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Lupus : une étude menée à Marseille saluée par une prestigieuse revue américaine

Menée sur 140 personnes dont 62 atteintes de le Lupus érythémateux systémique suivies à Marseille, l’étude LU-PUCE visait à déterminer de nouveaux tests biologiques (ou biomarqueurs) afin d’améliorer le suivi de cette maladie auto-immune, rare et complexe. Les résultats des travaux menés durant 2 ans apportent une meilleure compréhension de cette pathologie et laissent entrevoir des conséquences concrètes pour la prise en charge des patients.

Menée sur 140 personnes dont 62 atteintes de le Lupus érythémateux systémique suivies à Marseille, l’étude LU-PUCE visait à déterminer de nouveaux tests biologiques (ou biomarqueurs) afin d’améliorer le suivi de cette maladie auto-immune, rare et complexe. Les résultats des travaux menés durant 2 ans apportent une meilleure compréhension de cette pathologie et laissent entrevoir des conséquences concrètes pour la prise en charge des patients.

 "Cela va sûrement nous permettre de poursuivre ce projet à plus grande échelle avec la participation d’autres CHU du sud de la France" se réjouit le Dr Chiche.
Cette avancée prometteuse a retenu l’attention du comité de rédaction de la plus grande revue américaine de rhumatologie, Arthritis & Rheumatology qui a présenté dans ses colonnes les conclusions de la recherche, le 18 Mars 2014. D’ores et déjà l’équipe du Dr Chiche, en collaboration avec les unités de recherche en Immunologie marseillaise et américaine, vont poursuivre leurs investigations afin de valider les marqueurs biologiques identifiés et de les rendre accessibles en pratique clinique
L’étude internationale baptisée LU-PUCE a été menée sous l’autorité du Dr Chiche avec la participation des services de médecine Interne et de Néphrologie de la Conception (AP-HM) et avec l’aide du Centre d’Investigation Clinique. Les spécialistes marseillais ont été particulièrement actifs dans ces travaux en récoltant plus de 150 échantillons sanguins sur 62 patients atteints de Lupus.
« L’étude a été réalisée en collaboration avec les néphrologues du service du Pr Yvon Berland, mais aussi aux USA», précise le Dr Laurent Chiche,  spécialisé dans la prise en charge des maladies auto-immunes systémiques dans le service de Médecine Interne du Pr Jean-Robert Harlé, « grâce au concours des patients atteints de lupus que nous suivons à la Conception ».
Les résultats de l’étude
En utilisant d’une part des approches de type microarrays ou « puces à ARN » (technologie permettant à partir de quelques ml de sang d’analyser le niveau d’activation de milliers de gènes), et d’autre part une approche d’analyse bio-informatique originale développée par Damien Chaussabel (Seattle), l’étude a permis de démontrer que l’activité de la maladie lupique était influencée par plusieurs cytokines de la famille des interférons. En plus d’une meilleure compréhension de la physiopathologie de cette maladie complexe, ces résultats laissent entrevoir des conséquences plus concrètes pour la prise en charge des patients.
En effet, depuis une dizaine d’années, les scientifiques considéraient que seul un type d’interféron (dit « alpha ») était responsable du dérèglement du système immunitaire observé au cours le lupus.
Traitement spécialisé pour éviter les rechutes ou les effets secondaires
Récemment, les résultats décevants des essais thérapeutiques testant des bloqueurs de cet interféron alpha avaient été difficiles à expliquer. Les résultats du travail marseillais suggèrent que le blocage des autres types d’interférons, pour les patients chez lesquels ils sont impliqués, pourrait être une stratégie de traitement plus efficace. Comme, il n’existe actuellement aucun test biologique permettant de juger de l’activité du Lupus, et surtout d’anticiper l’évolutivité future de la maladie, ce type de biomarqueurs pronostiques pourrait permettre une adaptation « personnalisée » du traitement immuno-modulateur des patients lupiques, pour éviter d’une part les rechutes de la maladie (observées en cas de traitements trop faible), d’autre part les effets secondaires (observés en cas de traitements trop intensifs).
La Conception, centre de compétence pour les maladies auto-immunes
La publication des résultats est une reconnaissance pour l’expertise et la qualité de la prise en charge hospitalo-universitaires du service de Médecine Interne du Pr Jean-Robert Harlé qui est l’un des Centres de Compétence français impliqué dans le domaine des maladies auto-immunes systémiques.  Le Service de Néphrologie de la Conception coordonne également une étude multicentrique (« WIN LUPUS ») testant des modalités de prise en charge de l’atteinte rénale du Lupus.

Le CHU de la Conception est aussi l’un des rares centres français à avoir mis en place une éducation thérapeutique au patient atteint de Lupus. Coordonnée par le Dr Laurent Chiche et les pharmaciens du centre, cette approche, validée par l’ARS en 2013, permet de proposer aux patients une prise en charge multidisciplinaire (médecins, infirmiers, pharmaciens, diététiciens, psychologues et associations de patients) déclinée en séances individuelles ou collectives.

* Chiche L, Jourde-Chiche N, Whalen E, Presnell S, Gersuk V, Dang K, Anguiano E, Quinn C, Burtey S, Berland Y, Kaplanski G, Harle JR, Pascual V, Chaussabel D.
Modular transcriptional repertoire analyses of adults with systemic lupus erythematosus reveal distinct type I and type II interferon signatures. Arthritis Rheumatol. 2014 Mar 18. doi: 10.1002/art.38628. PubMed PMID: 24644022.
Pour en savoir plus
service/medecine-interne-hopital-conception
« Lupus-les-malades-participent »
Contact Dr Laurent CHICHE : 06 16 83 44 30
laurent.chiche@ap-hm.fr

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