La chirurgie thyroïdienne à l’aide d’un robot Da Vinci est appelée à se développer, en témoigne le Pr Laurent Brunaud qui a dirigé la première thyroïdectomie avec assistance robotique réalisée par voie transaxillaire dans le service du Pr Laurent Bresler, chirurgie digestive et générale au CHU de Nancy. Effets post-opératoires : pas de cicatrice cervicale et des suites simples.
Si en France, l’expérience de l’ablation partielle ou totale de la thyroïde reste balbutiante (une autre opération a eu lieu en octobre 2009 à Nîmes) cette technique est en revanche largement pratiquée en Asie et en particulier en Corée où près de 400 interventions de ce type ont déjà été réalisées à Séoul.
La patiente de Nancy constituait un « bon cas » pour le chirurgien Laurent Brunaud. Si la voie d’entrée s’est faite par le creux axillaire droit, l’abord du lobe contro-latéral a été plus compliqué. L’intervention a duré entre 3 et 4 heures (plus long que pour l’intervention standard) mais cela devrait se réduire avec l’expérience. C’est la qualité de dissection que permet le robot qui impressionne le chirurgien « La faisabilité est frappante et l’on voit extrêmement bien le nerf récurrent, qui apparaît gros comme un crayon, ainsi que les parathyroïdes. »
Hormis les aspects esthétiques, les objectifs à terme de cette pratique avec robot sont de réduire les complications récurrentielles et parathyroïdiennes. Si les interventions déjà évaluées à l’étranger montrent que, par rapport à la chirurgie ouverte, il a un peu plus d’hypocalcémies temporaires (baisse du taux de calcium dans le sang)et autant d’hypoparathyroïdies définitives (insuffisance de sécrétion d’hormones), la preuve d’une égalité ou d’une supériorité de cette méthode avec robot n’est, pour le moment, pas encore formellement établie.