L’Association des Paralysés de France (APF) organise du 10 au 16 mars, la semaine nationale des personnes handicapées physiques. L’occasion pour le CHU de Limoges de dresser un bilan d’étape des actions entreprises et à parfaire pour favoriser l’accueil des personnes ayant un handicap au sein de ces établissements, qu’ils soient patients, visiteurs ou personnels.
L’hôpital public doit être accessible à tous. C’est une évidence aujourd’hui, mais ce n’était pas forcément un pré-requis des projets architecturaux hospitaliers des années 1970-80. Les hôpitaux construits en cette période doivent donc aménager l’existant. C’est le cas, par exemple, de l’hôpital Dupuytren à Limoges.
Evidemment, des places de parking y sont réservées aux personnels handicapés, des rampes d’accès sont proposées, l’ouverture des portes d’entrée sur chacun des 5 hôpitaux est automatisée…Pour autant, de nombreuses autres aménagements se sont révélés nécessaires pour offrir un accueil aux personnes ayant un handicap, et les solutions mises en place se sont (heureusement) multipliées ces dernières années. De l’accueil, aux chambres, des circulations intérieures aux parkings.
Des personnels du CHU ont ainsi été formés au langage des signes pour pouvoir accueillir des personnes sourdes et/ou muettes. Des fauteuils roulants sont aussi disponibles dès l’accueil de l’hôpital.
Les numéros d’appel des consultants sont doublement annoncés par un haut-parleur et par affichage. Des ascenseurs sont aussi spécialement équipés de boutons d’appel extérieur et de panneaux de commande intérieurs abaissés pour permettre leur utilisation par une personne en fauteuil roulant ; des panneaux intérieurs sur lesquels les numéros des étages sont en relief pour en permettre la lecture à des personnes malvoyantes. Au sein de tous les ascenseurs, un système vocal annonce aussi l’étage qui est desservi.
Les toilettes, les chambres, les salles de bains, petit à petit, sont aussi réaménagées pour permettre leur accès et leur utilisation par des personnes handicapées. Les portes sont plus larges ou proposent un système de paumelle déporté qui permet l’effacement total de la porte derrière l’huisserie. Des barres de soutien sont accrochées aux murs des toilettes ou douches pour aider les personnes à mobilité réduite à s’y mouvoir. Les commandes des douches, des lavabos, des distributeurs de savons sont rabaissées pour en autonomiser l’usage. Les commandes des lumières des sanitaires sont automatisées, dépendant des ouvertures/fermetures des portes.
Les bibliothécaires du CHU de Limoges proposent aussi des livres « en large vision », écrits en gros caractères.
Les personnels du restaurant de l’hôpital Dupuytren proposent aussi une aide pour les personnes qui ne peuvent s’y déplacer seules..
De premiers aménagements qui ont vocation à être étendus sur tout l’établissement, et enrichis encore de nouvelles solutions, car il est toujours plus long de corriger ce qui n’a pas été prévu à la construction des bâtiments. Mais le CHU s’y emploie. Une convention signée en 2007 avec la société Legrand pour concevoir ensemble la domotique hospitalière de demain est d’ailleurs un signe fort de cet engagement.
Une volonté du CHU de Limoges de faciliter l’accès à tous, qui est aussi vraie pour son personnel. Chenils pour chiens guides d’aveugles, solutions logicielles ou techniques (synthèse vocale, zoom texte, écrans de 20 pouces) permettant l’usage de postes informatiques pour les personnes malvoyantes…et un partenariat avec l’APSAH (Association de promotion Sociale des Aveugles Handicapés) qui permet aujourd’hui au CHU de Limoges d’accueillir de nombreux personnels ayant une déficience visuelle : près de 50% de ses masseurs-kinésithérapeutes.
Une nouvelle commission est d’ailleurs en cours de création pour favoriser encore l’accueil de personnes ayant un handicap. Certes, quelques métiers hospitaliers, de par la précision et/ou la spécificité des actes sont plus difficiles d’accès que d’autres…
Mais la prise de conscience a déjà eu lieu : « le handicap c’est la normalité ». Le CHU de Limoges en est conscient, il convient de l’intégrer en amont de chaque nouveau projet. Il lui reste beaucoup à faire…mais il s’y emploie et sera d’ailleurs présent pour la seconde année consécutive au salon S’handifférence, dédié à la qualité de vie des personnes handicapées.