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Belgique – Quand une clinique privée choisit de s’appeler CHU

Publiée le 7 avril 2011 sur le site du groupe de presse belge Lavenir.net l’annonce a de quoi surprendre le lecteur français : "Les Cliniques universitaires de Mont-Godinne implantées à Yvoir (Wallonie), à une centaine de kilomètres de Charleville-Mézières ont opté pour l’appellation CHU Mont-Godinne". Elément phare du relooking de l’institution, cette nouvelle identité met en avant leur appartenance universitaire. Selon les dirigeants l’acronyme CHU pour centre hospitalier universitaire « largement répandu dans le monde » est identifiable par delà les frontières. Pour comprendre les enjeux d’un tel changement, il est nécessaire de connaître la composition du paysage hospitalier belge, singulièrement différente du nôtre. Thomas De Nayer, responsable de la communication des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles et du CHU Mont-Godinne a bien voulu jouer les guides pour RESEAU CHU...

Publiée le 7 avril 2011 sur le site du groupe de presse belge Lavenir.net l’annonce a de quoi surprendre le lecteur français : "Les Cliniques universitaires de Mont-Godinne implantées à Yvoir (Wallonie), à une centaine de kilomètres de  Charleville-Mézières ont opté pour l’appellation CHU Mont-Godinne". Elément phare du relooking de l’institution, cette nouvelle identité met en avant leur appartenance universitaire. Selon les dirigeants l’acronyme CHU pour centre hospitalier universitaire « largement répandu dans le monde » est identifiable par delà les frontières. Pour comprendre les enjeux d’un tel changement, il est nécessaire de connaître la composition du paysage hospitalier belge, singulièrement différente du nôtre. Thomas De Nayer, responsable de la communication des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles et du CHU Mont-Godinne  a bien voulu jouer les guides pour RESEAU CHU…

 
Réseau CHU : Quelles sont les conditions à remplir pour transformer une clinique universitaire en un centre hospitalier universitaire ?

Thomas De Nayer : Il faut d’abord savoir qu’en Belgique, comme aux USA, les universités ont leurs établissements de soins. Le gouvernement belge a réparti un quota de lits universitaires parmi les 7 universités complètes que compte le pays. Ces universités peuvent décider en toute autonomie de la manière dont elles gèrent ou répartissent ces lits. Ainsi, certaines universités ont décidé de maintenir leur « capital » de lits sur un seul site, alors que d’autres les ont répartis dans un ou plusieurs hôpitaux. Conséquences: vous trouverez en Belgique des hôpitaux universitaires et des services universitaires dans des hôpitaux  qui ne le sont pas, voire même des programmes de soins ou des fonctions très ciblées (quelques lits seulement). L’Université Catholique de Louvain dont relève le CHU Mont-Godinne a réparti son quota de 1190 lits sur le CHU Mont-Godinne et sur les Cliniques universitaires Saint-Luc situées à Bruxelles, à proximité de la Faculté de médecine de cette université.
La dénomination, elle, est secondaire. L’hôpital choisit son nom de manière autonome. Le label « CHU » n’est pas protégé, le label « universitaire », lui, l’est. Enfin, qu’un hôpital s’appelle « clinique », « hôpital » ou « centre hospitalier » ne donne pas d’indication sur son statut.
 

Pourquoi avoir abandonné toute connotation à l’hospitalisation privée ?

Thomas De Nayer : La distinction entre hôpitaux privés et publics est ténue en Belgique. Dans ce pays, il n’existe pas de cliniques privées avec une assemblée d’actionnaires comme on l’entend en France. Aucune institution de soins n’est gérée par un groupement privé. Par contre, il existe un réseau d’hôpitaux publics et un réseau d’hôpitaux privés – privé étant dans la plupart des cas synonyme de catholique en Belgique. Un hôpital universitaire ou un CHU peut être privé ou public, tout comme le sont les universités dont ils dépendent, car l’enseignement est organisé grosso modo de la même façon.

En termes d’attractivité et de reconnaissance qu’espérez-vous de l’appellation CHU ?

