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Chirurgie gastro-intestinale : des infections plus fréquentes dans les pays à faible revenu

Dans le monde, plus d’1 patient sur 10 développe une infection après une chirurgie gastro-intestinale avec une forte prévalence dans les pays à faible revenu* ! Telle est la conclusion relevée par une étude internationale menée auprès de 12 500 patients opérés de manière programmée ou en urgence dans 343 hôpitaux de 66 pays. Coordonnée en France par le CHU de Rennes, cette recherche globale pointe les inégalités entre pays en matière de sécurité et de qualité des soins. Ce travail a fait l’objet d’une publication dans le journal Lancet Infectious Disease.
Dans le monde, plus d’1 patient sur 10 développe une infection après une chirurgie gastro-intestinale avec une forte prévalence dans les pays à faible revenu* ! Telle est la conclusion relevée par une étude internationale menée auprès de 12 500 patients opérés de manière programmée ou en urgence dans 343 hôpitaux de 66 pays. Coordonnée en France par le CHU de Rennes, cette recherche globale pointe les inégalités entre pays en matière de sécurité et de qualité des soins. Ce travail a fait l’objet d’une publication dans le journal Lancet Infectious Disease.
La nouvelle étude réalisée par le réseau GlobalSurg pointe la disparité entre le Nord et le Sud en démontrant que le taux d’infection et la résistance aux antibiotiques qui sont plus importants dans les pays à faible revenu.  Une véritable urgence de santé publique selon les auteurs !
En France, le CHU de Rennes par l’intermédiaire du Dr Alexis Arnaud, chirurgien pédiatrique, a piloté cette mission qui a concerné dans l’hexagone près de 250 patients opérés dans 16 centres hospitaliers français, dont 14 CHU.
Les données postopératoires analysées jusqu’au 30ème jour après une chirurgie gastro-intestinale confirment qu’il existe bien une corrélation entre le faible niveau de revenu, et le risque d’infection et de résistance aux antibiotiques. 
L’infection, contractée par un patient sur un site opératoire, a pour conséquence de prolonger son temps de récupération et peut parfois lui être fatale. Jusqu’à ce jour, aucune recherche ne s’était concentrée sur les risques que pouvaient comporter les interventions courantes en chirurgie gastro-intestinale dans les pays à faible revenu. Pour pallier cette lacune, le réseau GlobalSurg (centralisé à Edinbourg en Ecosse) a mis en place une étude à l’échelle mondiale. 

Des risques d’infection et de décès plus que doublés 

Sur l’ensemble de l’étude, 59% des patients provenaient des 30 pays à haut revenu, 31% des 18 pays à revenu moyen et 10% des 18 pays à bas revenus. 1.9% des patients sont décédés des suites opératoires dans le premier mois avec un taux plus élevé dans les pays en voie de développement
(4,8%). Les gestes chirurgicaux les plus fréquents étaient la cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) et l’appendicectomie, et près de la moitié (49%) des patients étaient opérés en urgence.
Le Dr Alexis Arnaud explique « sur l’ensemble des patients, 12% ont développé une infection de site opératoire dans le premier mois. Cette incidence variait selon le niveau de revenu du pays : 9% pour les pays à haut revenu, 14% dans les pays à revenu moyen et 23% dans les pays à faible revenu ».
De plus, les patients ayant contracté une infection de site opératoire avaient une durée de séjour trois fois plus longue que les patients non infectés, et cette durée d’hospitalisation pouvait déclencher une autre infection voire d’autres interventions, voire même comporter un risque accru de décès (4.7% versus 1.5% pour les patients non infectés) !
Le niveau de résistance aux antibiotiques donnés en prévention de l’intervention a également été analysé dans le cadre de cette recherche. Selon les résultats microbiologiques disponibles pour près de la moitié des patients infectés : 22% présentaient une résistance à l’antibiotique, avec là encore des écarts significatifs selon le niveau de revenu des pays, allant de 36% dans les pays à bas revenus à 17% dans les pays à haut revenu. La sur-utilisation des antibiotiques dans les pays à faible revenu serait à l’origine de ces différences. « Cette étude met en évidence les points sur lesquels des progrès peuvent encore être faits pour diminuer les infections de site opératoire, et assurer aux patients du monde entier une chirurgie en toute sécurité. Elle alerte sur le besoin urgent de prendre cette problématique d’infection postopératoire à bras le corps dans les pays en voie de développement » souligne le Dr Alexis Arnaud.
Les 66 pays participants 
15 en Afrique, 16 en Asie, 22 en Europe, 8 états Américains, 1 en Océanie et 4 pays d’Amérique du Sud
Classification des pays selon leur revenu national brut
Un RNB par habitant inférieur ou égal à 1 025 dollars /an définit les pays à faible revenu,
un RNB par habitant compris entre 1 026 et 4 035 dollars 
/an définit les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure,
Un RNB par habitant compris entre 4 036 à 12 475 dollars /an définit les pays à revenu intermédiaires de la tranche supérieure,
Un RNB par habitant supérieur ou égal à 12 476 dollars définit les pays à revenu élevé.
RNB calculé selon la méthode dite de l’Atlas 
Source : https://blogs.worldbank.org/opendata/fr/nouvelle-classification-des-pays-en-fonction-de-leur-revenu-actualisation-2016

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