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Souffrance au travail : une consultation spécialisée à Saint-Etienne

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Longtemps passée sous silence, la souffrance au travail frappe plus de personnes que les statistiques ne le reconnaissent et la majorité des salariés se dit concernée par "le stress au travail"*. Par souci d’efficience, à cause d’une concurrence accrue, mais aussi par pure perversion, on ne ménage pas les employés. Conscient des conséquences humaines délétères de ces pressions et jeux de pouvoir, le CHU de Saint-Etienne a ouvert une consultation « bien-être et souffrance au travail » voici deux ans.

Longtemps passée sous silence, la souffrance au travail frappe plus de personnes que les statistiques ne le reconnaissent et la majorité des salariés se dit concernée par "le stress au travail"*. Par souci d’efficience, à cause d’une concurrence accrue, mais aussi par pure perversion, on ne ménage pas les employés. Les responsables – sous couvert de contraintes financières ou de nouveaux challenges à relever – s’autorisent ici et là quelques excès. Conscient des conséquences humaines délétères de ces pressions et jeux de pouvoir, le CHU de Saint-Etienne a ouvert une consultation « bien-être et souffrance au travail » voici deux ans. En moyenne, 3 patients sont vus par semaine – soit une centaine de consultants par an. Pour prendre en compte toutes les conséquences du traumatisme, l’équipe a fait évoluer les soins vers une approche globale et une prise en charge pluridisciplinaire, à la fois médicale, psychologique et légale.  Pionnier dans ce domaine, le CHU de Saint-Etienne est reconnu pour ses compétences en matière de violence au travail grâce aux travaux du Pr Michel Debout.

La consultation « bien-être et souffrance au travail » est dirigée conjointement par le Pr Luc Fontana (chef du service de Santé au travail), le Pr Michel Debout (médecin légiste dans le service de Médecine légale du Dr Sébastien Duband), le Dr Clotilde Coudrot (psychiatre dans le service des Urgences psychiatriques du Pr Catherine Massoubre) et le Dr Carole Pélissier (service de Santé au travail).  Chaque médecin apporte une expertise dans son domaine de compétence : les pathologies professionnelles, les situations de violence et les troubles psychologiques.

Expertise et écoute
Confrontés à des difficultés dans leur environnement professionnel, auxquelles s’ajoutent parfois des difficultés dans leur vie personnelle, les patients sont adressés par leur médecin traitant ou un médecin du travail, un psychologue ou sont conseillés par un tiers. Le patient trouve au sein de cette consultation une expertise, une écoute et une reconnaissance de sa souffrance, sans laquelle il ne pourrait pas se reconstruire. La reconnaissance est indispensable pour que le consultant ne reste pas dans une position de victime permanente ou ne sombre dans la culpabilité, la perte d’estime de soi : grâce à cette écoute, il se sent à nouveau digne d’intérêt. Au cours de cette consultation, les solutions de médiation sont abordées avec le patient, afin de favoriser un maintien au poste de travail ou dans l’emploi.

Cette consultation de recours répond aux situations complexes, inscrites souvent dans la durée et ayant un impact sur la santé. La consultation est un centre de référence pour les professionnels de santé, souvent démunis devant des situations qui nécessitent de multiples prises en charge.
Le patient s’entretient avec les médecins pendant une heure environ. Ce temps permet d’éclaircir sa situation et de déceler dans certains cas des situations de harcèlement, de burn out… car la souffrance est parfois telle que les explications données par le consultant peuvent être confuses. Les médecins s’attachent à rester dans la neutralité, car ils ne disposent que d’une version des faits.

A la fin de la consultation, une attestation médico-légale peut être établie afin d’amorcer un parcours psychologique et/ou professionnel, voire d’initier une action judiciaire. Un courrier de synthèse est envoyé au médecin qui a adressé le patient.
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*Une enquête menée en 2009* révèle que 80% des sondés sont préoccupés par "le stress au travail" . Selon les personnes interrogées, la souffrance au travail est majoritairement (86%) due à la pression accrue de la hiérarchie. Pour 83% d’entre elles le manque de reconnaissance de la part de la hiérarchie est fortement en cause. 80% des sondés estiment que l’association charge de travail trop lourde/délais de plus en plus serrés est responsable de la souffrance au travail.
Sondage réalisé par téléphone du 16 au 21 Octobre 2009 auprès de 1 000 personnes habitant la France Métropolitaine, âgées de 18 ans et plus. Échantillon national représentatif redressé de la population des Français , constitué selon la méthode des quotas (sexe, âge, région).
Source Obéa-Infraforces pour France Info et 20mn – 2/11/09

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