Aide au diagnostic et au suivi des patients, l’échographie est une technique d’exploration non invasive et abordable comparativement au scanner ou à l’IRM. Utilisée dans quasiment toutes les disciplines médicales et chirurgicales, elle est prescrite notamment dans le suivi des grossesses, pour repérer les malformations cardiaques ou les maladies de l’œil. De fait, le besoin en imagerie médicale croît de manière exponentielle dans les pays développés, mais au niveau mondial, force est de constater que les 2/3 de la population n’a pas accès à cet examen. En cause son prix et surtout le manque de praticiens en mesure d’utiliser et d’interpréter les résultats car leur formation longue représente un investissement pour les systèmes de santé aux moyens limités. Pour surmonter ces obstacles, une équipe du CHU de Bordeaux vient d’inventer le stéthoscope – sonde échographique. Pour le découvrir en avant-première rendez-vous au Salon International Santé Innovation, Paris Expo, Porte de Versailles sur le stand CHU de Bordeaux/Région Nouvelle-Aquitaine Hall 7 Stand G61 – du 21 au 23 mai 2019.
Les progrès techniques ont permis de miniaturiser les sondes qui se connectent directement via des tablettes ou des smartphones. Le dispositif s’allège donc et réduit d’autant le prix d’acquisition. Restait à résoudre le problème de la formation médicale. L’équipe bordelaise a là-aussi trouvé la solution en faisant appel à l’intelligence artificielle. Elle a conçu des algorithmes rendant l’usage de l’échographie accessible aux médecins non-experts.
Pour développer et commercialiser ces innovations, le CHU de Bordeaux et la start-up bordelaise DESKi – cofondée par Bertrand Moal, Docteur en biomécanique et interne de médecine au CHU- viennent de signer un contrat cadre. Ce partenariat concerne la valorisation des projets de recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle et dans un premier temps, il se centrera sur son application à la démocratisation de l’échographie. DESKi, «apprendre» en breton, combine expertise en imagerie médicale et maîtrise d’algorithmes d’intelligence artificielle depuis plus de 3 ans.
Le CHU de Bordeaux et DESKi main dans la main
DESKi a installé, au sein du CHU de Bordeaux, un serveur de calcul à hautes performances dédié à l’intelligence artificielle afin d’analyser des données anonymisées, conformément à la règlementation et aux exigences de la Commission Nationale Informatique et Libertés.
« Ce partenariat est une véritable opportunité pour DESKi: avoir accès à une large base de données expertisée et au support de médecins spécialistes reconnus sont des conditions optimales pour le développement de nos solutions » déclare Bertrand Moal
« Ce partenariat montre que le CHU de Bordeaux est pleinement engagé dans une nouvelle ère, celle de l’intelligence artificielle et du traitement des grandes masses de données. L’analyse des données, réalisée en interne, par des professionnels du CHU ayant des doubles compétences médicales et du monde des sciences de l’ingénieur, permet aux patients d’être mieux suivis, aux étudiants et aux professionnels d’être mieux formés » souligne Philippe Vigouroux, Directeur Général du CHU de Bordeaux.
Au CHU, chaque année, plus de 17 000 examens échographiques cardiaques sont fait et analysés par les cardiologues. A partir de ces données, DESKi entraîne ses algorithmes de Deep Learning pour reproduire cette analyse d’expert et la rendre accessible à une plus large communauté médicale.
En lien avec le service de cardiologie et de valvulopathie du CHU de Bordeaux dirigé par le Professeur Stéphane Lafitte (unité 1034 INSERM), le projet a pour objectif, dans un premier temps, de développer des outils d’aide à l’analyse cardiaque. DESKi souhaite ensuite se diversifier dans d’autres spécialités comme la gynécologie, la gastro-entérologie et l’urologie.
Cette démocratisation aura un impact pour les pays développés comme la France, où l’on connaît le problème des déserts médicaux et sera peut-être déterminant pour les pays émergents où les systèmes de santé et d’imagerie médicale ne sont pas encore développés.
Depuis son origine, ce projet est soutenu par la SATT Aquitaine Science Transfert* qui l’a financé à hauteur 101 500 €. Deski et incubée par UNITEC**
Le CHU de Bordeaux recense 2 300 projets de recherche ; la plupart faisant intervenir des partenaires académiques ou industriels.
En savoir plus sur
*Aquitaine Science Transfert
Créée en 2012, cette société d’accélération du transfert de technologie a pour objectif d’accélérer le transfert de la recherche académique vers les entreprises. La société est soutenue par ses 5 actionnaires fondateurs (Caisse des Dépôts et Consignations, Université de Bordeaux, Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), CNRS, INSERM et ses partenaires fondateurs (CHU de Bordeaux, Institut Bergonié, ESTIA, Université Bordeaux Montaigne, Sciences Po Bordeaux, Bordeaux Sciences Agro).
** Unitec est la principale structure d’accompagnement des start-up sur l’agglomération bordelaise et en Nouvelle-Aquitaine