Déjà le 23 juillet 2007 Les Echos avaient relayé un premier rapport de Philippe EVEN, intitulant son article : « le sombre bilan de la recherche française ». Récidive ce 15 juillet 2008, à croire que l’été est propice à ce type de communication : Les Echos relayent à nouveau Philippe Even par un article intitulé : « ces CHU qui ont abandonné la recherche » …
Déjà l’an dernier, le Comité National de Coordination de la Recherche des CHU, associant les Conférences des Présidents de CME, des Doyens des Facultés de Médecine et des Directeurs Généraux des CHU, s’était ému de cette approche restrictive et orientée en s’interrogeant à la fois sur les finalités de ce rapport et sur la méthodologie employée.
En effet, l’étude réalisée alors par Philippe EVEN privilégiait une approche élitiste de la recherche médicale française, écartant par principe les publications dans les revues de langue française, favorisant les activités de recherche réalisées par les chercheurs des établissements publics scientifiques et techniques, qui par définition se consacrent à temps plein à la recherche, et survalorisant par construction méthodologique la recherche biologique, par nature plus proche de la recherche fondamentale que de celle réalisée dans les centres hospitaliers et universitaires.
Philippe Even poursuit dans cette voie, dans l’étude à laquelle Les Echos font référence dans l’article du 15 juillet 2008, stigmatisant un certain nombre de CHU dont il est affirmé « qu’ils ont abandonné la recherche ».
Si les Directeurs Généraux de CHU ne peuvent que souscrire à l’affirmation selon laquelle « la qualité des soins, l’enseignement et la recherche sont étroitement liés », ils ne peuvent accepter des propos péremptoires tels que « beaucoup de nos CHU et de nos médecins hospitalo-universitaires trahissent leur triple mission et leur devoir ; leur nombre, leur mission, leurs moyens et surtout leur état d’esprit doivent être entièrement revus » ou encore «l’argent n’est pas essentiel ; c’est l’état d’esprit des médecins et des administrations hospitalières qui est en cause».
En effet, les Directeurs Généraux de CHU tiennent à souligner la part essentielle prise par les institutions qu’ils dirigent dans la recherche clinique et la production scientifique. Comme le soulignait l’OST (Observatoire des Sciences et Techniques) dans une étude publiée en 2005, l’ensemble des CHU concourent à hauteur de 56% de la production scientifique médicale française et de 39% de celle en biologie fondamentale.
De même les CHU se sont très largement investis dans le développement de ce lien essentiel, qui caractérise les Centres Hospitaliers et Universitaires français, entre la recherche fondamentale, la recherche appliquée au lit du patient et les innovations diagnostiques, thérapeutiques et technologiques qui en découlent.
L’association des Centres Hospitaliers et Universitaires aux PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur), leur collaboration étroite avec l’ AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) dans la perspective d’une labellisation conjointe, avec les Universités, des équipes de recherche hospitalière, et le développement de démarches de contractualisation pluriannuelle associant les Universités, les EPST, les Pouvoirs Publics et les Centres Hospitaliers et Universitaires témoignent du dynamisme de ceux-ci dans le champ de la recherche médicale en soutien de leurs missions de soins et d’enseignement.
Au moment où se conjuguent la rénovation du cadre législatif et réglementaire des Etablissements Publics de Santé et les réformes de l’Université et du financement de l’hôpital et de la recherche publique, les Directeurs Généraux des Centres Hospitaliers et Universitaires réaffirment l’importance première de la recherche clinique et leur mobilisation en ce sens, les Centres Hospitaliers et Universitaires, et tous les Centres Hospitaliers et Universitaires, étant dans ce domaine incontournables.