L’Institut universitaire Lorrain de la Prostate (ILP) ouvre ses portes. Intégré au Pôle Régional de Cancérologie, ce centre expert réunit une vingtaine de médecins du CHU de Nancy et du Centre Alexis Vautrin au sein d’une équipe pluridisciplinaire où coopèrent des urologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes, anatomopathologistes, radiologues, médecins nucléaires, biologistes, généticiens, sexologues, nutritionnistes, oncogériatres et psychologues.
Opérationnel depuis octobre 2012 dans le cadre du Pôle Régional de Cancérologie, il met à la disposition des patients les compétences des professionnels des deux établissements habitués à coopérer et un plateau technique ultra moderne. Clé de voûte de l’ILP, son accueil téléphonique unique facilite l’information, l’accueil et l’orientation des patients et des médecins pour une prise en charge optimale et globale. Explications.
Le cancer de la prostate est un cancer fréquent : 75 000 cas nouveaux diagnostiqués chaque année en France, dont 2 000 en Lorraine. C’est le 1er cancer de l’homme après 60 ans et la 3e cause de décès par cancer chez l’homme.
Complexité de la maladie, multiplicité des traitements et bouleversements possibles sur la vie des patients : le choix de la stratégie thérapeutique exige une confrontation pluridisciplinaire entre médecins pour des décisions collégiales. La Réunion de Concertation Pluridisciplinaire d’Urologie du CHU de Nancy décline un volet dédié au cancer de la prostate. Elle réunit urologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes et autres spécialistes comme l’anatomopathologiste qui peuvent proposer des approches thérapeutiques innovantes via l’inclusion du patient dans des protocoles de recherche.
Le Plan Personnalisé des Soins est au cœur de l’approche de l’ILP. Il s’agit pour l’équipe médicale d’avoir la connaissance la plus complète possible du patient et de son environnement susceptibles d’entrer en ligne de compte pour le choix de son traitement. Concrètement, lors de l’entretien avec le patient, le médecin se renseigne aussi sur les effets secondaires qu’il souhaiterait éviter parce qu’ils perturberaient fortement son quotidien, comportant ainsi un risque important de désocialisation.
Autre facteur pris en compte : la retraite. C’est bien souvent à cette période que le diagnostic est posé ; synonyme de changement d’activité, de remise en question personnelle et du franchissement d’une étape supplémentaire vers la vieillesse. Dans ce contexte, le médecin échange avec le patient sur les alternatives possibles en matière de traitement afin de personnaliser ses conseils et de proposer les options thérapeutiques les plus adaptées.
Les liens entre alimentation et cancer de la prostate et la présence d’autres pathologies, comme le diabète non insulinodépendant ou l’obésité, incitent les équipes médicales de l’ILP à intégrer le régime alimentaire dans la mise en place du traitement et dans le suivi du patient. Parmi les aliments bénéfiques recensés et recommandés : les crucifères comme le brocoli, le thé vert et plus généralement le régime alimentaire asiatique essentiellement basé sur les légumes et les fruits. A contrario les viandes grillées sont à éviter.
Le cancer de la prostate touche directement à l’intimité physique du patient. Si la maladie elle-même peut être la cause de dysfonctionnements comme les troubles de l’érection, de la fertilité ou de la continence, c’est majoritairement les traitements qui les provoquent. L’un des enjeux est donc de privilégier la thérapeutique la plus adaptée à la sexualité du patient et à ses éventuels projets de paternité. Lorsque les effets secondaires ne sont pas évitables, l’expertise pluridisciplinaire de l’ILP permet de diagnostiquer au mieux ces troubles, de les prendre en charge par une approche médicamenteuse et psychanalytique et de suivre leur évolution.
5 à 10 % des cancers de la prostate ont une origine génétique. L’ILP dispose d’une consultation génétique qui consiste à établir « un arbre généalogique médical » à partir d’un prélèvement sanguin qui sera analysé par le laboratoire de Génétique de l’Institut. Les membres de la famille du patient (ascendants, collatéraux et descendants) peuvent ainsi faire évaluer leur risque à développer un cancer de la prostate voire du sein. Reste que l’évolution du cancer de la prostate est impossible à prédire et que le suivi des patients est essentiel pour permettre aux équipes de l’ILP d’adapter le traitement en cours le cas échéant. Comparable à une maladie chronique lorsqu’il est en phase métastatique, le suivi des patients sur plusieurs années avec une constante de qualité et de multidisciplinarité est donc essentiel.
Institut universitaire Lorrain de la Prostate : 03 83 15 70 80
Du lundi au vendredi // 9h-12h30 et 13h30 – 16h30