1 006 familles lorraines engagées dans la recherche clinique depuis 1993 sous le nom de cohorte Stanislas. Cette année, un nouveau rendez-vous leur est fixé : une rencontre collective entre les familles et les chercheurs début novembre 2010 à Nancy. Objectifs : renouer le contact avec elles, les informer sur les avancées scientifiques majeures déjà réalisées grâce à leurs précédentes participations et les inviter au 4e bilan de santé prévu courant 2011-2012. Après 3 visites, soit plus de 10 ans de suivi, la cohorte Stanislas est, au niveau national et international, la seule cohorte familiale longitudinale de sujets supposés sains d’une telle envergure. Plus de 600 types de données ont été recueillies pendant ces bilans de santé.
La cohorte Stanislas a permis à 117 publications originales dans des revues internationales portant en particulier sur : l’interaction gène environnement dans les pathologies complexes et notamment cardio-vasculaires, la génétique de l’obésité et du diabète, la mise en évidence des valeurs normales de nombreuses substances sanguines. 63 gènes candidats dans les pathologies cardiovasculaires ont pu être identifiés.
Par définition, une cohorte est un ensemble de personnes partageant des caractéristiques communes (âge, sexe, localisation géographique, exposition à une maladie, à un risque ou, au contraire, absence de maladie aigue ou chronique, etc.) faisant l’objet d’un suivi sur plusieurs années. La cohorte Stanislas regroupe 1 006 familles soit plus de 4000 personnes en tout et sur plusieurs générations, ne présentant pas de maladie aigue ou chronique, issues de la région de Nancy et recrutées entre 1993 et 1995 au Centre de Médecine Préventive (CMP) de Vandoeuvre-lès-Nancy à l’occasion d’un examen de santé, sous l’égide de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM).
En 2009, en accord avec le CMP, l’INSERM et Nancy Université, le CHU de Nancy est devenu le promoteur de l’étude. Il a confié au Centre d’Investigation Clinique ? Plurithématique Pierre Drouin INSERM du CHU, les missions suivantes : rassembler toutes les données de l’étude (cliniques et biologiques) et poursuivre le suivi de la cohorte à travers une 4e visite.
Principal objectif lié à la cohorte : la constitution d’une banque de données (questionnaires sur les habitudes de vie, prélèvements sanguins (dont ADN), urinaires, bilan cardiovasculaire (échographie cardiaque), etc.) permettant de suivre sur plusieurs années l’évolution de l’état de santé de cette population familiale. Les données recueillies sont utilisées par des équipes de recherche nationales (dont l’équipe universitaire du Dr Sophie Visvikis-Siest) et internationales. Parmi les thèmes explorés et pour lesquels la dimension familiale est fondamentale : les facteurs de risque cardio-vasculaires (dont l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète) et la nutrition. Le rôle de la génétique (interaction gène-gène) et l’influence de l’environnement (interaction gène-environnement) sont étudiés.
Tout l’intérêt de cette étude repose sur sa longévité. Après la 2e visite (1998-2000) et la 3e (2003-2005), le CIC-P poursuit la démarche en organisant, à partir de 2011, une 4e visite davantage ciblée sur l’influence du vieillissement sur les populations, l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité et leurs complications (athérosclérose, insuffisance cardiaque, anévrysmes). Concrètement, les familles qui se portent volontaires pour intégrer la cohorte Stanislas se rendent disponibles pour passer l’ensemble des examens nécessaires (entretien, questionnaires, prises de tension, de sang, collecte d’urine, électrocardiogramme). Ce 4e rendez-vous verra la réalisation d’un bilan cardio-vasculaire complet avec des examens échographiques permettant d’étudier l’aspect et la fonction du coeur et des vaisseaux (échocardiographie et échographie vasculaire). Il aura lieu sur 2 sites complémentaires : l’un pour l’examen de santé (CMP de Vandoeuvre), l’autre pour les phénotypes de recherche (CIC-P, Institut lorrain du coeur et des vaisseaux Louis Mathieu) doté d’un data management professionnel et d’une biobanque labellisée « CRB/CEBS » (Centre de Ressources Biologiques/Collection d’Échantillons Biologiques de la Santé) par l’Agence Nationale de la Recherche.
L’anonymat des volontaires est totalement garanti dans le cadre de l’exploitation des données par les équipes de recherche. Cette étude s’inscrit dans le respect des lois sur la bioéthique et fait l’objet d’un consentement éclairé et écrit préalable. Participer à la cohorte Stanislas, c’est aussi pour les familles bénéficier d’un bilan de santé complet gratuit. L’ensemble des résultats est systématiquement transmis aux volontaires et, s’ils le souhaitent, à leur médecin traitant.
Contacts CIC-P Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”. Début juillet, nous avons pu assister à une Sleeve gastrectomie conduite par le Pr Jérémie Théreaux, chef du service de chirurgie digestive au CHRU de Brest. Ce dernier revient sur la réalité de la chirurgie bariatique en France, en particulier dans son établissement. Depuis novembre 2023, le service d’odontologie de l’Hôpital Morvan (CHU de Brest) a accueilli dans son équipe Scully, une chienne Golden Retriever qui apporte de la sérénité aux patients, en particulier ceux atteints de handicap ou phobiques. Nous avons rencontré le Dr Camille Bossard, cheffe de clinique et propriétaire de Scully. Elle a accepté de revenir sur ce dispositif centré autour de la médiation animale. C’est devant les yeux du monde entier que Paris a lancé le 26 juillet dernier la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Un événement international majeur dont les CHU français prennent part jusqu’au 11 août prochain. Illustration avec les Hospices Civils de Lyon, qui ont communiqué sur leur implication dans la coordination du dispositif prudentiel lié aux Situations Sanitaires Exceptionnelles (SSE) des matchs de football qui se jouent au Groupama Stadium, troisième plus gros stade de l’hexagone. Un certain nombre de professionnels de santé assurent par ailleurs l’encadrement médical des épreuves. Le 11 juillet a eu lieu à Bordeaux le lancement de l’Institut hospitalo-universitaire Vascular Brain Health Institute (VBHI), premier des douze nouveaux IHU annoncés l’an dernier par Emmanuel Macron dans le cadre de France 2030. En réunissant chercheurs, cliniciens et partenaires industriels, cette nouvelle institution souhaite créer un nouveau paradigme dans la prévention des maladies vasculaires cérébrales.
Céline Hertz – cel.simon@chu-nancy.fr
Juliette Ravey –
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