Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Prothèse articulaire : les vertus de la stimulation de groupe

Auteur /Etablissement :
Au CHU de Bordeaux, le service d'orthopédie et traumatologie du Pr Dominique Chauveaux pratique depuis plus d'un an une technique opératoire originale en petits groupes de 5 à 6 personnes. Ainsi, chaque patient opéré d'une prothèse de la hanche ou du genou, accompagné d'un « coach », va vivre, à l'issue de son intervention, une rééducation en groupe basée sur l'émulation.

Au CHU de Bordeaux, le service d’orthopédie et traumatologie du Pr Dominique Chauveaux pratique depuis plus d’un an une technique opératoire originale en petits groupes de 5 à 6 personnes. Ainsi, chaque patient opéré d’une prothèse de la hanche ou du genou, accompagné d’un « coach », va vivre, à l’issue de son intervention, une rééducation en groupe basée sur l’émulation.

Ces opérés ne sont plus considérés comme des malades, ni comme des patients qui « subissent tout » mais comme des partenaires avec qui est passé un contrat moral (*).

Les bénéfices sont nombreux : récupération fonctionnelle accélérée, diminution notable du temps de séjour hospitalier, retour à domicile sécurisé, reprise de la vie normale dans les meilleures conditions. C’est en tenant compte de la perception et du vécu différents des opérés et en mobilisant ensemble leurs énergies que l’on donne aux soins leur efficacité optimale.

« Cette organisation, impliquant la participation de chacun, donne des résultats spectaculaires. Les patients partagent leurs angoisses pour mieux les combattre. Rassurés, motivés, ils avancent bien plus vite dans leur rééducation. C’est une aventure collective. » Propos recueillis auprès du Professeur Dominique Chauveaux, chef de service Chirurgie orthopédique et traumatologique C.

(*) Le Contrat moral : les engagements mutuels

Les patients s’engagent à faire partie intégrante de l’équipe avec notamment :
. Participation à une rééducation en groupe programmée
. Assistance d’un « coach accompagnant ».

L’engagement du service consiste en une prise en charge avec encadrement étroit du patient par le chirurgien et l’ensemble de l’équipe (anesthésistes, rééducateurs/kinésithérapeutes, infirmiers(ères)). Celle-ci démarre avant l’hospitalisation et permet à l’équipe de gérer le stress et les incertitudes du patient avant et après l’intervention.

Comment ? En constituant un groupe impliquant participation et émulation à travers une prise en charge collective et soutenue, notamment sur le plan rééducatif après information renforcée.

Cette émulation est favorisée par
– L’aménagement d’une salle commune pré-équipée où les patients vont travailler et se réunir
– Des séances d’information collectives et un programme d’éducation
– Une rééducation de groupe
– Des repas pris en commun
– Un coaching du patient avec implication d’un membre de l’entourage participant à toutes les activités et permettant le relais de l’équipe soignante

Données chiffrées

– nombre de patients opérés depuis la mise en place de cette technique : plus de 80
– fréquence des opérations : 1 groupe par mois
– durée moyenne de séjour : 7 jours – (diminution du temps de séjour de 40%)

Le parcours du patient De la 1ère rencontre avec le chirurgien à la consultation postopératoire

> Consultation du chirurgien avec sélection des patients (5 à 6 par groupe) après description de la méthode et accord.

> Réunion d’information collective entre tous les éléments du groupe et leurs coachs-accompagnants avec rencontre et échange avec le groupe précédent en fin de séjour.
Participation de tous les acteurs (chirurgiens, anesthésistes, rééducateurs, infirmiers(ères) (étage et bloc opératoire)) avec présentation informatisée de toutes les étapes de l’intervention (matériel prothétique et complications, information sur l’anesthésie et la lutte contre la douleur, bloc opératoire, soins infirmiers, programme de rééducation) et visite pré-anesthésique le même jour.

> Hospitalisation
. Accueil personnalisé et prise en commun de repas la veille de l’intervention
. Intervention le même jour (vendredi)
. Lever en chambre dès le lendemain par l’équipe de rééducateurs avec participation active du coach-
accompagnant durant le week-end
. Rééducation en groupe et programmée à partir du lundi matin, dans la salle dédiée
. Rencontre avec le groupe d’opérés suivants le jeudi après-midi

> Sortie le vendredi après séance de bilan (chirurgiens, rééducateurs)

> Contact téléphonique programmé la semaine suivante (rééducateur, soignants)

> Consultation post-opératoire commune à deux mois.

Sur le même sujet

CHU Grenobles Alpes : vers un hôpital vert

Les hôpitaux sont des acteurs non négligeable en termes d’impact sur l’environnement. En effet, le monde de la santé produit 8 % de l’empreinte carbone française. Afin de sensibiliser à la question du développement durable, est organisée chaque année, et dans de nombreux CHU, les semaines du développement durable du 17 septembre au 08 octobre. Retour sur les actions menées au CHU de Grenoble Alpes.

A Montpellier, les maladies auto-immunes ont leur IHU

L’Institut Hospitalo-universitaire Immun4Cure, porté par l’Inserm, le CHU et l’Université de Montpellier, a officiellement été lancé ce mardi 16 septembre. Conçue pour répondre au défi de santé publique que représente l’accroissement des maladies auto-immunes, l’institution naissante souhaite se focaliser sur trois d’entre elles : la polyarthrite rhumatoïde, la sclérodermie et le lupus.

Septembre en Or : un mois dédié aux cancers pédiatriques

En France, près de 1 700 nouveaux cas de cancers chez l’enfant de moins de 15 ans et 800 chez les adolescents de 15 à 18 ans sont diagnostiqués chaque année. Malgré des progrès importants ces dernières années, le cancer reste la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, après les accidents de la route. Tout au long du mois de septembre, les CHU se mobilisent pour sensibiliser sur ce sujet.

Cancer de la grossesse : un traitement efficace à 96% dévoilé par les HCL

Après quatre ans d’étude, le Centre national de référence des maladies trophoblastiques
des HCL, basé à l’hôpital Lyon Sud, vient de valider un traitement qui a permis d’éradiquer entièrement les tumeurs de 25 des 26 patientes enceintes suivies dans le cadre d’un essai clinique. Une avancée majeure contre une forme de cancer de la grossesse qui a été présentée lors du congrès annuel de la Société Européenne d’Oncologie Médicale, à Barcelone.