Depuis la rentrée, six adolescents de 11 à 14 ans souffrant de troubles du spectre autistique ont un nouveau copain, un drôle de petit bonhomme de 58 cm de haut, qu’ils peuvent programmer pour gérer ses déplacements et ses paroles : il s’agit du robot Nao, création de la société Aldébaran, connu du grand public notamment pour ses prestations dansées. Au-delà d’un jouet sophistiqué, Nao s’avère un précieux support thérapeutique, par exemple dans le traitement des troubles autistiques – comme le montre l’expérimentation en cours, qui réunit l’hôpital de jour Samothrace, Stereolux et l’association Robots !
« Nous travaillons depuis 2012 avec Stereolux pour développer des ateliers artistiques autour du son, coconstruits par Rénald Gaboriau, orthophoniste, et Cécile Liège, réalisatrice sonore, explique l’équipe du centre. L’intérêt thérapeutique évident de cette initiative nous a incités à accepter la proposition du service Action culturelle et du laboratoire Arts et technologies de Stereolux d’aller plus loin en travaillant avec Robots ! et Nao ».
Ainsi, depuis novembre dernier, Sophie Sakka, chercheur en robotique, apprend aux jeunes à utiliser le logiciel qui permet de gérer les mouvements et la voix du petit robot : « Ils l’ont très vite pris en main. Dans un premier temps, ils ont utilisé Nao comme une marionnette à qui ils faisaient dire ce qu’ils ne pouvaient pas exprimer. Petit à petit, ils se sont mis à se parler par l’intermédiaire du robot. » Un grand pas pour ces ados en difficulté de sociabilisation : « Autour de Nao, ils interagissent, s’entraident. Ils sont fiers de ce qu’ils parviennent à faire, ont envie de le montrer, de surprendre, de faire plaisir, notions qui n’ont rien d’évident pour ceux qui souffrent de tels troubles. Leur mémoire est étonnante. D’une séance à l’autre, à quinze jours d’intervalle, ils poursuivent comme s’il n’y avait pas eu d’interruption. » Les ateliers sonores se poursuivent parallèlement.
Les enfants y enregistrent les voix qui seront celles de Nao, auquel ils imprimeront des mouvements correspondants : « Le côté ludique est important pour ces jeunes qui ne jouent pas forcément beaucoup. Pendant les séances, ils communiquent, ils sont présents. » Les ateliers se déroulent dans les locaux de Stereolux et sont donc aussi pour les jeunes l’occasion d’une sortie, de la découverte d’un lieu de création et de rencontre avec des artistes.
Côté équipe soignante, le bilan très positif également : « C’est une expérience vraiment intéressante et très valorisante pour ces jeunes patients. Nous espérons pouvoir la poursuivre, la partager en tant qu’innovation thérapeutique et même en faire un objet de recherche. »
Partenaires
Dans le cadre de ses actions culturelles en direction de publics dits « spécifiques », Stereolux est partenaire de trois structures de psychiatrie : «Nous développons ces actions car les demandes sont nombreuses et les résultats évidents en termes de progrès de comportement », explique Sonia Navarro, chargée de l’action culturelle.
L’association Robots ! a pour objectif la divulgation de savoirs robotiques auprès du grand public. Elle propose des démonstrations et des formations, et s’implique dans l’insertion pour tous à travers les programmes Rob’autisme et Rob’solidarité. Elle intervient aussi, avec le gérontopôle, auprès de personnes âgées.
Contact hôpital de jour Samothrace : 02 40 59 60 60
Contact association Robots! : contact@association-robots.com
Contact Stéréolux : info@stereolux.org