100 jeunes volontaires engagés en service civique sont venus apporter leur énergie et leur soutien aux patients et visiteurs du CHU, depuis 2016. Le 9 juillet, le CHU de Tours organise une rencontre en leur honneur sous la bannière « 100 % volontaires ! ». A cette occasion, des jeunes actuellement en mission à l’hôpital retrouveront leurs prédécesseurs. Pour certains, cette expérience professionnelle a changé le cours de leur vie.
Prendre soin est une préoccupation constante à l’hôpital et ce à plusieurs titres. Prendre soin des patients, c’est la mission première des professionnels hospitaliers. Mais l’établissement prend aussi soin des étudiants et élèves en fromation, ces professionnels en devenir qui, chaque année, durant leurs études, viennent nombreux apprendre leur métier à l’hôpital. Fort de ses compétences en tant que terrain d’initiation, l’hôpital s’est engagé depuis 2016 dans l’accueil de jeunes volontaires. Le Service civique n’est ni un emploi, ni un stage ou un dispositif d’insertion, c’est une mission au service de l’intérêt général qui s’appuie sur l’engagement. Il ne s’agit pas pour les jeunes de se substituer aux personnels hospitaliers. "On ne demande pas aux volontaires de soigner, mais de prendre soin de tous ceux qui franchissent la porte de l’hôpital : malades, familles, visiteurs." précise la direction générale.
La présence des jeunes en service civique est un plus pour le patient et ses proches, plus de bienveillance et plus de cordialité dans la manière de recevoir et de soigner ses usagers. Venir à l’hôpital n’est jamais anodin et se sentir accueilli, c’est déjà aller un peu mieux. Au-delà du bénéfice pour les usagers, c’est aussi une initiative citoyenne auprès de jeunes du département, qui se familiarise au cadre professionnel.
Quelles sont les trois missions réalisées au CHRU ?
Une mission d’orientation et d’accompagnement des patients et leurs proches durant leur séjour sur les sites de Trousseau et Bretonneau, avec une attention toute particulière pour les publics porteurs de handicap.
Une mission d’aide à la vie sociale et l’animation au sein de l’EHPAD de l’Ermitage. À travers leur intervention, il s’agit de permettre aux patients fragilisés par l’âge et la maladie de garder des liens sociaux.
Une mission d’accompagnement et de soutien des patients lors de leur attente au service des urgences adultes. Ils participent aussi, aux coté des équipes, à la sensibilisation du public à la vigilance face à la rougeole et incitent le public de la salle d’attente à porter un masque de protection afin de lutter contre la propagation de cette maladie en recrudescence sur le territoire.
Habillés de polos orange, les volontaires se sont trouvé un nom : « LES ZORRANGES » et un slogan : « Avec les ZORRANGES, tout s’arrange ! »
Les jeunes sont-ils payés ?
Une indemnité de 473,04 euros par mois est directement versée au volontaire par l’État ; le CHRU verse aussi au volontaire une prestation en espèce d’un montant de 107,58 euros.L’hôpital va-t-il continuer à accueillir des volontaires ?Les retours d’expérience sur les différents sites de l’hôpital montrent que les missions assurées par les volontaires participent à l’amélioration des conditions d’accueil des patients, en complément de l’action des salariés et des bénévoles, sans s’y substituer pour autant.
Pour les jeunes eux-mêmes, le dispositif sert de tremplin pour affiner un projet professionnel, acquérir une première expérience, rebondir après un parcours scolaire interrompu… Construire un projet d’avenir dans lequel s’engager après sa mission hospitalière.
Comment peut-on postuler pour effectuer une mission de volontariat ?
Le recrutement de la prochaine équipe débutera en septembre 2019. Les missions proposées par le CHRU seront enligne sur le site internet de l’Agence nationale du service civique à compter de la fin du mois d’août. A noter que le CHRU sera présent au Forum du service civique qui aura lieu le 6 septembre 2019 à la Mairie de Tours, pour trouver ses prochains volontaires.
Depuis 2016, le CHU accueille 20 volontaires en service civique par session de 8 mois. Leur rôle est d’orienter et d’accompagner au mieux les patients sur les sites de Trousseau et Bretonneau. A chaque fin de mission, un temps de partage et d’échanges entre les jeunes et les tuteurs qui les ont encadrés offre l’occasion aux nouveaux volontaires de rencontrer ceux qu’ils vont remplacer.
Retours d’expériences de Carine, Aïssa, Léo, Ophélia, Joël, Yassine, Corinne…
Carine a fait une mission de septembre 2017 à Avril 2018 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Carine avait fait deux années d’étude à l’université car elle envisageait de travailler dans l’enseignement. Projet auquel elle avait renoncé et avait interrompu ses études pour travailler comme caissière pendant un an pour réfléchir et murir un nouveau projet. Elle a postulé pour le service civique à l’hôpital après cette période car elle se questionnait sur le métier d’aide-soignant. A fait plusieurs immersions durant son service civique, grâce à sa tutrice, dans des services de soins. A présenté le concours d’aide-soignant car son expérience de volontaire lui a permis de conforter son projet. A débuté sa formation d’aide-soignante en septembre 2018. A obtenu son diplôme et travaille actuellement en CDD à l’hôpital dans l’un des services dans lesquels elle avait pu réaliser une immersion.
