Le nouveau président, le directeur et la directrice adjointe sont désormais connus. Jean-Olivier Arnaud, Directeur Général du CHU de Nîmes a été élu à la tête du Groupement de Coopération Sanitaire Uni.H.A. en mai 2009. Il succède à Philippe Domy, Directeur Général du CHU d’Amiens. Bruno Carrière, occupe le poste directeur depuis octobre 2009 et Julie Bourgueil, pharmacienne très impliquée dans la filière Produits de Santé d’Uni.H.A, vient de prendre les fonctions de Directrice Adjointe. L’occasion de rappeler que, depuis sa création en 2006, cette filière a fait économiser 65 millions d’euros aux hôpitaux et passé commandes de médicaments et dispositifs médicaux pour plus d’1,1 milliard d’euros !
Les montants traités en 2008*
Rien qu’en 2008, les montants traités pour les médicaments s’élèvent à 900 millions d’euros, dont 472 millions pour les anti-cancéreux et 215 millions pour les molécules bénéficiant d’autorisations temporaires d’utilisation (ATU) et les médicaments orphelins.
Les montants négociés pour les dispositifs médicaux atteignent les 17 millions d’euros.
Ces marchés sont passés pour le compte de 31 établissements pour les médicaments et de 19 pour les dispositifs médicaux.
En 2009-2010, les gains estimés de 48,6 millions d’euros pour les médicaments – le segment des médicaments anti-cancéreux générant les plus fortes économies avec 28 millions d’euros – et 1,3 million d’euros pour les dispositifs médicaux.
Organisation de la filière produits de Santé Uni.H.A
La Filière produits de Santé Uni.H.A est organisée autour de 7 CHU coordonnateurs (Bordeaux, Lyon, Lille, Marseille, Saint-Etienne, Toulouse, Tours). Portée par la mutualisation des compétences, le partage d’expériences, l’harmonisation des pratiques et des procédures et une organisation très structurée, la filière devient COS (Cellule d’Organisation et de Soutien) en octobre 2008. Cet outil se pose comme le garant de la qualité des procédures, du respect des codes des marchés publics et de la santé.
Pour 2010-2011, son évolution se poursuivra avec la mise en oeuvre d’un diplôme universitaire sur la gestion et l’achat des produits de santé à la Faculté de pharmacie Aix-Marseille 2, l’étude de segments porteurs et le développement du nombre d’établissements adhérents, l’achat groupé sur les dispositifs médicaux et une réflexion sur le nouveau cadre fixé par la loi HPST
Les bénéfices de la filière produits de santé
Extrait de l’interview de Jacqueline Gassin, Présidente de la Commission des Pharmaciens de CHU, Pharmacienne -Chef de Service CHU de Tours
(avec l’aimable autorisation d’Uni.H.A.)
La filière produits de santé : avant tout une construction commune
L’élément le plus fort de notre réussite se trouve dans le fait d’avoir travaillé ensemble. Une bonne pratique, lorsqu’elle est identifiée et appropriée, instaure une rationalisation du juste moyen à la résolution d’un problème – on ne donne pas des médicaments inutiles – et induit des économies. Par exemple, quand nous avons fait l’allotissement des antiseptiques, nous n’avons pas repris tous ceux utilisés par les adhérents car, au regard des données actuelles de la science, certains n’étaient pas efficaces. Les collègues qui continuaient à les utiliser se sont posé des questions, une discussion s’est engagée, qui nous a permis de réfléchir ensemble sur l’utilité de consommer tel ou tel médicament.
Les atouts de la filière : l’importance des gains de 65 millions d’euros en 3 ans. Mais aussi le renversement du rapport de force : les entreprises se sont largement concentrées et nous sommes confrontés à des multinationales très puissantes. Face à elles, un CHU tout seul n’est rien, mais le regroupement devient très vite un interlocuteur important et se met à peser. Pendant deux ans, les fournisseurs ont freiné pour nous accompagner dans notre démarche mais ils ont fini par arrêter « d’aller contre » sur notre troisième vague.
La logique du regroupement, en tout cas dans le secteur des produits de santé, est bien venue du fait que l’on a véritablement des multinationales très puissantes qui imposent ou tentent d’imposer leurs règles même aux états, a fortiori aux établissements de santé. Un autre aspect positif réside dans le fait que nous avons réorganisé la fonction achat petit à petit. Nous voyons bien qu’il y a un mouvement des CHU avec une décentralisation et 6 CHU qui coordonnent les produits de santé. La concentration des moyens sur certains établissements nous obligera de toute façon, à être plus rationnels, plus professionnels, afin d’éviter l’éclatement sur 50 établissements. Il s’agit de reengineering des process et nous n’en sommes pas encore au bout. Il faut que les moyens soient mis en place là où l’on en a besoin et qu’ils soient démobilisés, là où on n’en a plus besoin. En revanche, je ne pense pas que l’on puisse tout faire à un niveau agrégé national, il faut que l’on ait un niveau de décisions inter-régional.
Si par exemple, vous avez une démarche inter-région dans la cardiologie et qui concerne la stimulation cardiaque, les experts auront déjà travaillé et établi des protocoles ensemble, ce sera moins difficile de faire l’allotissement qui correspond à ce besoin-là. Alors que si nous voulons faire un travail extrêmement technique sur la France entière, nous allons nous noyer ou faire « le catalogue de la redoute » et cela n’aura plus d’intérêt.
Le Groupement de Coopération Sanitaire Uni.H.A
Créé fin 2005, le GCS – Uni.H.A coordonne les achats de 53 établissements dont 32 CHU-CHR et 21 centres hospitaliers sur l’ensemble du territoire national. Il représente 45% des dépenses de l’hôpital public français, soit plus de 7,5 milliards d’euros annuels sur un total public/privé évalué à 17 milliards d’euros.
Sur ces 7,5 milliards d’euros annuels, la Filière Produits de Santé (médicaments et dispositifs médicaux) en représente 4,4 soit plus de 58%.