« Faire ses classes » aussi à l’hôpital !

Auteur /Etablissement :
L’Ecole des Enfants Hospitalisés de Nancy existe depuis 1975. Chaque année, 4 enseignants dispensent des cours dans toutes les matières (avec priorité aux matières fondamentales) à environ 250 enfants âgés de 5 à 11 ans, de la grande section de maternelle au cours moyen 2, mais aussi aux enfants scolarisés dans des établissements spécialisés (SEGPA, IME, ITEP…). Explications avec Christine Piton, la directrice de cette école sur mesure.

L’Ecole des Enfants Hospitalisés de Nancy existe depuis 1975. Chaque année, 4 enseignants dispensent des cours dans toutes les matières (avec priorité aux matières fondamentales) à environ 250 enfants âgés de 5 à 11 ans, de la grande section de maternelle au cours moyen 2, mais aussi aux enfants scolarisés dans des établissements spécialisés (SEGPA, IME, ITEP…). Explications avec Christine Piton, la directrice de cette école sur mesure.
L’école à l’hôpital remplit différentes missions pédagogiques et intégratrices : assurer la continuité scolaire de l’enfant (dans ses apprentissages et la liaison avec son établissement d’origine), construire un projet de vie, l’accompagner vers la guérison et le retour dans son école. Un suivi particulier au chevet de l’élève d’une heure par jour environ est assuré (le temps est adapté selon l’âge de l’enfant et la fatigabilité liée à sa pathologie et aux soins dispensés). Cela lui permet de progresser à son rythme, en tenant compte des impératifs liés à son état de santé. L’enseignant est un référent indispensable pour le maintien des repères de l’enfant : « une sorte de ‘’normalité‘’ est ainsi assurée », explique Christine Piton. Plus globalement, l’Ecole des Enfants Hospitalisés préserve l’estime de soi en valorisant l’enfant dans son travail. Les cours sont proposés, après avis médical, à tout enfant hospitalisé pour une période supérieure à 72 heures.

En néphrologie, les enfants dialysés sont présents plusieurs jours par semaine et ce, tout au long de l’année scolaire. La scolarisation s’effectue donc en alternance entre leur école d’origine et l’Ecole des Enfants Hospitalisés. En oncologie, hématologie et transplantations médullaires, les hospitalisations longues des patients permettent de mettre en place un suivi plus long et régulier. Dans ces services, des outils spécifiques sont nécessaires : matériel décontaminable, documents plastifiés car les livres de l’école d’origine sont interdits. Les matériels des nouvelles technologies (ordinateurs, etc.) y sont largement utilisés. Enfin, en soins palliatifs, les enseignants continuent à intervenir auprès de l’enfant aussi longtemps qu’il le souhaite, en accord avec la famille et l’équipe médicale.

Le travail d’enseignement s’effectue en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire : l’équipe médicale (kinésithérapeutes, psychologues, ergothérapeutes…), les enseignants de l’école d’origine, les familles. Pour Christine Piton, il est important que tout le monde aille dans le même sens. Elle développe : « l’objectif est que l’enfant progresse dans son apprentissage. »

Afin de pallier les inconvénients d’un travail majoritairement individuel, chaque année l’équipe enseignante choisit un projet de travail permettant de conserver la cohésion des enseignants et les relations entre les enfants. Ce projet est exploité tout au long de l’année avec les enfants en long séjour. Un temps fort se déroule aussi pendant une semaine dans la salle de jeux du service de médecine infantile avec des ateliers chaque matin. Une exposition des travaux des enfants est ensuite réalisée en fin d’année. Les projets choisis peuvent s’orienter vers les arts plastiques, la création poétique ou encore des ateliers scientifiques. Cette année, le thème de la peur a servi de base de travail pour les enseignants. Des projets différents sont aussi menés en collaboration avec d’autres intervenants à l’hôpital : participation à certaines émissions de Télé 8, chaîne de télévision interne de l’hôpital d’enfants, projet européen Comenius autour du sport à l’hôpital avec l’Apsem, etc.

Parfois, il n’est pas possible pour l’enfant de suivre un enseignement purement scolaire. Ainsi « une pédagogie du détour » est instaurée. Elle vise à associer des outils ludiques en lien avec l’apprentissage : utilisation de l’ordinateur pour communiquer avec l’école d’origine, liaison avec l’Association pour la promotion du sport chez l’enfant malade (Apsem). L’enseignement à l’hôpital est bénéfique à l’enfant qui poursuit son développement intellectuel, social et affectif. Il acquiert de l’autonomie tout en s’ouvrant à l’autre. Ainsi il sort de l’isolement où le contraint parfois la maladie.

Site Internet de l’École des Enfants Hospitalisés de Nancy http://www.ac-nancy-metz.fr/ia54/ecolhop/

À lire également

Chiens, poules, lapins : des soignants pas comme les autres 

Depuis quelques mois au sein du CHRU de Nancy, l’Institut de Formation des Aides-Soignants accueille une nouvelle élève pas tout à fait comme les autres. Couverte de poils et possédant de grandes oreilles, Vénus, une chienne cavalier King Charles, est formée dans l’établissement pour soutenir émotionnellement les étudiants. Une approche qui existe par ailleurs dans divers services hospitaliers.

CHU Healthtech Connexion Day : une édition lilloise qui a attiré plus de 1000 participants

Le 2 décembre dernier avait lieu à Lille la 3e édition du CHU Healthtech Connexion Day. A l’heure où 88% des CHU déclarent collaborer avec des start-ups, PME ou grands groupes, cet événement, organisé par la Conférence des Directeurs Généraux de CHU et France Biotech, a permis de montrer à près de 1000 personnes les synergies actuelles et futures au service de la santé des patients. Une édition riche et multi-scènes qui a participé à définitivement installer un rendez-vous et dont nous vous proposons un aperçu photographique.

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.