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Addictions chez les ados : à Bordeaux, cap sur la pédagogie

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A l’occasion d’une conférence organisée par le CHU de Bordeaux et Cap Sciences, consacrée aux addictions chez les adolescents, Réseau CHU s’est penché sur ce sujet qui fait le quotidien de beaucoup de personnels hospitaliers et de santé en général. C’est le cas d’Alexandre Peyré, psychologue au sein du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux. Pour lui, il faut continuer à mettre l’accent sur la prévention.

A l’occasion d’une conférence organisée par le CHU de Bordeaux et Cap Sciences, consacrée aux addictions chez les adolescents, Réseau CHU s’est penché sur ce sujet qui fait le quotidien de beaucoup de personnels hospitaliers et de santé en général. C’est le cas d’Alexandre Peyré, psychologue au sein du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux. Pour lui, il faut continuer à mettre l’accent sur la prévention.
« Ados Addicts ! ». Un titre de conférence qui pourrait prêter à sourire s’il ne reflétait pas une problématique préoccupante, voire dramatique : celle des jeunes victimes d’addictions. Enjeu de santé publique, la dépendance des enfants et adolescents aux drogues et produits de synthèse est une réalité auxquels font face de nombreux professionnels de santé. Alexandre Peyré est l’un d’eux. Psychologue au Centre d’Addictovigilance (CEIP-A), service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux, il fera face au public demain soir pour parler de ce sujet des addictions et des jeunes.

Nouveaux produits, vieilles addictions, et vice-versa

Selon Alexandre Peyré, l’addiction peut se définir comme « un comportement qui va être lié à la prise d’une substance, qui va provoquer un plaisir ou éviter une souffrance. Ce comportement va perdurer et ce malgré la connaissance des effets négatifs. Par exemple, on peut citer le fait de se mettre à tousser très régulièrement parce qu’on fume du tabac, et de continuer à fumer quand même. » Evidemment, le sujet des addictions, chez les jeunes ou dans les autres catégories d’âge, n’est pas nouveau. D’ailleurs certaines des addictions d’hier existent toujours, même si de nouvelles sources d’addictions se multiplient chaque année. « Il est vrai qu’il y a de nouvelles substances. Sur les cinq dernières années, il y a 300 nouveaux produits de synthèse qui ont été découverts en Europe. Des nouveaux produits qui vont présenter des nouveaux risques mais qui, finalement, sont en général assez proches des substances qui existaient déjà. Il y a des cannabinoïdes de synthèse, qui ressemblent de près ou de loin au cannabis. », explique le psychologue.

A l’inverse, des produits plus anciens se relèvent aujourd’hui.  C’est le cas du protoxyde d’azote ou oxyde nitreux, composé chimique consommé depuis des décennies. Problème : depuis quelques temps, les professionnels constatent une forte augmentation de la consommation de ce gaz « hilarant », au goût et à l’odeur sucrés, par les jeunes adolescents. Et ce n’est pas la seule addiction que l’on constate avec des produits anciens ou existants. « Sur un an, ma collègue infirmière puéricultrice, Berthine Féret, a vu trois-cents adolescents pour évaluer leur consommation. Il s’avère qu’il y a quatre-vingt d’entre eux qui ont présenté un trouble de l’usage associé à des substances divers, tabac, alcool ou d’autres produits. »

La prévention, arme numéro un

Bordeaux n’a rien d’une exception. Les addictions des ados constituent un phénomène que l’on retrouve partout au niveau national, et dans d’autres pays.  Et si la prise en charge est essentielle, mieux vaut prévenir que guérir. « Le soin existe, mais dans l’idéal, s’il y avait un travail suffisant en prévention et en réduction des risques, on aurait beaucoup moins besoin d’intervenir en dernière instance pour proposer des soins aux personnes. Il faut intervenir précocement. Sur les consommations de psychotropes, j’invite tout le monde à en parler le plus tôt possible. Je préfèrerais ne pas avoir à rencontrer des ados aux urgences parce qu’ils ont trop consommé. »  La prévention sera donc au cœur d’une conférence organisée demain soir à Cap Sciences, qui de part de son lieu et sa retransmission en live sur TIKTOK, a pour but d’atteindre un maximum de publics.

Un partenariat entre le CHU et Cap Sciences

Ce mardi 1er février donc, le grand public est invité à Cap Sciences, Centre de culture scientifique, technique et industrielle bordelais installé sur les bords de Garonne qui, au fil des années et des expositions, a fait de la pédagogie l’une de ses marques de fabrique.

Crédit Photo : Romain Pillet
Aux côtés d’Alexandre Peyré, Bruno Rougier, journaliste santé, et Mélina Fatseas, Chef du pôle inter-établissement addictologie CHU de Bordeaux- CH Charles Perrens, seront présents pour animer un début de soirée qui s’annonce riche. Qu’est-ce qu’une addiction ? Quelles sont les nouvelles drogues ? Comment repérer les comportements liés aux addictions chez ce public ? Comment parler à un ado concerné par ce sujet ? Vers qui se tourner ? etc., autant de questions que peuvent se poser les personnes concernées comme leur entourage, et qui alimenteront quarante-cinq minutes de présentation. Une demi-heure de questions/réponses avec la salle devait permettre ensuite au public d’échanger directement avec des professionnels du CHU ravis de pouvoir, là encore, se mettre au service de la prévention par l’information.

Crédit Photo : Romain Pillet
Gratuite et retransmise en direct sur le compte TIKTOK du média Curieux !, partenaire du CHU, cette conférence grand public est la première d’une série de rencontres organisées dans les murs de Cap Sciences, intitulée « Ma vie, Ma santé ». Trois autres sont d’ores et déjà prévues en 2022, destinées à aborder la santé sur autant moments-clés de la vie. Après l’adolescence, viendront la petite enfance, la vie adulte, et la vie dite sénior. Cette collaboration entre le CHU de Bordeaux et Cap Sciences est le fruit d’un partenariat signé le 27 janvier dernier.

Romain Pillet et Adrien Morcuende 

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