A la Une, le palmarès du Point qui fait la part belle aux CHU mais aussi l’inquiétude des urgentistes suite aux récentes agressions survenues dans deux établissements. Plus optimiste, la série de Télématin (France2) dédiée aux hôpitaux qui proposent plus de services aux estivants.
Jeudi 22 août le Point publie le tableau d’honneur des 50 meilleurs hôpitaux de France où l’on retrouve presque la totalité des CHRU (28 sur 32 précisément). « Pas une information mais une évidence » diront certains. En effet rien de surprenant à ce que, comparés aux 490 autres établissements publics ou privés à but non lucratif participant au service public hospitalier, les CHRU soient reconnus plus performants dans les 63 activités étudiées « de la prothèse de hanche à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux ».
Il n’empêche, certaines vérités sont agréables à rappeler : les CHU se distinguent par une offre de soins complète dans toutes les disciplines médicales et chirurgicales. Assurant une mission d’enseignement et de recherche-innovation, ils font bénéficier leurs patients des toutes dernières innovations thérapeutiques. Des atouts qui font la différence même à l’international. Car la réputation des CHU rayonne bien au-delà des limites de l’hexagone puisque chaque année nombre d’européens (principalement frontaliers) et de ressortissants des pays de la méditerranée font confiance aux équipes des hôpitaux universitaires pour traiter leur pathologie. Le Point dresse une carte des établissements français les plus prisés par cette clientèle : Bordeaux, Grenoble, La Réunion, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nice, Paris, Strasbourg, Toulouse, et cite les 10 premières causes. En tête les séances de dialyse, de chimiothérapie et de radiothérapie (25,3%), les maladies ou traumatismes ostéo-articulaires (13%), les maladies du cœur ou des vaisseaux (8,7%), les maladies neurologiques ou du système nerveux (7,3%), puis, pour moins de 5%, les maladies pulmonaires et respiratoires, les maladies urinaires et rénales….
Dans ce dossier fort riche, il est aussi question de docteures qui occupent une place prépondérante à l’hôpital (55% en comprenant les internes à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris et 46 % des 42 000 praticiens du secteur public selon les statistiques Centre national de gestion). Parmi elles, l’emblématique Irène Franchon, pneumologue au CHRU de Brest, « la plus célèbre des médecins hospitaliers français depuis qu’elle a révélé le scandale du Mediator, médicament amaigrissant responsable de presque 2 000 morts dans l’Hexagone » précise le magazine. Le Point réserve aussi un encart au Pr Béatrice Cochener, chef du service d’ophtalmologie du CHRU de Brest – encore Brest ! L’entrée des femmes dans le milieu très machiste de la médecine remonte à 1875, date de soutenance de la thèse de Madeleine Brès première Française diplômée en médecine rappelle Natalie Pigeard-Micault, historienne et responsable des archives du musée Curie. Suivra plus d’un siècle d’oppositions et de soutiens à l’incursion des femmes – désormais présentes dans toutes les spécialités médicales et chirurgicales. Mais la parité a ses limites et « les postes électifs restent dominés par les hommes » constate Le Point.
Les résultats du tableau d’honneur ont été repris par l’AFP le 22 août. La dépêche titre sur les deux premiers : les CHU de Lille et de Toulouse « en tête depuis plusieurs années » et énumère les CHU bien placés ainsi que leur évolution dans le classement par rapport à 2012. Il est aussi précisé que les 63 classements thématiques couvrent un large éventail des soins (hépatites virales, diabète, rhumatologie, cancers de la prostate, hernies, chirurgies de l’obésité, de l’œil, du pied, hypertension artérielle…). Et la presse nationale a relayé les résultats.
NB Pour réaliser ces classements Le Point invite chaque année les établissements à renseigner une enquête comprenant plus de 100 questions. Le magazine s’appuie également sur les données PMSI, celles de 2011 en l’occurrence -ce qui signifie en clair que le classement 2013 reflète les performances des établissements en 2011. Le Point sollicite aussi d’autres sources expertes : société savantes, agence de la biomédecine…
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Urgences en danger
Le mois d’août aura été marqué par deux agressions d’infirmiers urgentistes. La première, survenue à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille, le dimanche 18 août au soir, est perpétrée par les agresseurs d’un jeune homme attaqué à l’arme blanche prêt du vieux port. Hospitalisée, la victime devait succomber à ses blessures le lendemain. Ce déferlement de violence heurte et soulève l’indignation « Marseille : un jeune homme poignardé, un infirmier agressé » titre Le Parisien du 18 août, « Poignardé, ses agresseurs récidivent » reprend le JDD. Les TV nationales envoient des reporters. La mauvaise nouvelle fait le tour des rédactions et des voix s’élèvent pour rappeler que les urgences sont un des services les plus exposés aux incivilités et tensions « L’infirmier agressé à Marseille : "c’est le quotidien de beaucoup de gens ici" reprend BFMTV du 19 août.
