Premières implantations réussies de valves entièrement implantables sans sternotomie et sans circulation extracorporelle : Les 2 et 3 juillet 2008, l’équipe cardiologique du CHU de Dijon a implanté avec succès et pour la première fois, une prothèse valvulaire par voie fémorale sur un patient et une par voie trans-ventriculaire sur un autre adulte.
Avec les maladies coronariennes, le rétrécissement de la valve aortique est l’affection cardiaque la plus fréquente. En augmentation constante en raison du vieillissement de la population, son traitement par remplacement d’une prothèse existe depuis 1961, date de la première pose de prothèse valvulaire par Albert STARR aux Etats-Unis. La mortalité de cette intervention à coeur ouvert sur circulation extracorporelle demeure très faible (0 à 4%) mais augmente rapidement en fonction de l’âge des patients et surtout des pathologies associées : coronaires, insuffisance rénale, problème pulmonaire, etc…. Il arrive même que certains malades soient inopérables avec la chirurgie habituelle.
Cette constatation a conduit le Professeur Cribier à proposer dès 1987 des dilatations de l’orifice aortique ; l’effet de ces dilatations n’a été que transitoire quelques semaines au plus. Ces tentatives associées à la création des endoprothèses intra-vasculaires utilisant des matériaux nouveaux extensibles a permis de développer une valve entièrement implantable sans sternotomie et sans circulation extracorporelle.
Inséré dans un matériel porteur de petit diamètre, la prothèse est introduite dans l’anneau aortique, soit à partir de l’artère fémorale, soit à partir de la pointe du ventricule gauche par une petite thoracotomie si le passage par les artères n’est pas envisageable.
L’équipe cardiologique du CHU de Dijon composée de cardiologues (Pr Wolf et Pr Eicher), de chirurgiens (Dr Bouchot, Dr Jazayeri et Dr Berne) et d’anesthésistes réanimateurs (Dr Parthiot et Dr Merle) a mis en place avec succès pour la première fois une prothèse par voie fémorale le 2 juillet 2008 et par voie trans- ventriculaire le 3 juillet 2008.
Pour l’heure, ces prothèses portant le marquage CE ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et leur coût est supporté à part égale par l’Association de Cardiologie, l’Association Bourgogne Coeur et le CHU. Chaque prothèse coûte 24.000 €. Quatre prothèses ont été achetées, le souhait du CHU de Dijon étant de figurer dans le peloton de tête des quelques centres autorisés à les mettre en place dés qu’elles seront remboursées par la sécurité sociale. L’équipe cardiologique médicochirurgicale pourrait alors proposer cette nouvelle avancée thérapeutique aux nombreux malades inopérables jusqu’à ce jour.