Alors que les infirmières étaient à l’honneur cette semaine et que le déconfinement se met en place, l’hôpital public, renforcé dans ses valeurs, attend des moyens renouvelés et le soutien promis pour envisager un nouveau départ. Dans ce contexte de crise sanitaire sans précédent, retour sur les messages forts de la semaine
Dans un message publié sur la chaine YouTube de SantExpo, Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France déclare : « La FHF est plus que jamais mobilisée auprès de ses adhérents, aux côtés de ses équipes hospitalières et médico-sociales dont elle salue la remarquable réactivité ». Elle rappelle que « la FHF s’est très vite organisée pour être en liaison permanente avec le terrain et remonter auprès des pouvoirs publics les dysfonctionnements, les problématiques, les manquements concrets que vivent les établissements. Très vite, nous avons réagi sur la nécessité d’avoir des masques et sur la difficulté d’approvisionnement. De la même façon, nous avons rappelé la nécessité de maintenir ouvertes les crèches hospitalières, de renforcer le nombre de places pour les équipes médico-soignantes et d’organiser avec l’Education nationale la scolarisation des enfants des professionnels qui devaient se rendre sur leur lieu de travail. Nous avons aussi alerté sur la nécessité d’organiser un déconfinement en Ehpad pour que nos ainés ne soient pas touchés par le chagrin et ne s’engagent pas dans un syndrome de glissement », précise-t-elle.
Nouveau départ pour l’hôpital public?
Le 12 mai, Christophe Jacquinet, directeur général délégué d’un cabinet de conseil en innovation santé, Mathias Wargon chef du service des urgences du centre hospitalier de Saint-Denis et Guillaume Wasmer, directeur d’hôpital public, appellent, dans une tribune dans Le Monde, à un nouveau départ pour l’hôpital public. « l faut réaffirmer l’excellence de l’hôpital public, qui a longtemps fait la force de notre système de santé. Ce choix nécessite d’accepter «moins d’hôpital pour mieux d’hôpital» et de mettre fin à une gestion de la pénurie et à un service public «du pauvre». Si on veut un service public d’excellence mondiale et offrir à tous les Français, sans distinction, les meilleurs médecins, soignants, équipements et bâtiments, il faut mettre fin à la dispersion des ressources et des structures. Selon nous, le maintien sur certains territoires de plateaux techniques publics et privés, parfois en concurrence, y compris sur les recrutements de médecins, et sans justification de santé publique ni d’accès aux soins, est une des causes principales de l’affaiblissement de l’hôpital public», écrivent-ils notamment.
A lire également, la tribune de Jean-François Corty, médecin et ancien directeur des opérations France puis des missions internationales pour Médecins du monde, également dans Le Monde du 12 mai. «L’approche de santé communautaire apporte aussi quelques enseignements. Le slogan «Rien pour nous sans nous», porté par les malades du sida au plus fort de l’épidémie, place l’individu comme acteur de sa propre santé. Les patients ne sont pas le problème, ils sont la solution, y compris en orientant des recherches sur les médicaments et leur accessibilité financière. Mais cela implique un rapport de confiance des autorités envers les citoyens comme prérequis éprouvé, en opposition aux discours héroïsants et belliqueux qui mystifient le réel sans aborder les débats de fond», souligne-t-il notamment.
Merci à nos infirmières
Le 12 mai, journée internationale des infirmières et infirmiers, le ministre de la Santé a tenu à leur rendre hommage : « Chaque jour, et encore plus en cette période de Covid-19, les infirmières et infirmiers sont au chevet des Français. Aujourd’hui, rendons-leur hommage. Pour leur travail et leur dévouement : un grand merci à toutes et tous ! ».
« La journée internationale des infirmiers.ières est une bonne occasion pour leur redire merci pour tout leur dévouement durant cette période. Et parce qu’ils.elles ne sont pas seuls.es dans cette bataille, bravo et merci à tous les autres corps de métier pour tout ce que vous faites », a pour sa part rappelé le groupe SOS Seniors.
Primes et vacances…
Les personnels hospitaliers de 40 départements recevront le montant maximal de la prime promise par le gouvernement en récompense de leurs efforts durant l’épidémie de coronavirus, soit 1.500 euros net, a indiqué le 13 mai le ministère de la Santé à l’AFP. Le même jour, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye déclaré qu’Emmanuel Macron souhaitait "que la fête nationale du 14 juillet soit une occasion supplémentaire de manifester l’hommage et la reconnaissance de la nation à tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le Covid-19".
Le même jour, 100 députés LREM ont proposé dans cette lettre adressée à la ministre du Travail d’autoriser les Français qui le souhaitent à faire don d’une partie de leurs congés payés aux soignants. Une proposition jugée « très intéressante » par Muriel Pénicaud devant l’Assemblée nationale.
« C’est un geste de solidarité et ça pourrait effectivement permettre à des Français qui ne souhaitent pas, ou ne peuvent pas faire faire un don numéraire, de pouvoir marquer une forme de solidarité. On voit qu’il y a aujourd’hui une grande envie de montrer et d’exprimer des remerciements aux soignants. Les Français le font encore tous les soirs à 20 heures en applaudissant. Certains pourraient aller plus loin en donnant une journée ou deux jours de congés. C’est une manière de dire merci », a réagi Frédéric Valletoux sur France Info.
Les derniers chiffres de l’épidémie
Le 13 mai, le ministère de la Santé a également actualisé les chiffres de l’épidémie: 21 071 personnes (vs 23 983 il y a une semaine) sont hospitalisées pour une infection COVID-19 et 543 nouvelles admissions (vs 833 il y a une semaine) ont été enregistrées en 24 heures. 2 428 malades atteints d’une forme sévère de COVID-19 (vs 3 147 il y a une semaine) sont hospitalisés en réanimation. 69 nouveaux cas graves ont été admis (vs 69 il y a une semaine). Le solde reste négatif en réanimation, avec 114 malades de COVID-19 en moins. 4 régions (Ile de France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 72% des cas hospitalisés. En Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), on relève 104 hospitalisations, dont 23 en réanimation. «Depuis le début de l’épidémie, 97 424 personnes ont été hospitalisées. 58 673 personnes sont rentrées à domicile. Depuis le 1er mars, nous déplorons 27 074 décès liés au COVID-19, 17 101 décès dans les hôpitaux et 9 973 décès dans les établissements sociaux et médicosociaux.»
Hélène Delmotte