Le service d’hématologie clinique du CHU d’Amiens, dirigé par le Pr Jean-Pierre Marolleau, a procédé aux premières allogreffes de moelle osseuse (allogreffes de cellules souches hématopoïétiques) sur trois patients de 39, 52 et 60 ans, originaires de la Somme et souffrant de leucémies et de tumeurs de la moelle osseuse. Le CHU prévoit de réaliser une dizaine d’autres allogreffes d’ici fin 2012.
Les étapes de l’allogreffe
1 – trouver un donneur
Les recherches se portent d’abord sur la famille du patient ; un tiers des patients éligibles pour la greffe ont un donneur familial, un frère ou une sœur compatible. La chance pour un frère ou une sœur ayant les deux mêmes parents d’être compatible étant de 25%. La fratrie des trois patients allogreffés cet été a d’ailleurs été mise à contribution.
En cas d’impossibilité les recherches s’orientent vers des registres de donneurs volontaires, français ou étrangers. Actuellement, le délai d’attente peut aller de quelques semaines à plusieurs mois. Le premier patient avec un donneur identifié sur fichier entre prochainement en hospitalisation.
2 – Du prélèvement… à la greffe
Une fois le donneur identifié, le greffon peut être obtenu par cytaphérèse, technique de prélèvement réalisée au CHU d’Amiens depuis 2009. Réalisé en hôpital de jour pour le donneur, cet acte ne nécessite pas d’anesthésie et dure généralement entre 3 à 6 heures. Une fois collecté, le greffon subit des contrôles qualité (richesse cellulaire, microbiologie…) avant d’être réinjecté en 30 minutes au receveur le jour même. Autre possibilité, prélever la moelle osseuse directement dans l’os du bassin, sous anesthésie générale. Une option retenue pour certains types de greffes ou certaines maladies.
3 – Le patient est ensuite hospitalisé 2 à 4 semaines, durée pendant laquelle il est très fragile face aux infections et nécessite une surveillance accrue. Des bilans sanguins permettront de s’assurer du succès de la greffe et de la reconstruction des cellules sanguines puis de la reconstruction des défenses immunitaires.
Il est important de souligner que cette activité se déroule dans un cadre réglementaire et sanitaire très strict et qu’elle s’intègre dans un étroit partenariat avec les CHU de Lille, de Rouen et de l’Hôpital Saint Louis (Paris).
En 2013, le CHU d’Amiens pense assurer entre 25 à 35 allogreffes par an.
A noter qu’en France, la demande d’allogreffe en France est supérieure à la possibilité des 42 établissements actuellement autorisés à pratiquer cette activité.