Porter le rayonnement de l’excellence française en santé au sein de la zone Océan Indien : une ambition que partagent par l’Association française de développement (AFD) et le CHU de La Réunion. Les deux institutions viennent de signer une convention afin de renforcer l’efficacité globale de leur intervention en faveur de la santé de la population de la Zone Océan Indien. L’accord concerne trois partenaires clés : le CHU de Tananarive, le ministère de la Santé du Mozambique (MISAU), le ministère de la Santé et de l’égalité des genres de l’Union des Comores.
A Madagascar : améliorer l’offre de soins et la formation continue
Fort d’une collaboration de longue date en gynécologie obstétrique et soins d’urgence entre les professionnels du CHU d’Antananarivo et du CHU de La Réunion, formalisée par une convention cadre renouvelée en 2013, les deux établissements vont développer ces liens opérationnels.
L’offre de soins du CHU d’Antananarivo sera renforcée dans les domaines de la périnatalité, la pédiatrie et la chirurgie infantile. Le CHU de La Réunion et l’AFD répondront également aux forts besoins de formation continue des personnels médicaux et non-médicaux (urgences, périnatologie, biomédical, imagerie, hygiène hospitalière). Le projet sera appuyé par l’AFD via la Fédération Hospitalière de France à hauteur de 38 336€.
Au Mozambique : développer la formation dans le domaine de l’anesthésie réanimation
Dans le cadre du troisième Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) signé entre le Mozambique et la France, la convention de financement du Projet de renforcement des capacités de la filière anesthésie réanimation a été signée entre le Mozambique et l’AFD le 19 mars 2012. La formation des médecins spécialistes en anesthésie réanimation (AR) et des infirmiers spécialisés en anesthésie-réanimation est l’’une des composantes du projet. Pour la mettre en oeuvre, un partenariat a été mis sur pied entre le Ministère de la santé du Mozambique d’une part, l’université Bordeaux Segalen (UBS), le CHU de Bordeaux et le CHU de La Réunion d’autre part, dans le cadre d’une convention signée le 7 janvier 2013. Objectif : améliorer l’organisation du cadre de l’anesthésie réanimation au sein du système national de santé, la distribution des ressources humaines et le système de formation (initiale, spécialisation, continue).
L’appui du C2D concerne 11 cadres infirmiers : 1 cadre IADE et 10 cadres formateurs. Le coût de l’action pris en charge par le projet est d’environ 26.500 €.
Dans l’Union des Comores : améliorer la santé de la population
Dans cette perspective, le CHU de La Réunion intervient au titre d’un important programme PASCO 2 (Programme d’Appui aux secteurs de la Santé des Comores) de l’AFD, seul bailleur à appuyer le fonctionnement du système de santé. L’objectif de cet engagement d’envergure nationale est d’améliorer la santé de la population comorienne, en particulier celle des mères et des enfants. L’appui du CHU de La Réunion porte sur la formation des « Majors », avec l’intervention continue à l’Ecole de Santé Publique des Comores d’un cadre de santé du CHU de La Réunion (appui à l’ingénierie pédagogique). Cette action sera financée par l’AFD dans le cadre du PASCO 2 à hauteur d’environ 120.000 € sur 3-4 ans.
La convention prévoit également de former les chirurgiens de l’hôpital El-Maarouf à la confection et au suivi des fistules artério-veineuses.
Quant aux actions déjà engagées sur l’hôpital El-Maarouf elles seront prolongées avec l’ouverture d’un nouveau volet relatif aux urgences pédiatriques.
Le partenariat avec les Comores prévoit également la poursuite et la déclinaison d’actions en matière de prise en charge du VIH : formation continue des médecins référents locaux, formation des soignants, poursuite de l’appui à la réalisation des examens biologiques au CHU de La Réunion…
Enfin au niveau de la périnatalité, le CHU de La Réunion appuiera le pilotage du nouveau pôle mère-enfant de l’Hôpital El Maarouf financé lui aussi dans le cadre de PASCO.
L’Union des Comores a recensé des besoins de formation dans les différents domaines de la périnatalité, pour l’échographie, pour le suivi des grossesses à risque et pour la contraception, la prise en charge gynécologique des adolescents, la formation chirurgicale en endoscopie et coeliochirurgie…
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.