Trois ans après l’ouverture du nouvel hôpital, le CHR d’Orléans rétablit progressivement son équilibre budgétaire. Alors que la trajectoire budgétaire du CHR anticipait le déficit attendu en 2018 à -13 M€, bonne nouvelle, celui-ci s’établit finalement à -4 M€ pour un budget global de 482 M€ sous l’effet d’une maîtrise des charges et d’une forte progression d’activité. Le CHR s’appuie sur ces bons résultats pour affirmer son rôle sur le territoire. Décryptage…
Les difficultés liées au lancement de son nouveau site ont été surmontées
Né du regroupement des deux sites MCO, le nouvel hôpital d’Orléans (NHO) propose une offre de soins moderne et de haute qualité à la population du nord de la région Centre-Val de Loire. Mais sa mise en service s’est heurtée à des difficultés sur le plan technique et organisationnel. L’établissement a enregistré un décalage de 6 mois entre charges et produits, lié d’une part, aux surcoûts capacitaires du bâtiment et à ses outils logistiques modernes (pneumatiques, manutention des lits, robots pharmaceutiques, transports automatisés lourds, informatisation complète du CHR…) et, d’autre part, à une progression d’activité moins rapide que prévue. Aussi, le rodage des organisations, l’activité, très soutenue en 2016, mais stable en 2017, ont conduit à un déficit financier important de 10.7 M€ en 2017. Un temps d’adaptation a été nécessaire pour arriver à ce que les ressources issues de l’activité correspondent aux moyens engagés.
Dès l’été 2017, le CHR d’Orléans s’est engagé à réduire son déficit en mettant en œuvre un plan de retour à l’équilibre, lequel a, ensuite, été complété par les mesures décidées par le Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins (COPERMO) en début d’année 2018. Suite à ces mesures et grâce à une activité qui progresse significativement, le CHR d’Orléans a, désormais, réduit de moitié son déficit à – 0.9% de ses recettes.
En 2018, le CHR sur la voie de l’équilibre financier et des indicateurs au vert : augmentation d’activité, réorganisation, titularisation, certification des comptes
Avec une progression globale de +4.7% de ses séjours d’hospitalisation, le CHR a été, en 2018, parmi les centres hospitaliers régionaux les plus dynamiques du territoire national. Par ailleurs, le volume des passages aux urgences est passé de 114 425 à 118 294, et la durée de prise en charge réduite dans de fortes proportions. De son côté, le virage ambulatoire continue de s’affirmer avec +9 points de croissance par rapport à 2017.
En parallèle, les travaux menés avec le COPERMO ont produit d’importantes réductions de charges. Les maquettes organisationnelles des services ont, notamment, été revues avec une réduction de plus de 130 emplois sur les 3 ans du plan de retour à l’équilibre. Les charges de personnel et de pharmacie en lien essentiellement avec une baisse des rétrocessions et une maîtrise des consommations hospitalières ont significativement diminué de -8.9 M€.
En outre, l’amélioration remarquable de la marge, passée de 0,10% à 3,82%, a restauré la capacité d’autofinancement de l’établissement garantissant durablement le remboursement des emprunts et des investissements courants. De même, l’amélioration de la trésorerie a permis de ne plus avoir recours à une ligne de trésorerie.
Les bons résultats obtenus ont permis en 2019 de prévoir un plan de titularisation plus ambitieux que prévu, la rémunération des heures supplémentaires générées sur l’exercice 2018 et de solder une partie du stock constitué depuis plusieurs années.
De même, les comptes du CHR ont, pour la 3ème année consécutive, été certifiés sans réserve. Sur des bases financières assainies, le CHR a prévu d’investir 100 millions d’euros sur les 5 prochaines années, notamment sur des équipements médicaux innovants concourant à l’amélioration de la prise en charge des patients (projet de salle hybride, robots chirurgicaux dernière génération, plateforme de recherche et d’innovation médicale).
Sur le territoire, le CHR d’Orléans joue pleinement son rôle d’établissement support, référent
Dans le cadre du GHT 45 et, afin de garantir le maillage de l’offre de soins sur le Loiret, les praticiens du CHR d’Orléans assurent des consultations avancées (neurologie, dermatologie, chirurgie digestive…) dans les hôpitaux périphériques (CH de Pithiviers) et se sont investis dans le projet de reprise de l’activité chirurgicale de la clinique Jeanne d’Arc de Gien.
Suite au COPERMO, les médecins ont défini un projet médical ambitieux, prenant en compte les enjeux majeurs du CHR, répondant à sa vocation territoriale et régionale tout en étant conscient des efforts d’efficience indispensables. Un travail de cohésion interne a permis de ressouder la communauté médicale, d’adopter un projet médical et un projet d’établissement à la hauteur des enjeux et des missions du CHR. Sous l’égide de la présidente de la CME, le docteur Marie-Françoise Barrault-Anstett les médecins ont défini et mis en œuvre quatre axes prioritaires :
- Renforcer l’attractivité pour fiabiliser la position de leader régional du CHR, sur le nord de la région, et éviter la fuite de patients vers Paris ;
- Approfondir les liens au sein de la communauté médicale du CHR d’Orléans, afin de favoriser l’adressage entre services et matérialiser la prise de conscience de leur intérêt commun et leur investissement institutionnel ;
- Repenser l’organisation en filière de prises en charges internes et dans le cadre du GHT du Loiret (ex : travail de réorganisation de la filière gériatrique en cours, meilleure identification des filières de prise en charge du cancer…) ;
– Maîtriser la durée des séjours pour retrouver un indice de performance de la durée moyenne de séjour conforme au référentiel national.
L’année 2019, qui a débuté avec une activité d’hospitalisation relativement dynamique à +2 %, se poursuit avec la recherche d’une maitrise renforcée des charges d’exploitation. Le développement de la médecine ambulatoire reste une forte priorité et devra être accompagné d’un renforcement de l’efficience des organisations et d’une réduction du capacitaire du CHR.
Enfin, le COPERMO rappelle que l’établissement devra poursuivre ses efforts en vue de l’amélioration de sa performance afin de faire face aux échéances financières attendues à la fin 2029 avec la réduction de l’aide nationale.