La seconde agression a lieu une semaine après, le 25 août. Menacée par un couteau de boucher rapporte France 3 Rhône-Alpes, l’infirmière des urgences de l’hôpital de Bourgoin-Jallieu (Isère) n’a pas été physiquement touchée mais choquée, elle a été placée en arrêt de travail avec deux autres membres du personnel. 15 jours plus tôt le service avait déjà été touché par une double attaque.
Face à cette brutalité "Il est devenu évident que les urgences sont le reflet des violences de cette société", les urgentistes demandent des mesures concrètes aux ministres de la Santé et de l’Intérieur, Marisol Touraine et Manuel Valls. Dans un communiqué repris par le Figaro du 26 août, l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) parle de « situations explosives et intenables tant pour les usagers du service public que pour soignants et médecins » Les agressions contre le personnel hospitalier en France ont augmenté de plus de 80% en cinq ans, déplore l’Amuf.
Le 22 août Pierre Bienvault signait un article sur le sujet dans La Croix et notait que "Pour mieux cerner la réalité du problème, « les pouvoirs publics ont mis en place en 2005 un observatoire chargé de recueillir tous les signalements des hôpitaux. L’an passé, cet organisme a reçu11 344 déclarations d’atteintes aux biens et aux personnes en provenance de 352 établissements ». Le journaliste présente ensuite les mesures mises place dans les CHU : A Marseille un panneau électronique indique le temps d’attente pour chaque patient. Dès 1995, Limoges propose des formations à certains gestes de self-défense, à l’initiative du docteur Dominique Grouille, un anesthésiste réanimateur adepte des arts martiaux et partout on constate la multiplication du nombre de vigiles ou de caméras de vidéosurveillance, et la mise en place de boutons d’appels prioritaires des services de sécurité.
Les CHU et l’été
Focus sur les CHU qui proposent une gamme de services et de soins adaptés à la période estivale. Cet été, Richard Zarzavatdjian a visité le centre de rééducation au Grau du Roi (CHU de Nîmes) où les enfants souffrant de traumatismes physiques ou de handicaps moteurs sont sensibilisés aux bienfaits de la rééducation à travers les soins prodigués aux animaux, des tortues de mer blessées ou handicapées. Les enfants suivent le travail des vétérinaires et assistent à leur remise en mer, lors d’une sortie en bateau. « Avec la participation d’une association de sauvegarde des tortues de mer, les médecins de Nîmes ont conçu un programme pédagogique pour montrer aux enfants que les soins et la rééducation allaient leur permettre, à eux aussi, de retrouver une vie normale » commente Richard Zarzavatdjian
Diffusion le 9 août 2013 http://www.france2.fr/emissions/telematin/sante/hopital-de-nimes_115948
A l’hôpital de la Croix Rousse (CHU de Lyon), gros plan sur une consultation est dédiée à la santé des voyageurs qui se préparent à visiter des terres lointaines. Un point est fait sur les vaccins, de base et sur ceux que les experts recommandent. L’équipe dispense des conseils sur mesure selon les destinations. Télématin suit une jeune femme qui se préparer à faire le tour du monde en 25 étapes. A noter que certains vaccins comme la rage nécessitent 3 infections à 4 semaines d’intervalle. D’où l’intérêt de prévoir à l’avance cette consultation indispensable…
Diffusion le 7 août 2013 http://www.france2.fr/emissions/telematin/sante/hopital-de-lyon_85131
Cap au Sud-Ouest pour la visite du service de maternité du CHU de Bordeaux qui sensibilise les jeunes mamans au don de lait. Sa campagne « Votre lait est essentiel » rappelle aux jeunes mamans l’importance de cet acte de générosité pour les bébés prématurés dont les mères n’ont pas ou trop peu de lait. Le don assurera au nouveau-né une alimentation équilibrée.
Pour effectuer ce don, les mères sont invitées à contacter un des 20 lactariums de France
Diffusion le 6 août 2013 http://www.france2.fr/emissions/telematin/sante/hopital-de-bordeaux_85117
Toujours au Sud, le reporter décrypte le partenariat noué entre le CHU de Toulouse et le Centre Hospitalier Comminges- Pyrénées de Saint-Gaudens. Les deux établissements ont déployé une filière afin de répondre au plus vite et au mieux aux urgences des Accidents Vasculaires Cérébraux via la télémédecine. Grâce à cette connexion, les victimes d’AVC ne sont donc plus transportées jusqu’à Toulouse mais traitées directement sur place, à Saint-Gaudens. Les urgentistes sont guidés, à distance, en visioconférence, par des neurologues du CHU.
Diffusion le 8 août 2013 http://www.france2.fr/emissions/telematin/sante/hopital-de-saint-gaudens_115855
Marie-Georges Fayn
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