En cas d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC), un traitement appelé thrombolyse est prescrit pour désagréger le caillot qui obstrue l’artère cérébrale. Cependant, les médicaments utilisés ne sont pas dénués de risque hémorragique. Pour prévenir les complications, les chercheurs lillois et finlandais ont testé avec succès un nouveau marqueur qui permettrait de sélectionner les patients à haut risque d’hémorragie. Dans les cas difficiles, ce biomarqueur guidera la décision médicale avec à la clé des traitements personnalisés en fonction du profil de risque de chaque patient. A Lille, les Professeurs Leys et Bordet* sont l’origine de l’identification de cette caractérisation biologique.
Partant de la réalité clinique, les chercheurs ont formulé l’hypothèse que l’interaction entre les différents globules blancs pouvait, chez un patient ayant subi un premier AVC, jouer un rôle majeur dans le risque d’hémorragies. Ils ont associé des neurologues et pharmacologues médicaux à leurs travaux.
Après des premiers essais chez l’animal, l’hypothèse a été testée auprès de 846 patients lillois et finlandais, d’un âge moyen de 71 ans. Les résultats cliniques publiés dans "Neurology"**, une grande revue scientifique montrent que chez les patients ayant subi un AVC, le nombre important de polynucléaire neutrophile, un type spécifique de globule blanc, augmenterait le risque de saignement cérébral après une thrombolyse, et offrirait un moins bon pronostic de survie à trois mois. En affinant les résultats, l’équipe de chercheurs lillois a également identifié que le rapport entre neutrophile/lymphocyte, deux types de globule blanc, était encore plus prédictif : plus le rapport entre les globules blancs serait supérieur à 4,8, plus le risque de récidive serait important (jusqu’à 4 fois plus).
Cette découverte inédite dans le monde devrait permettre de lancer de nouvelles recherches permettant de tester l’extension de la fenêtre thérapeutique chez les patients les moins à « risques », conduisant à une nouvelle prise en charge personnalisée. La compréhension des mécanismes en jeu ouvre également des pistes pour prévenir le risque hémorragique de la thrombolyse en modulant la cascade inflammatoire.
L’AVC reste une maladie grave, avec un risque de décès de 20 à 30 % au premier mois et une nécessité de placement en institution en raison d’un handicap chez plus de 10 % des patients. Si de nombreux facteurs de risques peuvent être modifiables et maitrisés chez l’individu comme l’hypertension, le tabac ou encore l’alcool, d’autres sont au contraire, immuables et peuvent augmenter considérablement le risque d’avoir un AVC. Par exemple, près d’un tiers des personnes qui ont survécu à un premier AVC ou mini-AVC sont victimes d’un autre AVC dans les cinq années qui suivent.
*UMR-S 1171, CHU de Lille, Université de Lille, Inserm
** Maestrini I, Strbian D, Gautier S, Haapaniemi E, Moulin S, Sairanen T, Dequatre-Ponchelle N, Sibolt G, Cordonnier C, Melkas S, Leys D, Tatlisumak T, Bordet R. Higher neutrophil counts before thrombolysis for cerebral ischemia predict worse outcomes. Neurology, 2015, 11th september
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.