Cauchemars de 700 000 malades, les rhumatismes inflammatoires chroniques déclenchent des douleurs articulaires aigues qui peuvent nécessiter une immobilisation partielle voire totale. Comment lutter contre ce mal qui frappe près d’1% de la population française et n’épargne ni les jeunes adultes ni même les nourrissons ? Mercredi 12 janvier à Rouen, la Fondation arthritis fait le point sur les traitements mais aussi sur l’état de la recherche. En pointe dans ce domaine les équipes Rouennaises représentées par les professeurs Xavier Le Loët et Olivier Vittecoq et par le Dr Thierry Lequerré.
Les trois spécialistes expliqueront l’intérêt de mieux anticiper l’évolution probable de la maladie et d’apprécier finement la réponse du patient aux médicaments. Une information déterminante dans le choix du bon traitement, au bon moment pour un patient aux caractéristiques bien cernées. A l’ère de la médecine personnalisée, le service de rhumatologie du CHU de Rouen étudie depuis plus de 15 ans les marqueurs cliniques, biologiques et d’imagerie capables d’aider au diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde, d’identifier les formes de mauvais pronostic et de prédire la réponse aux biothérapies. Son programme de recherche clinique est adossé à 2 cohortes inter-régionales (VErA : 310 personnes et Satrape : 61 personnes ) Ces différents projets ont été conduits en étroite collaboration avec le laboratoire d’Immunopathologie Clinique et Expérimentale et l’unité de Biométrie-Biostatistique du CHU de Rouen, les unités Inserm U519 puis 905 de la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Rouen et le Collège des Rhumatologues de Haute-Normandie.
Déjà des avancées…
Les travaux des chercheurs ont permis de découvrir, grâce à des technologies modernes (transcriptome, protéome, biopuces à ADN ou à protéines?) des combinaisons de marqueurs biologiques et génétiques, dont certaines ont été brevetées, avec des retombées cliniques importantes : diagnostic plus précoce; prédiction de l’évolution de la maladie; prédiction de la réponse à certains traitements (anti-TNF).
Au-delà cette activité de recherche clinique dite translationnelle, le service de rhumatologie s’investit depuis quelques années dans la recherche fondamentale. Une équipe de cliniciens et de chercheurs coordonne au sein de l’unité 905 plusieurs projets portant sur 2 molécules qui pourraient avoir un intérêt physiopathologique et thérapeutique dans des modèles d’arthrite développés chez l’animal.
Pour l’ensemble de ces activités de recherche, le service a établi de nombreuses collaborations scientifiques au niveau local (unité CNRS à Mont St Aignan), national (consortium EGERIE) et européen (2 équipes anglaises). Plusieurs financements ont été obtenus dans le cadre de programmes de recherche du ministère de la recherche (PHRC), de l’Inserm, de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), de la Société Française de Rhumatologie, la Fondation de la Recherche Médicale et de la fondation Arthritis, et de partenariats avec l’industrie pharmaceutique.
La Fondation Arthritis organise des sessions d’information gratuites et ouvertes à tous dans les principaux CHU de France afin de sensibiliser le grand public sur les Rhumatismes Inflammatoires Chroniques. A cette occasion Lionel Comole atteint lui-même de spondylarthrite ankylosante, porte-parole de la Fondation et pilote de rallye, dédicacera son livre « La Colonne Bambou », un ouvrage empreint d’émotion. Les bénéfices de ce livre sont reversés à 100% à la recherche.