Il s’est définitivement affirmé comme un événement incontournable. Fort d’une première édition nantaise réussie l’an dernier, le CHU Healtech Connexion Day a fait son retour il y a quelques jours du côté de Marseille. Sept cent cinquante personnes, professionnels de l’innovation en santé, de la recherche, du médical, des achats des trente-deux CHU français mais aussi entrepreneurs de la santé, ont été réunies par la Conférence des Directeurs Généraux de CHU et France Biotech au Palais du Pharo.
Si le nombre de participants a presque doublé par rapport à 2022, l’ambition reste la même : « poursuivre l’acculturation entre les parties prenantes afin de favoriser une meilleure connaissance des enjeux et perspectives de collaboration entre les CHU et les entrepreneurs de l’innovation en santé, » avec, en toile de fond, la co-construction de la santé du futur. Pour François Crémieux, Directeur général de l’AP-HM, cette rencontre entre les acteurs hospitaliers et économiques, est plus que jamais nécessaire : « Si le CHU a dans son ADN le progrès médical et l’innovation dans les prises en charges, il peut parfois être perçu comme une forteresse innatteignable pour les entrepreneurs de la Healthtech, tant les cultures, les process, les façons de travailler sont différents. » Quant à Philippe El Saïr, Président de Conférence des DG de CHU, le CHU Healtech Connexion Day « symbolise notre engagement commun en faveur d’une médecine plus innovante » et « d’une santé plus efficace. »
14 projets purs CHU
Outre les sessions plénières (« De la donnée aux solutions numériques : enjeux et stratégie pour le système de santé » et « Recherche clinique : nouveaux outils, nouvelles méthodologies, comment le numérique impacte le développement de l’innovation ? ») et les huit ateliers qui ont rythmé cette journée riche, on retiendra le dévoilement par Lise Alter, directrice générale de l’Agence de l’Innovation en santé, des dix-neufs projets de recherche hospitalo-universitaires retenus dans le cadre de la sixième vague du programme d’investissement d’avenir. Quatorze d’entre-eux sont pilotés par un CHU :
Augmentreg (AP-HP) projet de thérapies utilisant les lymphocytes T régulateurs (Treg) pour obtenir une tolérance opérationnelle aux organes solides allogéniques transplantés.
Bioface (CHU de Toulouse) porte sur des biomatériaux innovants pour la reconstruction faciale en cancérologie.
E-Can (CHU Nantes) vise à améliorer le parcours patient des porteurs d’anévrismes intracrâniens.
Envisage (CHU de Bordeaux) dont le but est l’amélioration des interventions sur les valves cardiaques par IA.
I-deal (CHU de Nancy), projet autour d’outils innovants à distance et imagerie de précision dans la maladie de Crohn.
Luca-Pi (AP-HM), projet de prévention et interception du cancer bronchique.
Rauc (CHU d’Amiens) un projet pour la réhabilitation augmentée pour les urgences chirurgicales.
Rebone (CHU de Nice) porte sur la reconstruction 3D préopératoire en temps réel pour une meilleure réflexion dans la réparation osseuse.
Secret-Gift (Lille) conçoit une biothérapie de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) « utilisant le système de réparation plaquettaire. «
Sickmast (AP-HP) cherche à développer des mastocytes et basophiles dans la drépanocytose.
Systinn (université Lyon-I) porte sur l’évaluation clinique « d’un immunostimulant de système immunitaire inné en cancérologie. «
Talent (avec le CHU de Bordeaux) vise la « prédiction et gestion numérique du risque d’accident vasculaire cérébral cardioembolique. «
Theraphage (Hospices Civils de Lyon) vise le « développement d’une technologie de phagogramme et de formulations de phages thérapeutiques. »
Tipitch (CHU de Lille) dont l’objectif est de « transformer le pronostic de l’hémorragie cérébrale.«
La Conférence des Directeurs Généraux de CHU a tenu à « féliciter les équipes des lauréats des CHU, symbole du dynamisme et de l’excellence des équipes hospitalo-universitaires des CHU « . Elle a aussi précisé sur son compte LinkedIn que « douze projets ont été directement coordonnés par un CHU, et que six autres ont été portés par une université ou un organisme de recherche, avec un CHU partenaire. »
Chacun des dix-neufs projets lauréats touchera entre 4 et 10 millions d’euros sur cinq ans.
La rédaction