Modèles 3D per opératoires, guides de coupe calibrés aux dimensions de la personne, implants en titane personnalisés… l’impression 3D apporte aux patients la finesse et la précision du sur-mesure.
L’imagerie médicale permet aujourd’hui d’obtenir une image en trois dimensions de l’ensemble de l’organisme, notamment grâce au scanner, qui recueille des informations de plus en plus précises. Ces images, enregistrées sous forme de données numériques sont ensuite utilisées pour programmer une imprimante 3D et réaliser différentes aides opératoires.
Outre la fabrication de répliques exactes de la zone à opérer qui permettent au chirurgien de s’entraîner avant l’opération, l’imprimante 3D fournit des gabarits ou des guides de coupes pour préparer l’intervention en amont. Pour réparer l’os d’une pommette enlevé à cause d’un cancer, le chirurgien, par un processus de mirroring, obtient des données pour réaliser une réplique exacte de la pommette restante mais inversée.
L’imprimante 3D fabrique un modèle-support afin que le chirurgien façonne une grille aux bonnes dimensions. Elle sera posée pendant l’intervention et qui comblera le vide laissé par l’exérèse de la tumeur.
Les guides de coupe épousent parfaitement le relief de la partie à découper. Ils comportent des rainures qui indiquent le tracé que le chirurgien doit suivre pour découper l’os. Grâce à cette technique le chirurgien opère plus finement des nourrissons atteints de craniosténose (fermeture prématurée des os du crane engendrant une réduction de la boite crânienne).
« Tout cela permet d’anticiper l’intervention et de la préparer dans ses moindres détails. Au final, nous réduisons au moins de moitié le temps opératoire ! On gagne en précision, on limite les saignements et la durée de l’anesthésie » résume Jean Thomas Bachelet, chirurgien maxillo facial aux Hospices Civils de Lyon.
Des implants « greffés » pendant l’intervention
Auparavant, pour reconstruire une zone abîmée, les chirurgiens devaient prélever un fragment d’os sur une autre partie du squelette du patient, qu’ils adaptaient ensuite à la zone à réparer de manière plus ou moins satisfaisante. Ce deuxième site opératoire allongeait la durée et l’invasivité de l’intervention.
Désormais, des biomodèles 3D peuvent désormais être insérés dans le corps humain car fabriqués dans des matériaux compatibles avec notre système immunitaire comme le titane. L’hôpital fait alors appel aux imprimantes 3D de l’industrie pharmaceutique.
« L’imprimante 3D change la donne avant et pendant le bloc. Nous osons maintenant certaines chirurgies car on sait que l’on peut reproduire fidèlement la partie lésée et que le résultat sera très satisfaisant. C’est toute la chirurgie qui est en cours d’être bouleversée par ces techniques ! » conclut Jean Thomas Bachelet.