Une astreinte tous les jours et à toute heure. C’est ce que mettait en place le CHU de Lille il y a dix ans pour pouvoir prendre en charge l’anoxie du nouveau-né. Le 19 juin dernier, l’établissement organisait une journée d’anniversaire visant à sensibiliser d’autres maternités sur cette pathologie qui touche un cas pour mille naissances en France. L’objectif de l’initiative ? Répandre ce même dispositif à l’échelle des Hauts-de-France pour réduire les inégalités territoriales de prise en charge.
L’anoxie – ou asphyxie – périnatale, impose aux différents professionnels de santé une organisation millimétrée, faute de quoi, le manque d’oxygène pourrait entraîner chez le nourrisson un important dysfonctionnement du système nerveux central, synonyme par la suite d’handicap ou de décès. Plusieurs autres organes peuvent également être touchés. Lors d’une anoxie néonatale, le corps médical dispose de six heures pour tenter de sauver l’enfant.
Provoquer une hypothermie pour soigner
Après l’examen clinique du nouveau-né, son transfert est organisé pour qu’il puisse bénéficier d’un électroencéphalogramme. Le médecin peut ainsi décider de recourir ou non à un traitement par hypothermie. Si le cas le nécessite, la température du corps est ainsi baissée à 33,5 C° pendant quelques heures pour être ensuite de nouveau augmentée progressivement.
Afin de vérifier la présence ou non d’éventuelles lésions, des explorations neurologiques sont réalisées après le réchauffement de l’enfant. Tout cela engage une bonne coordination de l’équipe médicale, afin de subvenir aux besoins du nourrisson dans un temps inévitablement réduit.
Seulement quatre maternités en capacité de répondre à l’urgence
A Lille, l’astreinte neurophysiologique met à contribution 24/24 des infirmier(e)s volontaires et médecins interprétateurs de neurophysiologie clinique, en coordination avec l’équipe de néonatologie. Ainsi, le parcours de soins se voit plus adapté, sécurisé et optimisé, et la collaboration entre les services de néonatologie du SMUR pédiatrique, de neurophysiologie, et de neuropédiatrie est renforcée. La généralisation de ce mode de prise en charge paraît donc évidente.
Pourtant aujourd’hui en France, seulement quatre maternités de niveau III sont en mesure de gérer ce type d’astreinte. Le CHU de Lille se démarque quant à lui par son expérience : depuis dix ans, l’astreinte mise en place suit les strictes recommandations nationales et internationales et a ainsi permis de prendre en charge trois cent cinquante nouveau-nés.
La rédaction avec le CHU de Lille