Thomas De Nayer : La « marque » n’étant pas protégée, les hôpitaux qui ne comptent que quelques lits universitaires, parce qu’ils ont établi une collaboration avec une université qui a décidé de saupoudrer ses lits sur plusieurs institutions, ont choisi l’appellation CHU. Il n’y a donc pas de raison qu’un hôpital dont l’ensemble des lits est universitaire, comme c’est le cas au CHU Mont-Godinne ne le fasse pas. Mais d’autres hôpitaux choisissent de ne pas faire apparaître leur lien avec l’université. Chaque établissement est autonome et décide seul de son appellation. La proximité avec la France (à 25 km de là) a pesé dans la balance. Des conventions européennes (« ZOAST ») prévoient que les résidents de zones frontalières où l’offre de soins est limitée peuvent se rendre dans les hôpitaux les plus proches du pays voisin. Ainsi, les habitants du département des Ardennes (08), à l’exception de la ville de Charleville-Maisières, peuvent se rendre dans l’arrondissement belge de Dinant, où se situe le CHU Mont-Godinne comme dans un hôpital en France, et inversement. Le terme CHU est plus parlant pour le public français où le terme « clinique » est diversement connoté. 

Le statut particulier des cliniques universitaires en Belgique

Equivalent français d’établissement privé participant au service public (PSPH), le CHU Mont-Godinne, ex cliniques universitaires de Mont-Godinne, est un des deux hôpitaux dans lesquels l’Université Catholique de Louvain (UCL) a placé son quota de lits global. L’autre hôpital étant les « Cliniques universitaires Saint-Luc », situées à Bruxelles, sur le site de la Faculté de médecine. Il s’agit de deux hôpitaux privés au sens belge du terme, tous les hôpitaux, qu’ils soient publics ou privés étant des « ASBL » (associations sans but lucratif).  La Solidarité Mutualiste Chrétienne (SMC) participe à la gestion du CHU Mont-Godinne et ce pour des raisons historiques.
Les principales différences résident dans le fait que des mandataires publics sont en général à la tête des institutions publiques, alors que les institutions privées désignent ceux qu’elles souhaitent. Les collectivités locales sont généralement solidaires des pertes éventuelles encourues par les hôpitaux publics, ce qui n’est pas le cas des hôpitaux privés, qui sont responsables de leur gestion. Dans les hôpitaux publics, les personnels sont des fonctionnaires, mais là aussi, la différence s’atténue ; on recrute peu de fonctionnaires dans les hôpitaux, les contrats privés étant désormais plus courants. Le mode de financement est identique pour les hôpitaux des deux réseaux.
Les Cliniques privées au sens strict du terme sont interdites en Belgique, tout comme les hôpitaux ou Cliniques qui ne proposeraient pas au moins trois spécialités médicales distinctes.  
 
Pour tout complément d’information contacter :
Thomas De Nayer
Cliniques universitaires Saint-Luc & CHU Mont-Godinne
Avenue Hippocrate, 10 – B- 1200 Bruxelles – + 32 2 764 11 20
Avenue Docteur G. Thérasse, 1 – B 5530 Yvoir – + 32 81 42 48 40
thomas.denayer@uclouvain.be
http://www.uclmontgodinne.be/files/PresNewLogo-presse.pdf
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Les cliniques universitaires : quelques exemples français

En France, une recherche sur  google  et Réseau CHU a permis de repérer 4 cliniques universitaires. 3 dépendent d’un CHU comme les Cliniques Universitaires de Rhumatologie, de gynécologie obstétrique, et de radiologie et imagerie médicale du CHU de Grenoble
A Toulouse, sur le site de Langlade anciennement occupée par l’usine AZF, la Clinique Universitaire du Cancer est devenue symbole de renouveau Un clinique universitaire ne dépend pas d’un CHU :  à Corenc (38), la Clinique Médico-Universitaire Georges Dumas est un établissement de psychiatrie de la Fondation Santé des Etudiants de France. Reconnu d’utilité publique, il est de statut privé, sans but lucratif, participant au service public hospitalier.

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