Les 22 régions métropolitaines ne seront plus que 13 au 1er janvier 2016, réforme territoriale oblige. Ces nouveaux territoires parfois grands comme un pays compteront tous plusieurs CHU*. Ainsi la région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, la plus vaste de France avec une superficie de près de 84 000km² identique à celle de l’Autriche, abritera trois CHU, Bordeaux, Limoges, Poitiers. Quant à la région Rhône-Alpes-Auvergne, très vaste elle-aussi avec 69 711 km2, elle comprendra 4 CHU Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne. De même l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine réunira 4 établissements d’envergure 3 CHU Nancy, Reims et Strasbourg et 1 CHR, Metz-Thionville.
Quelle sera la conséquence de cette nouvelle géographie sur l’organisation sanitaire ?
Il n’y aura plus que 13 Agence Régionale de Santé en métropole et leur siège ne sera pas forcément celui du chef-lieu régional. Ainsi certaines grandes villes qui ne sont plus capitales régionales demeureront les villes-siège d’ARS comme Caen, Montpellier et Nancy.
Dans les autres régions, la capitale sera aussi siège d’ARS.
Des interrogations ne manqueront pas de surgir : Quid des coopérations historiques alors que les frontières régionales ont bougé ? Comment les CHU vont-ils s’inscrire dans ce territoire élargi ? Quelles synergies seront déployées entre les universités et les CHU d’une même région ? Les Groupements Hospitaliers de Territoire devront-ils respecter les nouvelles limites administratives des régions fusionnées ? Le patient trouvera-t-il facilement son chemin dans ce nouveau paysage sanitaire ?
C’est autour de ces question que se dessinera l’avenir du service public hospitalier.
Consulter la nouvelle carte des CHU au sein des régions fusionnées
*Avant la réforme, sur les 22 régions métropolitaines, seules 6 comptaient 2 CHU et 1 seule en rassemblait 3 : la Bretagne avec les CHU de Brest et de Rennes, les Pays de la Loire avec Angers et Nantes, la région Centre avec le CHR d’Orléans et le CHU de Tours, le Languedoc-Roussillon avec Montpellier et Nîmes, la Lorraine avec le CHR de Metz-Thionville et le CHU de Nancy, la Provence-Alpes-Côte d’Azur avec l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille et le CHU de Nice. Une seule région rassemblait 3 CHU : Rhône-Alpes avec les Hospices Civils de Lyon et les CHU de Grenoble et de Saint-Etienne.