Apprendre ou réapprendre aux adultes comme aux enfants, à réguler leurs émotions en offrant une représentation visuelle de leur état émotionnel, représentation sur laquelle ils peuvent interagir en temps réel. Telle est la finalité du dispositif casque-écran imaginée par Damien Gabriel, ingénieur de recherche au CHU de CHU de Besançon, et Guillaume Bertrand, artiste numérique. Mêlant art et neurosciences, cette médiation originale permet de visualiser ses émotions pour apprendre à les gérer. L’initiative été récompensée par un accessit du prix Marina Picasso par la fondation suisse AEMD(1), qui distingue les outils cliniques innovants et accompagne des projets mettant la gestion des émotions au cœur de leur conception. Le projet est en cours de développement.
Des bulles vertes révélatrices
Concrètement, un casque d’électroencéphalographie est installé sur la tête du sujet et mesure son activité cérébrale. Sur l’écran, s’affichent une multitude de bulles vertes qui s’agitent et se déplacent, révélant au patient son état émotionnel. Le participant est alors invité à ressentir une émotion précise pour parvenir à déplacer les bulles dans une zone déterminée de l’écran. Le processus d’apprentissage est enclenché, l’objectif étant, à terme, que cette régulation puisse se faire sans recourir au dispositif.
Les prochaines étapes du projet
La mise en place de l’interface artistique de contrôle des émotions par la pensée a nécessité l’interaction d’artistes et de scientifiques provenant de domaines variés tels que l’informatique, les mathématiques, la psychologie, et l’ingénierie. Ces nombreuses collaborations ont rendu possible la création d’une représentation artistique des émotions qui soit utilisable en pratique clinique.
Le recours à la plateforme de neuroimagerie fonctionnelle Neuraxess (2) permettra d’affiner le projet en déterminant la technique d’enregistrement la plus adaptée à la mesure des émotions. Le centre d’investigation clinique du CHU (Inserm CIC 1431) évaluera plus finement l’efficacité du dispositif, sur patients et en population saine dans le cadre de projets de recherche clinique.
De nombreuses perspectives
Si de nombreuses applications potentielles sont à terme envisageables, deux applications principales du dispositif sont envisagées à l’heure actuelle :
La première concerne les troubles mentaux. Le dispositif, mis à disposition des cliniciens, offrirait en effet une méthode alternative aux traitements pharmacologiques pour traiter les troubles mentaux liés à des déficits de régulation émotionnelle.
La seconde concerne l’étude de la régulation émotionnelle en milieu scolaire, notamment pour aider les adolescents à mieux gérer leurs émotions.
Ce projet a vu le jour dans le cadre de l’appel à projets "artistiques" 2018 initié par le service Sciences, Arts et Culture de l’université de Franche-Comté et la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne Franche-Comté. Il est conduit en collaboration étroite avec le laboratoire de neurosciences intégratives et cliniques (EA 481) de l’université de Franche-Comté.
1 : AEMD : Analyse Emo-comportementale Méthode Démann
2 : CHU de Besançon et université de Franche-Comté
Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”
Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.