En passe de devenir une référence internationale en matière de climatisation écologique, le CHU de La Réunion va accueillir la technologie innovante de climatisation par l’eau de mer appelée SWAC (Sea Water Air Conditioning) sur son site de Saint-Pierre. Un projet unique au monde par sa taille et son utilité environnementale avec à la clé une réduction substantielle de la consommation électrique, à hauteur de 90% soit 10GWh par an, l’équivalent de la consommation d’une commune de 6 000 habitants et des économies sur les coûts de gestion du froid d’au moins 10%. La mise en service est prévue pour 2023, pour une durée contractuelle de 20 ans. L’investissement représente un montant de 45 M€, cofinancé par le fonds européen de développement régional (FEDER) et l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) .
Un projet à fort potentiel d’efficacité énergétique
Dans le contexte actuel d’une évolution constante et sensible du coût de l’énergie cette initiative permet au CHU de maîtriser durablement ses dépenses énergétiques, de réduire de 0,3% la consommation électrique globale de La Réunion et d’éviter l’émission de 6 900 tonnes de CO2 par an. Enfin, en contribuant à la diversité et à l’indépendance énergétique de La Réunion, cette infrastructure présente aussi un avantage sociétal fort puisqu’il également à la diversité et à l’indépendance énergétique de La Réunion
Utiliser l’énergie thermique des mers
Le SWAC (Sea Water Air Conditioning) est un procédé en développement qui permet de substituer la quasi-totalité de l’énergie électrique nécessaire à la climatisation par l’énergie thermique des mers, ressource totalement naturelle, renouvelable et accessible à toute heure. Il consiste à pomper de l’eau froide en grande profondeur (environ 5 degrés à 1000m) et à transférer le froid contenu dans cette eau au réseau de climatisation de l’hôpital, au moyen d’un échangeur thermique. L’eau de mer qui ressort de l’échangeur thermique (à environ 12°C), est ensuite renvoyée dans l’océan à une profondeur adéquate à sa température, et sans impact sur son environnement.
Schéma du procédé SWAC qui utilise l’eau de mer comme ressource pour climatiser le site de Saint Pierre CHU de La Réunion.
Par sa localisation et le profil de sa consommation de froid, Saint-Pierre s’avère être un site particulièrement favorable à la réussite du projet. Son implantation à proximité de la mer satisfait aux exigences de gradient thermique marin (le profil descend jusqu’à 5°C à 1 000 m de profondeur) et de bathymétrie (les grandes profondeurs sont proches de la côte).
Les besoins en froid du site (28.7 GWh froid par an sur l’ensemble du périmètre) étant lissés et continus dans le temps (24h/24, 365j/an) sont particulièrement adaptés à la technologie SWAC et contribuent à la viabilité économique du projet. Au CHU, les installations concernées sont le Pôle Femme Mère Enfant (PFME), le Bâtiment Central et ses extensions, l’ensemble de ces espaces représente la majorité de la consommation en froid au CHU Sud.
L’étude énergétique menée sur le CHU montre une consommation électrique évitée nette d’environ 10GWh/an sur le site de Saint-Pierre. L’alimentation en froid par le SWAC permettra AUSSI au CHU de réaliser des économies de maintenance sur ses installations frigorifiques actuelles et également de supprimer les risques sanitaires induits par ses tours aéro-réfrigérantes.
Historique du projet
Le projet SWAC (Sea Water Air Conditioning) débute en juin 2012 par la signature de la convention tripartite EDF, ADEME et CHU, chaque acteur visant des objectifs spécifiques. EDF veut évaluer la pertinence technico-économique d’un SWAC de petite puissance dans les régions ultramarines, dans l’objectif de le dupliquer, sur un site proche de la mer et présentant une bathymétrie et un gradient thermique favorables. L’ADEME, qui a fait le lien entre les deux autres parties, cherche à inscrire une structure à fort impact environnemental dans une démarche exemplaire d’économies d’énergie ; Quant au CHU, il souhaite, par cette association, répondre à sa volonté de renouveler ses installations de froid à moyen terme, en visant des hautes performances environnementales.
Après un premier appel d’offres infructueux en 2015, le CHU relance en juin 2017 la procédure sous la forme d’un dialogue compétitif. Seul le groupe BARDOT a fait acte d’une candidature.
L’offre finale du candidat BARDOT répond aux exigences du CHU avec :
– Un volume de froid fourni de 28,7 GWh /an,
– Une réduction d’au moins 10% du coût du froid acheté comparativement au coût actuel,
– Un volume d’économies sur la facture électrique d’environ 10GWh/an,
– Un coefficient de performance de 26,6 (nettement supérieur à celui de 10 fixé dans la consultation).
L’équipe projet CHU
Sous la coordination d’Emmanuel Doizy, directeur des travaux et des services techniques des sites sud et de Jérôme Sacali, son adjoint, les aspects techniques ont été portés par Emmanuel Rivière, ingénieur avec la collaboration de Daniel Camacho, technicien supérieur hospitalier. Les enjeux juridiques et administratifs ont été appréhendés par Graziella Hoarau, ingénieur et juriste achats, en collaboration avec le cabinet Rayssac. Très motivée par ce projet d’exception, cette équipe l’accompagnera jusqu’à son achèvement prévu début 2023.
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.