En état végétatif un patient stimulé recouvre un peu de conscience

Auteur /Etablissement :
« Après 15 ans passés en état végétatif un patient récupère les signes d’une conscience minimale grâce à la stimulation de son nerf vague » annoncent les chercheurs lyonnais. « Le principal résultat est la détection d’un meilleur éveil avec des signes témoignant d’un état conscient comme le suivi du regard, des mouvements de la tête et même un sourire en réponse à des consignes » résume Jacques Luaute instigateur de l’étude.
« Après 15 ans passés en état végétatif un patient récupère les signes d’une conscience minimale grâce à la stimulation de son nerf vague » annoncent les chercheurs lyonnais« Le principal résultat est la détection d’un meilleur éveil avec des signes témoignant d’un état conscient comme le suivi du regard, des mouvements de la tête et même un sourire en réponse à des consignes » résume Jacques Luaute instigateur de l’étude.
Un implant thoracique a envoyé des impulsions électriques dans le nerf vague qui relie le cerveau à d’autres organes majeurs du corps. Après un mois de stimulation nerveuse, le patient a montré des améliorations significatives dans l’attention, le mouvement et l’activité cérébrale.

Des signes reproductibles

Ces manifestations n’étaient pas apparu avant la stimulation – ou n’avaient pas été décelées. Bien qu’inconstants, ces signes ont été obtenus de façon reproductible environ un mois après la mise en route du stimulateur. La stimulation et l’enregistrement conjoint de l’activité cérébrale avec des marqueurs neurophysiologiques ont pu amplifier les capacités relationnelles du patient et l’aider à s’éveiller. 
« Un patient diagnostiqué en état végétatif selon les critères internationaux, ne montrant aucun signe depuis de très longues années. Ainsi, si des changements étaient observés après cette intervention, ils ne pouvaient être attribués au hasard.» précise Angela Sirigu, de l’Institut des sciences cognitives de Lyon. La famille était d’accord et très motivée. Elle a été intimement associée à toutes les étapes de l’étude.
Il s’agit de petits progrès pour quiconque n’est pas confronté au quotidien à des patients ayant un handicap de cette nature, mais le discernement de ces manifestations d’un état relationnel fait partie des attentes de la plupart des familles et des proches de patients en état végétatif ou pauci-relationnel.

La recherche se poursuit pour confirmer ces premiers résultats

Au total 4 patients seront inclus dans l’étude pilote. L’objectif est d’évaluer le bénéfice de la stimulation du nerf vague sur le niveau de conscience, la vie relationnelle de patients en état végétatif ou pauci-relationnel mais aussi de rechercher quels sont les patients les plus à même de bénéficier de cette technique et à quel moment de leur évolution. Il faut également déterminer la tolérance et les risques éventuels. Un autre enjeu est de rechercher la place de cette intervention à côté des autres approches qui existent déjà : approche médicamenteuse comme l’amantadine ou le stilnox (zolpidem), approches non médicamenteuses comme les stimulations sensorielles, la musique et aussi la stimulation cérébrale non invasive voire la stimulation cérébrale profonde qui fait l’objet d’un travail en cours à Clermont –Ferrand dirigé par le Professeur Jean-Jacques Lemaire.

A ce stade, ces résultats doivent être accueillis avec enthousiasme pour l’espoir qu’ils suscitent mais aussi avec prudence car il s’agit d’un seul patient, qu’il n’y a pas de situation contrôle et que les effets restent modestes en terme de modification comportementale.

Historique de l’étude et partenariats

Les chercheurs se sont appuyés sur les premiers essais chez l’animal puis chez l’homme qui ont montré que le nerf vague pouvaient stimuler certaines structures impliquées dans l’éveil. Ils ont donc voulu tester si la stimulation du nerf vague, utilisée en pratique courante dans le traitement de l’épilepsie, améliorait la vigilance voire le niveau de conscience chez des patients ayant un trouble de conscience chronique. Après avis favorable du comité de protection des personnes et de l’ANSM, un premier patient a pu être inclus. L’équipe a choisi un patient qu’elle connaissait depuis de nombreuses années et dont l’état végétatif était considéré comme parfaitement stable. 

Les recherches ont impliqué plusieurs équipes des Hospices Civils de Lyon et tout particulièrement le SRPR (service de rééducation post-réanimation) dirigé par le Docteur Tell et le Pr Luauté ainsi que d’autres médecins et équipes de l’hôpital neurologique : Pr Guenot et Dr Bourdillon (neurochirurgiens), Dr André-Obadia (neurologue, neurophysiologiste). Les travaux ont été conduits dans le cadre d’une collaboration avec l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (CNRS / Université Claude Bernard Lyon1).
Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Current Biology par Martina Corazzol et collaborateurs sous le titre « Restoring consciousness with vagus nerve stimulation » 

À lire également

Un femme sur trois touchée par l’ostéoporose 

A l’occasion de la journée mondiale de l’Ostéoporose, le CHU de Nîmes participe à la sensibilisation de la population à cette pathologies et aux maladies squelettiques métaboliques. Son centre d’expertise de l’ostéoporose a accueilli plus de 500 patients l’an dernier.

A Amiens, trois semaines de mise au vert 

À l’occasion des Semaines Européennes du Développement Durable, le CHU Amiens-Picardie a souhaité communiquer sur son fort engagement en faveur d’un hôpital plus responsable. Pendant trois semaines, 29 stands et animations ont rythmé la vie de l’établissement, mobilisant près de 60 professionnels et partenaires.