Avec EOS, l’examen se déroule dans une cabine confortable et ouverte sur l’extérieur. Seule contrainte : le patient doit se tenir debout le temps de la prise du cliché qui dure moins d’une dizaine de secondes. Des aménagements ergonomiques permettent aux personnes de se tenir à une barre ainsi que de s’asseoir si la station debout leur est impossible. Un certain nombre de mesures se font automatiquement sur l’appareil : le manipulateur positionne des repères précis bien définis sur les clichés et la machine calcule toute seule différents paramètres définissant l’équilibre pelvien, les scolioses, les anomalies de longueur et de torsion des membres inférieurs.
EOS utilise des rayons X sous la forme d’un fin faisceau qui balaie le corps de haut en bas, réduisant considérablement l’irradiation (10 à 20% des doses délivrées sur les appareils classiques !). De plus, les clichés obtenus sont de meilleure qualité. Lors de l’exploration d’une scoliose par exemple, l’acquisition de l’ensemble du rachis de face et de profil se fait en une fois. « Avec les appareils traditionnels, 2 à 3 paliers sont nécessaires suivant la taille du patient pour visualiser l’ensemble de son rachis de face. La procédure est renouvelée pour l’acquérir de profil, puis il faut ensuite « coller » les différents clichés pour obtenir le rachis en entier » évoque le Dr Laurence Mainard-Simard. Les zones de collage n’étaient jamais parfaites. De plus, comme le corps est composé de zones d’épaisseur variable, avec une technique classique les vertèbres étaient plus ou moins nettes selon qu’elles sont cervicales, thoraciques ou lombaires. « Tous ces inconvénients disparaissent avec EOS, les clichés du rachis entier sont désormais de qualité homogène et nous pouvons obtenir ce qu’il n’avait jamais été possible de réaliser auparavant : une exploration en position debout de l’ensemble du squelette. Cette nouvelle approche change radicalement la compréhension de certaines pathologies dégénératives du rachis et des hanches » complète-t-elle.
De nos jours, les scolioses sont mieux dépistées chez les pré-adolescents grâce aux médecins généralistes, aux médecins scolaires et aux médecins du sport. La prise en charge plus précoce diminue le nombre de scolioses sévères nécessitant le recours à la chirurgie. Mais le dépistage, la surveillance ou le traitement orthopédique par corset nécessitent de réaliser un nombre non négligeable de radiographies avec une irradiation directe de la thyroïde, des glandes mammaires et des gonades qui sont des organes sensibles. Il est donc important de limiter au maximum les doses délivrées ce qui est le cas avec le système EOS qui ne nécessite que 10 à 20% des doses délivrées par les appareils classiques.
L’appareil n’est pas seulement réservé aux enfants et aux adolescents. De nombreux adultes présentent une pathologie douloureuse invalidante en rapport avec une atteinte dégénérative du rachis du fait d’une scoliose ancienne évolutive, ou d’une anomalie de la statique pelvi-rachidienne à l’origine d’une dégénérescence arthrosique. L’obtention de clichés du squelette complet en position debout permet de mieux appréhender ces pathologies et de définir avec plus de précision la procédure opératoire si elle devient nécessaire. A cela, s’ajoutent les examens radiologiques du bassin et des membres inférieurs prescrits à des patients âgés, de plus en plus nombreux, en prévision d’une pose de prothèse.
Le cliché en position debout du squelette améliore la compréhension et la prise en charge des pathologies du bassin. Les progrès dans la connaissance du complexe pelvi-rachidien ont montré le lien important qui existe entre le rachis lombaire, les hanches et la position des genoux. « Les personnes âgées porteuses de déformations arthrosiques importantes du rachis lombaire et des hanches, vont petit à petit développer un flessum des genoux (genoux fléchis) pour se maintenir en équilibre et cet état peut devenir irréductible » explique le Docteur Laurence Mainard-Simard. « Or si on n’en tient pas compte lors de la pose de prothèse, des implants bien posés pourront se révéler inconfortables, voire se luxer, car la correction trop parfaite d’une articulation va mettre en péril l’équilibre qui s’était installé entre le rachis lombaire arthrosique, les hanches et les genoux ».
Autre innovation de l’équipement : la possibilité d’obtenir une visualisation en 3D de tout ou partie du squelette. Une vision essentielle pour pouvoir préparer une intervention chirurgicale par exemple. « Jusqu’à présent pour obtenir ce type d’information 3D, on devait réaliser un scanner en position couchée. Or, pour limiter l’irradiation non négligeable délivrée lors d’un scanner, argumente Laurence Mainard-Simard, on se contentait en règle générale d’une vision tridimensionnelle de la zone malformée et on étudiait le retentissement sur les autres parties du rachis par l’intermédiaire de radiographies classiques en position debout ». Pour réduire au maximum l’irradiation des patients dont la pathologie imposait une exploration du rachis en entier, les équipes spécialisées du CHU de Nancy utilisaient des capteurs plans (installés à l’Hôpital d’Enfants depuis plus de 10 ans), positionnaient les jeunes filles de manière à limiter l’exposition des seins, protégeaient les organes génitaux avec des caches en plomb.
Si l’installation d’EOS s’inscrit ainsi dans un souci permanent de limiter l’irradiation des enfants, la visualisation 3D et la perception globale en position debout du squelette marquent un progrès incontestable en orthopédie infantile et adulte.
Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”
Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.