Aïssa a fait une mission de mars 2017 à septembre 2018 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Aïssa est arrivée en service civique après l’obtention d’un bac professionnel en 2016. Elle souhaitait entrer dans le monde du travail directement après ses études. Après un parcours de découverte métiers avec l’association du CREPI de Touraine (qui travaille avec le CHRU à l’accompagnement des jeunes dans la construction de leur projet d’avenir), Aïssa a finalement opté pour une formation de technicien ascensoriste en alternance auprès du centre de formation des apprentis de Tours Nord. Cette formation va lui permettre de faire des interventions sur les escaliers roulants, les portes palières dans les aéroports, les systèmes d’ouverture de portes sur les trains, métro, trams…
Léo a fait une mission de septembre 2017 à Avril 2018 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Après un bac scientifique, Léo venait de faire une année en licence de physique-chimie mais n’était pas satisfait du contenu des enseignements. Il était perplexe quant à son avenir professionnel et s’interrogeait sur le métier de manipulateur radio. Après des immersions dans différents services, a opté pour passer le concours d’infirmier qu’il a obtenu en juin 2018. Il est désormais en formation pour 3 ans avec deux de ses camarades volontaires.
Ophélia a fait une mission de septembre 2017 à Avril 2018 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Ophélia a arrêté ses études en classe de première avec l’envie de travailler dans le secteur social. À l’issue de son service civique durant lequel elle a pu faire plusieurs immersions, Ophélia a été reçue en formation d’accompagnant éducatif et social. L’AES vise à compenser les conséquences d’un handicap, les difficultés liées à l’âge, à la maladie ou à une situation sociale de vulnérabilité pour permettre à la personne d’être actrice de son projet de vie. Elle a obtenu son diplôme et s’apprête désormais à le compléter à la rentrée prochaine avec un brevet professionnel dans le domaine de l’animation.
Joël a fait une mission de septembre 2017 à Avril 2018 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Après un Bac STMG obtenu en 2014, Joël a débuté une année de licence à l’université qu’il a stoppée au bout de quelques mois. Il a ensuite enchainé les petits boulots : vendeur, animateur de centre aéré pendant 2 ans. Il se tourne vers le service civique en 2017 pour découvrir le monde hospitalier. Il fera plusieurs immersions dans les différents services de l’hôpital et montre un grand intérêt pour le métier de brancardier. Il enchaine depuis les missions à l’hôpital au brancardage des patients et envisage de passer le concours d’aide-soignant à l’avenir.
Yassine a fait une mission de juin 2018 à février 2019 sur la mission d’orientation et d’accompagnement des patients. Après un bac professionnel, Yassine souhaite immédiatement rentrer sur le marché du travail. Faute de trouver un patron rapidement, il postule vers le service civique à l’hôpital tenté par le métier d’ambulancier. Il fera plusieurs immersions (brancardage, sécurité) pendant son service civique et se donne l’objectif de passer dans les années à venir le concours d’ambulancier mais ne souhaite pas retourner trop vite en formation. Il passe le concours de la gendarmerie mais ne sera pas retenu. Depuis la fin de son service civique, il a enchainé les missions en intérim dans un premier temps et travaille désormais comme conducteur de bus en CDD.
Corinne a fait une mission de juin 2018 à février 2019 sur la mission d’aide à l’animation auprès des patients de l’EHPAD. Corinne a obtenu un Bac pro accompagnement, soins et services à la personne à la suite duquel elle a enchainé des remplacements dans le secteur de l’aide à domicile. Ne souhaitant pas poursuivre dans cette voie, elle a décidé de faire une mission à l’hôpital. En lien avec les animatrices, elle a monté des animations très appréciées par les personnes accueillies à l’EHPAD et s’est épanouie dans cette mission. Épaulée par sa tutrice, elle a préparé le concours d’admission au Brevet professionnel d’animation sociale qu’elle a brillamment réussi. Elle a débuté en janvier dernier sa formation de 18 mois en alternance.
En savoir plus sur le service civique ?
Engagement volontaire d’une durée de 6 à 12 mois, réglementé par la loi du 10 mars 2010, le service civique vise à « renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale en offrant à toute personne volontaire l’opportunité de servir les valeurs de la République et de s’engager en faveur d’un projet collectif,en effectuant une mission d’intérêt général auprès d’une personne morale agréée ». Le dispositif est ouvert aux 16-25 ans, élargi à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. Il n’y a pas de conditions de diplôme, ni d’expérience professionnelle. Ce sont les savoirs-être et la motivation qui comptent avant tout.
Qui encadre le dispositif ?
Le dispositif est encadré dans le département par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) qui a délivré un agrément au CHRU. Les jeunes volontaires sont suivis tout au long de leur mission par un tuteur et ils bénéficient d’un plan de formation adapté à leur mission. Pour répondre aux exigences du dispositif, un partenariat avec l’association du CREPI de Touraine apporte un suivi aux jeunes volontaires sur leur projet d’avenir, afin de préparer au mieux leur insertion sociale et professionnelle à l’issue de leur mission au CHRU.