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Oncogériatrie : oui, cela vaut vraiment la peine !

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L’oncogériatrie concerne les personnes fragilisées à partir de 75 ans et témoigne d’un problème de santé publique lié au vieillissement général de la population et à l’augmentation du risque global de développer un cancer avec l’âge. Un tiers des cas présentés en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire concerne des personnes âgées. Mais, paradoxalement, les freins à son déploiement résultent d’une réflexion insidieuse des patients et des professionnels : est-ce que cela vaut vraiment la peine ? D’un côté, l’alibi de l’âge justifiant de repousser une prise en charge hospitalière au nom du « laisser vivre en paix » et, de l’autre, la croyance têtue en des idées fausses comme, par exemple, que les cancers évoluent plus lentement quand on est vieux. S’appuyant sur l’expertise de ses équipes, le CHU de Nancy défend le principe d’une échelle d’évaluation pour déterminer un parcours de soins personnalisé, adapté à la situation de chaque patient âgé souffrant d’un cancer.

L’oncogériatrie concerne les personnes fragilisées à partir de 75 ans et témoigne d’un problème de santé publique lié au vieillissement général de la population et à l’augmentation du risque global de développer un cancer avec l’âge. Un tiers des cas présentés en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire concerne des personnes âgées. Mais, paradoxalement, les freins à son déploiement résultent d’une réflexion insidieuse des patients et des professionnels : est-ce que cela vaut vraiment la peine ? D’un côté, l’alibi de l’âge justifiant de repousser une prise en charge hospitalière au nom du « laisser vivre en paix » et, de l’autre, la croyance têtue en des idées fausses comme, par exemple, que les cancers évoluent plus lentement quand on est vieux. S’appuyant sur l’expertise de ses équipes, le CHU de Nancy défend le principe d’une échelle d’évaluation pour déterminer un parcours de soins personnalisé, adapté à la situation de chaque patient âgé souffrant d’un cancer.
La Lorraine a ouvert dès 2011, une Unité de Coordination en OncoGériatrie (UCOG) sous l’implulsion du Jean-Yves Niemier, gériatre et responsable de l’unité au CHRU de Nancy et Hubert Rousselot, médecin de la douleur et Responsable du Service Interdisciplinaire de Soins de Supports en Oncologie (SISSPO) à l’Institut de Cancérologie de Lorraine (ICL). Cette UCOG a quatre missions : mieux adapter les traitements des patients âgés atteints de cancer par des décisions conjointes oncologues / gériatres, promouvoir la prise en charge en Lorraine afin de la rendre accessible à tous, contribuer au développement de la recherche notamment en impulsant des collaborations interrégionales et soutenir la formation et l ‘information sur la spécialité.
La consultation d’oncogériatrie au CHRU et à l’ICL est une évaluation des patients âgés atteints d’un cancer pour lesquels se pose la question d’une thérapeutique. L’évaluation gériatrique en cancérologie répond à la nécessité d’adapter, si besoin, le traitement anticancéreux et de prendre en en compte les spécificités des patients. Elle se fait en consultation et en hôpital de jour. Ne pouvant être réalisée chez tous les patients âgés atteints de cancer, un certain nombre d’outils de dépistage de la fragilité ont été développés. La plus utilisée, l’échelle G8*(parce que composée de 8 questions) permet de dépister une fragilité chez les personnes âgées de 75 ans et + présentant un cancer ou une hémopathie maligne. Un score ≤ 14 fait considérer le patient comme vulnérable et conduit à demander une évaluation gériatrique complète. Elle permet, d’une part, d’orienter les personnes dépistées « vulnérables » vers une consultation gériatrique approfondie, et d’autre part, de sensibiliser les professionnels de santé (médecine, chirurgie) à "la culture oncogériatrique". Le développement de l’utilisation du G8 est devenu une priorité nationale.
L’objectif, bien sûr, est de pouvoir évaluer les personnes le plus tôt possible afin de valider une prise en charge précoce qui augmentera les chances de guérison. Pour diverses raisons, le diagnostic de cancer est encore posé trop tardivement chez le sujet âgé : minimisation des symptômes d’alerte attribués à tort à l’âge, présence de troubles cognitifs ou déni de l’intéressé(e) par peur de perdre pied au milieu d’une spirale de soins.  C’est pour cela que l’information et la formation des professionnels de santé et du grand public sur les symptômes d’alerte se multiplient, notamment dans les EHPAD avec l’aide de l’Agence Régionale de Santé du Grand Est. Beaucoup de progrès restent encore à faire tant dans la prise en charge que dans les traitements.
Participer au développement de la recherche est aussi une des évolutions portées par l’oncogériatrie. Souvent considérées comme fragiles, les personnes âgées étaient exclues des essais thérapeutiques et, donc, finalement, ne pouvaient contribuer à l’amélioration de leurs protocoles de soins.  Ainsi, pendant des années, les traitements spécifiques du cancer pouvaient être inadaptés et pourvoyeurs de complications et d’aggravation des fragilités. Désormais les choses évoluent. Les patients des deux établissements sont intégrés aux études et des groupes, comme DIALOG par exemple, développent des protocoles de recherche spécifiques. Cette dynamique oncogériatrique est particulièrement développée en France et ses modèles organisationnels du dépistage et de la prise en charge du cancer de la personne âgée lui valent déjà une excellente réputation à l’international. Par capillarité la recherche s’y rapportant en bénéficie également. Alors oui, l’oncogériatrie ça vaut vraiment la peine !
* la grille G8 est en ligne sur le réseau ONCOLOR. Cette grille ne peut en aucun cas servir à s’autoévaluer ou évaluer un proche. L’expertise d’un médecin spécialisé en oncogériatrie est requise.

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