Patchs, gommes, traitement médicamenteux… Certains fumeurs ont beau essayer, impossible de lâcher la cigarette. Mais ont-ils vraiment tout essayé ? Alors que le Mois sans tabac prend ses quartiers en novembre pour la septième année consécutive, le service d’addictologie du CHU de Dijon Bourgogne souhaite précisément s’adresser à cette catégorie de la population pour qui il est difficile d’arrêter de fumer en suivant les stratégies traditionnelles.
Concrètement, cette réponse se traduit par deux études cliniques. La première consiste, selon le service d’addictologie du CHU, à injecter des extraits de tabac dépourvus de nicotine sous la peau. L’objectif : provoquer une réaction immunitaire de l’organisme afin de rejeter le tabac, ce qui doit réduire l’envie de fumer. Le patient fumeur se voit ainsi administrer deux doses à une semaine d’intervalle. Et s’il ressent toujours l’envie de « s’en griller une » au bout de quinze jours, la prise en charge est renforcée par l’ajout de substituts nicotiniques et de deux injections complémentaires.
Cet essai clinique, présenté comme innovant et mené par la société NFL Biosciences, ne se déroule pas qu’au seul CHU de Dijon (qui a déjà inclus cinq participants depuis le mois de septembre). Sept autres hôpitaux en France sont concernés.
Un traitement par stimulation cérébrale
Parallèlement, le service d’addictologie participe également à une étude intitulée « TabacStim 3 ». Ici, le principe consiste à délivrer des stimulations cérébrales sur la région préfrontale, identifiée comme le siège du « craving », c’est-à-dire le besoin irrépressible de consommer. Le traitement, « sans risque et de courte durée » s’étale sur une dizaine de séances d’une quinzaine de minutes chacune. Suffisant pour arrêter le tabac et, selon le professeur Benoît Trojak, chef du service d’addictologie, pour « limiter fortement le risque de rechute ».
Une dernière observation qui vaut d’ailleurs pour les deux programmes, ces derniers présentant un autre avantage, celui de ne pas nécessiter d’hospitalisation. “Le patient est accueilli dans le service en ambulatoire, il peut rentrer chez lui sitôt l’injection réalisée ou la séance de stimulation terminée, et reprendre sa vie normale.”
La rédaction avec le CHU de Dijon Bourgogne
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