et taxes locales à hauteur de 7% de leur budget. Ces sommes qui représentent plus de 2,18 Mds d’euros sont redistribuées sous forme d’infrastructure sur le territoire.
Les CHU transforment certains de leurs espaces en surfaces commerciales. Ils louent des emplacements aux entreprises de distribution de presse, aux cafétérias, aux installateurs de distributeurs automatiques de boissons et de nourritures, aux conciergeries, aux sociétés de location de télévision. Dans le quartier où il est implanté, le CHU joue un rôle structurant de zone d’activités porteuses pour les petits commerces et pour les autres prestataires de santé.

Au-delà de l’impact économique…

La transversalité des missions de soins, d’enseignement et de recherche créent des synergies au sein de chaque CHU. Vitrine du progrès scientifique, le CHU est porté par une communauté d’hommes et de femmes qui partagent une même exigence d’excellence et les mêmes valeurs de solidarité. Leurs multiples apports à la société s’évaluent non seulement en termes de valeur ajoutée économique mais aussi et surtout en années d’espérance de vies gagnées, en augmentation général du niveau de santé de la population, en contribution à une répartition plus équitable de l’offre de soins – postes dont il est extrêmement difficile de quantifier la valeur – et en avancées scientifiques de premier plan. Apports eux-mêmes générateurs de cohésion sociale, de développement et de richesses pour les territoires.

(1) Les CHU de Limoges, Nice et Saint-Etienne et les groupements de coopération sanitaire du grand Ouest (HUGO) avec les CHU d’Angers, Brest, Nantes, Rennes, Tours et le CHR d’Orléans et du grand Est réunissant les CHU de Besançon, Dijon Bourgogne, Nancy, Reims, Strasbourg, le CHR de Metz-Thionville et l’Institut de Cancérologie de Lorraine – soit la moitié des CHU
____
Sources
Infographie et texte réalisés avec Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers qui a conduit l’étude d’impact économique menée pour le compte d’HUGO et par Alban Dupoux, PhD, chef de projet pour le GIRCI Est qui a coordonné l’étude d’impact économique pour les CHU du Grand Est
Plus d’information sur la gestion, les budgets, les achats des CHU

Sur le même sujet

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.

« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »

A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.

Dossier : le diabète

Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.