En août, Poitiers accueillera une IRM 7 Tesla «ultra haut champ» qui ne sera utilisée qu’à des fins cliniques, une 1ère en France*. « Nous bénéficions du marquage CE sur cette machine, ce qui nous donne l’opportunité de l’utiliser à des fins cliniques dans le domaine des pathologies neurologiques ou ostéoarticulaires, pour le moment. Nous allons ainsi montrer que cette technologie peut servir au quotidien pour des cas difficiles, complexes, autour des maladies neuro-dégénératives, des micros AVC ou des pathologies psychiatriques, par exemple, qui nécessitent une imagerie encore plus pointue que celles que nous pouvons faire au quotidien. Ce nouvel équipement repousse les limites de l’imagerie médicale, il est 2,3 fois plus puissant que l’IRM 3 Tesla.» annonce avec satisfaction le Professeur Rémy Guillevin, porteur médical du projet.
Cet équipement va conforter le rayonnement de Poitiers en tant que pôle d’excellence régional dans le domaine de l’exploration du métabolisme par la résonance magnétique, comme l’annonçait déjà le livre blanc présenté en mars 2018.
Du fait des contraintes de poids (deux fois plus lourde qu’une IRM classique) et du champ magnétique, l’IRM 7 Tesla sera installée dans un bâtiment actuellement en cours de construction le long du centre cardio-vasculaire en face de l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI).
Les enjeux de la recherche et ses développements en biopsie virtuelle
Poitiers se réjouit aussi de pouvoir booster sa recherche dans le cadre de partenariats avec de prestigieux acteurs « Nous avons constitué un laboratoire commun CNRS-entreprise comprenant Dactim-MIS, l’industriel Siemens et une autre équipe CNRS dénommée Icones. Le contrat de partenariat vient d’être signé. Pour la première fois l’Institut national des sciences mathématiques et informatiques (INSMI) du CNRS s’associe avec un industriel pour former un laboratoire commun dénommé I3M pour imagerie multiorgane multinoyaux multimodale ».
L’objectif explique le Pr Guillevin est de « dégager des profils métaboliques, paramétriques qui, intégrés à des modèles mathématiques, servent à comprendre le fonctionnement des organes – le cerveau pour le moment, mais à terme les reins, le foie ou encore le cœur – pour permettre l’analyse sans faire de biopsie. Nous sommes sur le champ du développement de la biopsie virtuelle. C’est un défi extraordinaire. Aidée par des outils d’intelligence artificielle elle apportera, sans caractère intrusif, une vision de l’organe en entier, contrairement à une carotte de biopsie, et elle favorisera le monitoring thérapeutique. »"
Imagerie médicale : les principaux équipements et plateformes du CHU de Poitiers
EOS pour l’imagerie ostéoarticulaire
Plateforme d’imagerie per-opératoire et de recherche avec une IRM 3 Tesla intégrée au bloc opératoire pour les tumeurs cérébrales – une première française
Cancer : une plateforme d’imagerie clinique entièrement dédiée et dotée d’un scanner 64 barrettes et d’une IRM 1,5 Tesla. Pour le dépistage, un mammographe numérique à capteur plan pour des doses d’irradiation réduites, de deux échographes, dont un de dernière génération avec élastographie.
En complément, le CHU va remplacer deux TEP CT de dernière génération avant la fin de l’année. Il projette aussi d’acquérir un TEP-IRM qui couple les données morphologiques de l’IRM et les informations fonctionnelles et métaboliques des organes obtenues par le TEP
Poitiers est aussi centre recours en imagerie pédiatrique.
Pour familiariser les enfants avec l’examen, Poitiers a retenu l’IRM en jeu, un simulateur ludique réplique miniature d’une et qui reproduit les contraintes de l’appareil
Radiologie interventionnelle
Le CHU de Poitiers possède deux salles de radiologie interventionnelle équipées d’un système de biplan-capteurs plans. En 2020, Poitiers installera une troisième biplan qui sera couplée à un scanner et fera à nouveau figure de précurseur.
Nombres d’actes réalisés par le pôle imagerie
95 000 radiologies conventionnelles
27 700 scanners
12 100 IRM
20 000 échographies et échographies-dopplers
5 600 actes en sénologie et mammographie
2 000 actes en radiologie interventionnelle
11 000 actes en médecine nucléaire hors GIE
Soit 173 400 actes au total auxquels Il faut ajouter les 20 000 actes en radiologie réalisés sur le site de Montmorillon, ce qui donne un total de près de 200 000.
*Actuellement seuls deux établissements de l’Hexagone ont acquis cette technologie mais ils l’emploient uniquement dans le cadre de la recherche.
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D’après le dossier « L’imagerie entre (r)évolution et prise en charge plus ciblée » publié par le CHU de Poitiers, juin 2019 – N°78