Sage-femme depuis 1992, Corinne Dupont vient de prendre ses fonctions l’Université Claude Bernard Lyon 1 en tant que Professeure des universités. Une première dans le paysage français. Retour sur un itinéraire.
Dans le monde universitaire et de la recherche, Corinne Dupont fait bouger les lignes. Inconnue du grand public, elle est, depuis début septembre, la première sage-femme nommée Professeure des universités. Et c’est sur le campus de Claude Bernard Lyon 1, au sein de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) Faculté de Médecine et de Maïeutique Lyon Sud, que s’est opérée cette belle évolution de carrière.
Une carrière démarrée en 1992, à la clinique Champ Fleuri (Décines, Rhône), puis à l’hôpital Édouard Herriot de Lyon, dans le service de gynécologie-obstétrique du Pr Jean-Marie Toulon. 1995 marque l’année où Corinne Dupont se forme à l’échographie obstétricale. La soif d’apprendre et d’explorer de nouveaux territoires ne s’arrête pas là puisqu’en 1997 c’est au tour de la médecine fœtale de s’inviter dans le champ de compétences de la jeune femme.
En 1999, à l’occasion d’un diplôme interuniversitaire sur l’évaluation de la qualité en médecine, Corinne Dupont croise la route de plusieurs Professeurs. Des rencontres qui vont déterminantes pour le reste de sa carrière. « Les Pr Cyrille Colin, René Écochard et Yves Matillon aux Hospices Civils de Lyon m’ont appris à interroger la qualité des soins. J’ai été interpelée par le fait que les premières réformes hospitalières dans le domaine dataient des années 70 alors que, dès les années 30, l’industrie s’était intéressée à la qualité de leurs prestations », raconte le Pr Dupont.
Dès lors, l’amélioration de la qualité des soins pour éviter que des événements indésirables ne surviennent sera un cheval de bataille.
Enseignante-chercheure et coordinatrice du réseau Aurore
Titulaire d’un doctorat en 2009 puis d’une habilitation à diriger des recherches en 2016, Corinne Dupont est désormais enseignante–chercheure. L’intéressée le dit bien volontiers, elle sait qu’elle peut compter sur le soutien « des médecins, de chercheurs du laboratoire RESHAPE (Research on healthcare performance) qui m’ont accueillie, notamment Anne-Marie Schott et Antoine Duclos ainsi que celui de Raymond Le Moign, directeur général des HCL et Olivier Claris, ex-président de la commission médicale d’établissement des HCL ». Engagée à temps plein au sein de l’université, Corinne Dupont a souhaité conserver son poste de coordinatrice du réseau Aurore aux Hospices Civils de Lyon pour, dit-elle, « rester au plus près du terrain. »
De manière plus large, la création en 2019 de la section maïeutique au sein du Conseil national des universités pour les disciplines médicales a marqué une avancée pour la profession de sage-femme. Pour les titulaires d’un doctorat et d’une habilitation à diriger les recherches (HDR), elle a donné la possibilité de candidater pour les fonctions de maître de conférences et de Professeur(e) des universités. Il est donc très probable que d’autres personnalités suivent les traces de Corinne Dupont dans les mois et année à venir.
La rédaction avec les HCL