« Nous avons beaucoup de patients lourdement handicapés qui restent parfois des semaines, voire des mois, dans le service », explique le Pr Nicolas Bruder (AP-HM). « Certains sont tétraplégiques, d’autres sont sous respirateur. Nous cherchions le moyen d’améliorer la communication entre ces patients et les soignants de l’équipe, et aussi avec leur famille ». La solution s’appelle Bob ; un ordinateur équipé d’une commande oculaire (Eye tracker) qui permet le pilotage d’un logiciel par les seuls mouvements du regard. Bob a été imaginé et conçu par le par Yann Gogan, psychologue avec le soutien des médecins du service anesthésie réanimation de la Timone 2. Grâce à ce système mobile, les patients en réanimation arrivent à échanger avec les soignants et avec leurs proches.
Yann a passé des heures entières à développer l’outil et à implémenter des grilles et des pictogrammes pour les rendre les plus simples d’utilisation. Le système (ordinateur + Eye tracker) est couplé à un pied roulant multidirectionnel afin de le placer face au visage du patient alité, quelle que soit sa position. « J’ai adapté un logiciel freeware au monde de la réanimation. D’un simple regard, le patient peut sélectionner des pictogrammes, et ainsi décrire ses besoins physiologiques, son état psychologique, demander à voir des personnes, etc. » explique son inventeur
Prisonniers de leur corps et parfois aussi privés de parole les patients ne pouvaient pas poser des questions ou exprimer leurs besoins ou leur ressenti. "Bob évite la rupture de communication, restaure le dialogue et améliore la prise en charge. C’est moins de stress et moins de frustration pour les patients d’abord et pour le personnel ensuite" convient le Dr Lionel Velly, médecin du service.
Les patients et leur entourage sont très satisfaits, à l’image de ce jeune homme victime d’un accident de moto « C’est bien, j’ai pu poser toutes mes questions alors que je ne pouvais pas parler », témoigne-t-il. L’équipe soignante est également convaincue par ce système qui répond pleinement au besoin de relation réciproque entre les patients et les soignants et permet ainsi d’optimiser la qualité de la prise en charge..
« Une autre réanimation en France a acquis un outil de ce type pour plusieurs milliers d’euros alors que nous avons développé le nôtre pour moins de 800 euros. Nous sommes convaincus que cette méthode pourrait être utilisée dans d’autres services qui ont à gérer le handicap, en neurologie par exemple. La possibilité de communiquer est un atout psychologique évident » conclut le Pr Nicolas Bruder. Avis aux réas intéressées…
« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »
A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.