L’hôpital serait-il le lieu de tous les dangers pour le personnel ? Une enquête de terrain, de six mois, a été nécessaire pour identifier les situations, les actes à risques à l’hôpital et les moyens de prévention existants. Formalisée dans un document unique, elle est assortie d’un plan annuel de prévention priorisant les actions à mettre en oeuvre.
Risques biologiques, chimiques, physiques, psychologiques… omniprésents dans l’activité des services de soins, des laboratoires, des services techniques… les risques sont liés à l’utilisation d’objets tranchants, piquants, à la préparation et à la manipulation de substances toxiques, inflammables, explosives ou encore à la manutention de charge… Ils dépendent des contraintes de travail : gestes répétitifs, postures pénibles, charges visuelles… mais aussi de l’environnement : ambiance sonore, luminosité, niveau thermique… De façon latente, ils ont trait, à la violence, au stress, aux conflits, aux situations d’urgence, à la confrontation avec la souffrance et la mort.
Pour chaque danger, un indice de « significativité » a été déterminé prenant en compte le nombre d’agents exposés, la gravité et le niveau de maîtrise du risque. Les conclusions de cette évaluation mettent en évidence que globalement les risques professionnels sont maîtrisés au CHU, quels que soient les secteurs d’activité par des moyens de prévention adéquats Un certain nombre de tâches comporte cependant un risque élevé. Par exemple, dans les services de soins, la préparation des corps des défunts, le tri et l’élimination des déchets de soins, la décontamination des instruments, le contact avec des personnes agressives… Dans les blocs opératoires, le déplacement des équipements, l’acheminement du patient et son installation sur la table d’opération, l’utilisation des gaz en anesthésie… Dans les laboratoires, l’utilisation de gaz et produits explosifs et inflammables… Dans les services logistiques, la manutention de charges, l’évacuation des déchets et du linge sale… Dans les services techniques, l’entretien et la maintenance des installations de chauffage, les interventions dans les faux plafonds, les chutes de hauteur…
Cartographie des risques
Chacun est exposé dans son activité à un risque professionnel, au CHU comme dans toute autre entreprise, aussi le législateur a-t-il imposé aux employeurs de transcrire dans un document unique les résultats de l’évaluation des risques pour la sécurité et la santé des travailleurs.
Mieux les identifier, c’est mieux les prévenir, l’évaluation est une étape essentielle de la démarche. Elle doit s’inscrire dans une politique de prévention. Au CHU, un Comité de pilotage, associant le département sécurité, la médecine du travail, la direction générale, la direction des soins, la D.P.I., la D.R.H., la D.S.E.E., a établi une cartographie des risques dans l’établissement ; l’objectif étant d’identifier les dangers, de les évaluer dans chaque unité de travail et de connaître les moyens de prévention existants.
Plan d’actions
Cette connaissance des risques n’est pas qu’une simple réponse à une obligation réglementaire. Cette démarche évolutive débouche sur un plan annuel de prévention et sur des actions proposées par le Comité de pilotage. Elle doit conduire à une amélioration de la protection individuelle et collective des agents.
Deux options d’amélioration de la sécurité ont été proposées par le Comité de pilotage. Elles portent sur la poursuite de la formation du personnel concernant les gestes et postures au travail, la maîtrise du risque chimique, les accidents avec exposition au sang et l’acquisition ou l’adaptation d’équipements collectifs ou individuels. Ce document sera mis à jour, au moins une fois par an, pour intégrer les éventuels nouveaux risques, les nouvelles pratiques et prendre les mesures nécessaires pour poursuivre la prévention des risques et répondre à une amélioration continue de la sécurité et la santé des personnels.
Daprès un article de Chantal Desetable, Martine Guesdon, Vincent Kubler