Le 22 février 2015, Sandra, 33 ans, a donné naissance à de beaux jumeaux, une fille et un garçon, à la Maternité du CHRU de Nancy. Après une contraception définitive en juillet 2007, Sandra a été la première patiente en Lorraine à bénéficier d’une réparation des trompes utérines par voie robotique. Cette intervention mini-invasive, réalisée sous anesthésie générale, a permis à la patiente de recouvrer rapidement une fertilité naturelle.
La contraception définitive (autrefois appelée ligature des trompes) consiste à obturer les trompes utérines soit en y posant un clip ou en les sectionnant à leur origine, soit en y plaçant des implants (petits ressorts). La décision d’une contraception définitive est préalablement soumise à un délai de réflexion de 4 mois et d’une information obligatoire sur son caractère définitif et irréversible. Malgré ces précautions, un certain nombre de patientes expriment des regrets et souhaitent après quelques années une nouvelle grossesse. Ces regrets interviennent le plus souvent parce que la contraception définitive a été décidée à un âge jeune, parce qu’un nouveau couple s’est formé, ou parce que la décision a été prise à un moment particulièrement difficile dans la vie de la patiente.
C’est le cas de Sandra, qui s’est remise en couple, à l’issue d’une séparation. Le nouveau couple formé a souhaité un nouvel enfant et a commencé par se renseigner sur les possibilités auprès de différents professionnels avant d’être orienté à la Maternité du CHRU de Nancy.
Jusqu’à très récemment, recouvrer une fertilité naturelle relevait de deux principales techniques. La première technique est la microchirurgie qui nécessite une incision de 10 cm environ de l’abdomen, avec l’utilisation de pinces et de fils très fins sous microscope. La deuxième technique utilise la voie coelioscopique qui a l’avantage de ne réaliser que de très petites incisions avec une récupération plus rapide pour la patiente. Cette deuxième intervention est toutefois extrêmement difficile et délicate et nécessite un chirurgien très expérimenté. La réparation est beaucoup moins précise qu’en microchirurgie.
Désormais, il est possible de réaliser cette intervention chirurgicale par voie robotique. Avec le robot dernière génération Da Vinci, cette chirurgie offre à la fois les avantages de la cœlioscopie (incisions de petite taille, récupération rapide) et ceux de la microchirurgie (utilisation d’un matériel très fin et suture de meilleure qualité). Les réparations ainsi obtenues sont d’excellente qualité et les incisions pratiquées de moins d’1 cm. La patiente est hospitalisée 24 à 48 heures et la récupération est très rapide.
Sandra a été la première patiente en Lorraine à bénéficier de cette intervention de pointe par voie robotique, en mars 2014. Trois mois plus tard, elle était spontanément enceinte de jumeaux. Une prise en charge experte et un accompagnement de qualité du Dr Cécile Malartic et du Pr Olivier Morel ont permis à Sandra de récupérer rapidement une fertilité naturelle. Le 22 juin 2015, Gabin et Charlie, en pleine forme, célèbreront leurs 4 mois !
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.